12 février 2025

Approprions-nous les acquis de la révolution du Rojava !

Défendons la révolution des femmes !

(Suivi de « Le plan de liquidation fasciste  de l’État turc et les négociations prétendues avec le mouvement de libération kurde »)

Pour les femmes, la révolution du Rojava est un feu de rébellion, une torche d’espoir allumé au milieu des bastions les plus agressifs de l’esclavage et du patriarcat au Moyen-Orient. Ces bastions sont basés sur des régimes oppressifs, colonialistes, fascistes et des États bourgeois au règne le machisme le plus débridé. La révolution du Rojava, qui s’est également développée en tant que révolution des femmes, est la conquête de toutes les femmes du monde.

La révolution du Rojava, dans laquelle des centaines de combattantes ont sacrifié leur vie pour les idéaux de libération nationale, de liberté et d’égalité des femmes, a créé une grande armée populaire. Celle-ci lutte contre le Daesh politico-islamiste, violeur et esclavagiste, contre les attaques d’invasion de l’État capitaliste fasciste, colonialiste turc et contre les bandes de collaborateurs organisées et dirigées par ce dernier. La révolution a construit l’armée des femmes et l’autodéfense des femmes. Le Rojava et le nord de la Syrie ont connu pendant des années des différents régimes fascistes, despotiques et patriarcaux, le dernier étant celui établi par le Daesh. Avec beaucoup de persévérance et de volonté, la révolution du Rojava a maintenu des assemblées de femmes, des institutions de femmes, une justice de femmes, un système de coprésidence dans tous les domaines et des structures administratives, même dans les régions où les traditions sociales patriarcales et réactionnaires sont les plus fortes.

Aujourd’hui, le colonialisme fasciste dirigé par Erdoğan a de nouveau mobilisé toute sa puissance et sa capacité pour détruire la révolution du Rojava et anéantir le pouvoir populaire. Il donne des ordres au Hayat Tahir al-Cham (HTC). Il mène la guerre par l’intermédiaire d’une bande de traîtres fascistes, collaborateurs appelée l’Armée Nationale Syrienne (ANS). Ils commettent directement des massacres et des attentats. Dans le but d‘une occupation génocidaire, l‘armement autour du territoire du Rojava est renforcé.Ils menacent le peuple kurde et la révolution du Rojava en disant « c’est la capitulation ou le génocide ». Les femmes de tous âges des peuples du Rojava et du nord de la Syrie réagissent à cette arrogance colonialiste et fasciste en résistant les armes à la main et en formant de nouveaux bataillons de défense.

La révolution du Rojava est l’un des obstacles les plus importants au régime fasciste d’Erdoğan et à sa terreur d’État fasciste. Elle empêche les massacres, destinés à créer le silence en Turquie et au Kurdistan du Nord, de s’intensifier et de se multiplier. Les attaques d’Erdoğan contre la lutte de libération des femmes se traduisent par exemple par sa volonté de supprimer tous les acquis juridiques avec une grande arrogance. Nous l’avons vu avec la Convention d’Istanbul, dont il s’est retiré avec une seule signature.  La révolution du Rojava devient également l’un des principaux obstacles à ses attaques effrénées contre la lutte de libération des femmes et pour un déchaînement effréné de la violence masculine dans les rues.

Le chef fasciste qui a menacé le Rojava et la lutte de libération kurde en disant : « Soit vous vous rendez, soit nous vous détruisons », a déclaré l’année 2025 « Année de la famille » dans les mêmes jours. Son plan à cet égard est d’organiser un système familial qui lui permettra de contrôler les masses d’ouvriers et de travailleurs, de jeunes et de femmes. Il veut transformer les femmes en machines d’accouchement afin de fournir plus de soldats à l’armée meurtrière dont il a besoin pour une politique régionale colonialiste et expansionniste plus agressive. En d’autres termes, il associe ses plans de politique familiale à ceux visant à menacer et à attaquer la Révolution du Rojava. Quelle que soit la force de la menace du régime colonialiste fasciste, la révolution du Rojava ne sera pas vaincue. Une fois de plus, elle vaincra la tyrannie colonialiste, occupante, patriarcale et fasciste qui tente de nier la révolution.

En tant que KKÖ, nous ne baisserons jamais le drapeau des immortelles combattantes de la KKÖ, Sibel Bulut, Ivana Hoffmann, Ayşe Deniz Karacagil et Sevda Çağdaş. Elles sont tombées pour défendre la Révolution du Rojava et ses conquêtes qu’elle a apportées aux femmes du Rojava et du monde entier. Nous vaincrons le colonialisme, ses collaborateurs et alliés fascistes, racistes et politico-islamistes.
Nous appelons toutes les femmes de Turquie, du Kurdistan du Nord et du monde entier, qui veulent la liberté, qui luttent pour l’égalité et la justice, à une solidarité encore plus grande avec la Révolution du Rojava !

Vive notre Révolution du Rojava ! Vive la Révolution des Femmes !
Jin Jiyan Azadi !
Le Rojava ne tombera jamais !

20 janvier 2025 le MLKP / KKÖ
La direction des femmes

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Le plan de liquidation fasciste  de l’État turc et les négociations prétendues avec le mouvement de libération kurde

En janvier de cette année, une rencontre importante a eu lieu entre la délégation du Parti Démocratique des Peuples (Parti DEM) et le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan. Il s’agissait d’une discussion très attendue, ayant un impact majeur sur les événements politiques en Turquie et au-delà. Suite à cette rencontre, un plan en sept points, rédigé par Öcalan, a été publié, abordant l’avenir politique de la question kurde et le « processus ». Mais comme c’est souvent le cas dans l’histoire de ce conflit, le chemin vers une solution ne passe pas par des négociations étatiques. L’État fasciste turc poursuit des intérêts coloniaux et un plan visant à liquider toutes les luttes de liberté.

L’État fasciste turc et ses ambitions géopolitiques expansionnistes
L’État turc sous la direction du régime de l’AKP et de ses partenaires ultranationalistes suit un plan clair : la liquidation du mouvement national-démocratique kurde, en particulier de la Révolution du Rojava, l’écrasement du mouvement révolutionnaire et l’instauration d’une domination coloniale dans la région. Depuis les derniers développements en Syrie, où la fasciste djihadiste HTC a pris le pouvoir à Damas, l’État turc a intensifié ses ambitions militaires et géopolitiques.

Avec le soutien de puissances impérialiste de l’Ouest, telles que les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Israël, la Turquie ne mène pas seulement une politique étrangère agressive contre la Syrie, mais vise également à écraser le mouvement de libération kurde à Rojava et au-delà. Les événements au Rojava et l’instabilité de la situation actuelle, qui offre des opportunités pour de nombreux acteurs, représentent également des menaces directes pour les intérêts coloniaux de l’État turc. Le fascisme turc craint qu’une révolution démocratique réussie en Syrie du Nord-Est, avec des acquis pour le peuple kurde, ne mette non seulement en péril la stabilité régionale, mais serve aussi comme modèle pour d’autres régions kurdes en Turquie et en Iran. C’est pourquoi l’État colonial turc attaque systématiquement le mouvement de libération kurde et les acquis du peuple kurde au-delà de ses frontières.

Le « processus » et le rôle de la politique bourgeoise
Le prétendu « processus », les négociations de paix qui ont débuté en 2013 et se sont effondrées en 2015, a changé la dynamique du paysage politique en Turquie. Dans le contexte actuel, il est cependant impossible de parler d’un « processus de paix ». La classe dominante de Turquie, du gouvernement bourgeois à l’opposition parlementaire bourgeoise, prétend œuvrer pour une solution au conflit, mais en réalité, leurs intentions sont profondément marquées par des aspirations social-chauvinistes et colonialistes. Par exemple, le Parti Républicain du Peuple (CHP) soutient les intérêts hégémoniques de l’État turc et est prêt à se soumettre aux objectifs coloniaux du gouvernement.

Alors que le gouvernement et ses partenaires nationalistes font avancer leurs plans de liquidation, une tendance inquiétante de confusion ou d’éloignement se reflète dans certains secteurs du mouvement de la gauche ouvrière. Certains courants de la gauche en Turquie accusent le mouvement de libération kurde d’avoir conclu un « accord avec l’AKP » et ils se positionnent contre les revendications légitimes pour un droit collectif à l’autodétermination. Cette attitude n’est pas seulement social-chauviniste, mais constitue aussi une forme de trahison des principes révolutionnaires, qui sont au cœur de la libération de tous les peuples opprimés.
Pour une autre partie de la gauche ouvrière et des mouvements démocratiques en Turquie, il est essentiel de ne pas se laisser perdre dans cette illusion de « médiation » et de « solution pacifique ». Le fascisme, dans sa forme actuelle représentée par Erdoğan et Bahçeli, ne peut offrir aucune solution. Il s’agit d’un régime de terreur qui repose sur la contrainte et la démagogie pour garantir ses intérêts coloniaux. Leur appel à « l’unité » entre les Turcs et les Kurdes n’est rien d’autre qu’une tactique démagogique visant à diviser les forces de l’opposition et à renforcer le front fasciste intérieur.

La nécessité d’une perspective révolutionnaire
Dans cette situation, il est crucial que les forces révolutionnaires prennent l’initiative et s’opposent aux tentatives de liquidation bourgeoises de l’État turc. Cela signifie défendre les droits collectifs du peuple kurde, exiger la fin de l’isolement d’Abdullah Öcalan, la  révocation des envahisseurs imposés et la restitution des maires élus démocratiquement.

La lutte pour la libération nationale kurde n’est pas une question isolée, mais une question politique centrale pour tous ceux qui sont intéressés par la libération des peuples opprimés et la destruction du régime fasciste. On peut seulement trouver une solution pour le conflit, si la question kurde n’est pas considérée comme un « problème secondaire », mais comme une question fondamentale de transformation sociale et politique dans toute la région.
Il est clair que le « processus » n’est pas utilisé par les fascistes en Turquie comme une possibilité de libération collective, mais comme un plan pour liquider le mouvement kurde. La politique de « paix » et de « solution » est en réalité une tactique par laquelle le régime fasciste tente de forcer le désarmement immédiat de la guérilla de libération kurde, sa plus grande peur. Le plus grand danger dans cette situation réside dans le fait que les peuples opprimés, en particulier le mouvement kurde, soient piégés dans un faux espoir de paix et de solution, tandis que le fascisme poursuit ses attaques multiformes.

La tactique de l’État exige une résistance forte et organisée contre le fascisme et ses plans coloniaux. Dans la lutte pour la libération collective et contre les plans de liquidation du fascisme, il est nécessaire d’unifier les forces.
Nos peuples ont suffisamment d’expérience pour savoir que le « processus » n’a de chance de changement que s’ils quittent leur position de spectateurs et organisent une lutte déterminée pour leurs droits et leur avenir. Ce n’est qu’à travers la solidarité internationale active et la résistance révolutionnaire que le mouvement kurde et la classe ouvrière pourra obtenir sa liberté et que le fascisme turc sera vaincu.

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