La première partie de cet article vient à point. Les « commémorations officielles » du gouvernement Macron nous ont montré, encore une fois, comment l’histoire pouvait être falsifiée pour servir et couvrir la politique confusionniste et réactionnaire actuelle. Alors rappelons quelques faits qui nous rapprochent de la vérité.
Août 1944 :
La libération antifasciste de Paris, une victoire de la résistance populaire !
Le 25 août 1944, des dizaines de milliers de parisiennes et de parisiens se sont rassemblés enthousiastes, ils crient et chantent sur les Champs Élysée. La veille, Paris a été libérée de l’occupation nazie, les fascistes allemands étaient en fuite. Pendant toute l’année 44, déjà, des villes et des régions françaises avaient été libérées, la Corse en tête, fin 43. La libération de la capitale sera la preuve d’une victoire totale et proche qui résonnera dans toute l’Europe.
Les commémorations officielles des 80 ans de ce grandiose succès méritent débats !
En 1944, depuis près de quatre ans, la Résistance, dirigée principalement par le Parti communiste avec ses dizaines de milliers de membres, travaillait l’opinion et faisait monter et organiser l’opposition et la colère. Depuis quatre ans elle donnait l’exemple, montrait que la lutte était possible, lançait des mots d’ordre et des consignes de lutte, aptes à mobiliser les volontés résistantes dispersées.
La résistance armée s’est développée …
… dès le début de l’occupation nazie en juin 40. Individuelle : le future colonel Fabien exécute dans le métro un officier allemand, et collective : des groupes et réseaux se forment au fur et à mesure. Le noyau était organisé de manière clandestine et militaire, disciplinée et formée. Le « groupe Manouchian » à Paris en est un célèbre exemple. Diverses grèves massives, des protestations de ménagères, d’étudiants s’organisent malgré la répression !
D’innombrables hommes et femmes s’organisent autour de ces résistances, au jour le jour, soutenant et protégeant les résistants. Tous ont pris de gros risques. 50 000 FTP (Franc tireurs et Partisans (communistes) ou FFI (Forces françaises Intérieur d’orientation gaulliste) en sont morts. Morts au combat, torturés, fusillés, plus de 60 000 seront déportés. Des personnes de différentes nationalités et de toutes sensibilités politiques et de tout âge, mais surtout beaucoup de jeunes constituèrent la Résistance.
Charles De Gaulle a été un des rares représentants de la grande bourgeoisie à s’opposer à l’occupation, mais du point de vue de l’impérialisme colonial français. D’ailleurs dès l’occupation De Gaulle formera un gouvernement provisoire exilé « La France libre » en Algérie puis en Angleterre.
Au cours de la guerre, la Résistance en France s’est amplifiée
Après l’attaque nazi de l’Union soviétique socialiste, après l’instauration par les Nazis du ‘Service Travail Obligatoire’ des jeunes hommes envoyés en Allemagne et surtout après la défaite de l’armée hitlérienne à Stalingrad en février 1943 le tournant était pris. L’Allemagne nazie n’était plus invincible ! Cette défaite militaire a poussé et fait, enfin, entrer en guerre les puissances alliées, attentistes jusque-là. L’ensemble de ces forces ont rendu possible la victoire contre le fascisme et pour la libération. Les divers courants de la Résistance s’organisaient et s’unifiaient de plus en plus, surmontant d’énormes obstacles, les divisions et les contradictions.
Contradictions de classe
De Gaulle et son entourage bourgeois se méfient de l’Armée des résistants, se méfient du peuple en armes ! Leur objectif est la restauration de l’État bourgeois avec un gouvernement et des ministres déjà imaginés. Profiter de la résistance populaire et communiste, mais la contrôler et la subordonnée, voilà l’objectif premier du gouvernement provisoire. Tandis que le Parti communiste veut que le peuple soit acteur à tous les échelons de la reconstruction du nouvel État, du gouvernement aux municipalités.
La résistance gaulliste prive systématiquement la région parisienne d’armes, par peur de la classe ouvrière et populaire qu’elle considère comme étant la « branche armée du Parti communiste » ! Le désire bourgeois de libération, son « patriotisme » a quand même ses limites ; on l’avait vu lors de la Commune de 1871 !! L’aile bourgeoise de la résistance tente de freiner, d’encadrer, de limiter l’action des masses populaires, déjà menacées par la terreur fasciste grandissante, d’autant plus que l’insurrection générale se prépare. Les dirigeants des différentes branches et organes de la résistance populaire se retrouvent devant d’énormes défis.
Des tendances opportunistes au sein du Parti communiste…
… existaient déjà avant la guerre et semaient la confusion. En septembre 38, le PCF avait voté les crédits de guerre au gouvernement de l’impérialisme français qui, quelques jours avant, avait pourtant interdit ‘L’Humanité’ et d’autres journaux communistes ! Cet opportunisme de fond sera corrigé, surtout suite à la critique de l’Internationale Communiste. Le PCF a su reprendre la tête de la classe ouvrière et réparer les dégâts politiques causés. Cependant, les tendances opportunistes et chauvines ont persisté les années suivantes…. On reviendra dans une deuxième partie sur les faiblesses et les erreurs idéologiques et politiques du PCF.
Libération : la classe ouvrière et ses alliés ont montré leur force
Les ouvriers, le prolétariat se battaient contre l’occupation nazi pour l’indépendance, pour la République et pour la ‘Sociale’. Le Parti Communiste de France avec ses FTP était un parti de masse, ayant la confiance de la classe ouvrière. Il représentait ses revendications économiques, démocratiques et politiques. Les communistes étaient les plus nombreux dans la résistance et ceux qui donnèrent les plus grands sacrifices. Le Parti travaillait à l’insurrection nationale armée. A partir du débarquement en juin 1944, cette insurrection devint un objectif concret.
Ainsi, à Paris et en banlieue, malgré la répression policière 100 000 personnes défilèrent au chant de la Marseillaise. Les grèves ouvrières s’amplifièrent. Les forces de la résistance ont mis en œuvre des plans de sabotage des voies ferrées, des lignes téléphoniques, des installations électriques pour affaiblir l’ennemi. Des dépôts d’armes et de munition sont détruits, les renforts allemands entravés et l’arrivée des alliés en sera facilité. Le 11 août 44, les cheminots, fortement syndicalisés à la CGT clandestine, entament une grève qui s’étend rapidement. Le 15, la CGT appelle à la grève générale. La police entre en action, apportant à la résistance des armes. À leur tour, les postiers se mettent en grève, suivis des ouvriers de la presse, des employés du métro etc. Alors qu’une fièvre libératrice gagnait Paris, des centaines de barricades s’opposent à l’avancée des tanks. Le Comité parisien pour la Libération étend le mot d’ordre à tous les métiers. Quelques jours après, la grève se généralise. Le 24 août au soir, par la porte d’Italie, entrèrent ainsi dans Paris les premiers soldats de la ‘France libre’ et puis le matin toute la 2e Division Blindée. L’ensemble des forces intérieur et extérieur a pris en étau l’ennemi déjà affaibli. Le 25 août, après d’âpres combats contre les derniers bastions fascistes qui feront 532 morts chez les résistants et 2800 dans la population civile, les dirigeants parisiens de l’insurrection, reçoivent la reddition du commandant nazi de Paris. Paris est libéré !
Conclusion :
La libération de Paris n’a pas été un soulèvement spontané mais elle montre l’importance d’une forte organisation centralisée, forgée dans de durs combats. Le pilier de la résistance anti-fasciste et de la libération furent l’Union soviétique socialiste à l’époque et les communistes en France. Le Parti communiste avait gagné la confiance des couches ouvrières et populaires et d’une grande partie de ses alliés. Pour cela, aujourd’hui, la reconstruction d’un parti véritablement communiste est une priorité pour la lutte antifasciste et pour le socialisme.
Des camarades de l’UPML