22 décembre 2024

Démission de Hulot : l’urgence écologique face aux monopoles

 

La démission de Nicolas Hulot a révélé la véritable orientation politique du gouvernement Macron sur l’écologie. A cette occasion, il a critiqué à juste titre « les petits pas », les mesures insuffisantes ou toujours remises à plus tard. Dès 2015, il disait à juste titre : « La violence capitaliste a colonisé tous les cadres du pouvoir ».

Pourtant il est devenu ministre. Lui-même a minimisé l’étendue des dommages causés aux hommes et à la nature en disant (France Inter en Août) par exemple à propos du glyphosate : « Faudra-t-il attendre qu’il y ait des morts ? » Il y a déjà des morts ! En Argentine, gros producteur de soja traité au glyphosate, des paysans, des villageois meurent avant l’âge, des centaines de femmes avortent ou accouchent d’enfants anormaux.

Hulot a aussi déclaré vouloir « mettre à contribution des partenaires économiques s’ils sont dans une démarche de progrès. » Naïveté, orgueil ou inconséquence ? Il cherchait ainsi à concilier intérêt des monopoles et protection de la nature et des hommes. C’est demander au renard dans le poulailler qu’il prenne soin des poules. Est-ce que les  multinationales comme Bouygues, Orano-Aréva, EDF, Véolia, Vinci et leurs homologues étrangers comme Monsanto-Bayer peuvent viser autre chose que le profit ? Hulot restait dans cette perspective.

Il faut choisir entre système capitaliste et survie de l’humanité !

Du glyphosate, on en trouve partout, dans la nourriture, même dans les couches pour bébé. Sans cesse on découvre que de nouveaux produits sont toxiques. Les services de l’Etat ne feront rien, tant que les victimes révoltées – nous ! – ne seront pas suffisamment organisées de façon indépendante (Voir l’amiante, le Médiator …) avec les lanceurs d’alerte.

Pour les multinationales et leurs gouvernements, la protection de la nature ne doit rien leur coûter. Face au mouvement écologiste qui prend de l’ampleur, les gouvernements doivent faire semblant de se soucier du problème ;  ils  s’efforcent de prouver la compatibilité  de l’économie capitaliste et de l’écologie en faisant participer des partis écolos et des ONG. Ils parlent de façon positive de « technologie environnementale » comme d’un « secteur en expansion porteur d’avenir » et d’« investissement profitable » pour masquer leur recherche du profit immédiat. A-t-on jamais vu un capitaliste qui renonce au profit ?

En réalité pour eux, c’est une nouvelle source de profit que de traiter les effets de la pollution. Alors pourquoi arrêter de polluer ?  Pour nous, il faut traiter le problème à la racine.

Les dommages causés sont souvent irrémédiables : changement climatique, pollution généralisée des rivières et des océans … sécheresse, migration, famines, disparition d’espèces. L’absence de mesures de protection a déjà un coût exorbitant, sans cesse croissant

Que devient l’homme là-dedans ?

La nature produit quantité de richesses sans lesquelles l’humanité  ne peut survivre. Même s’il doit les transformer  pour son usage et par son travail, l’homme fait partie de la nature et dépend d’elle ; la détruire, c’est porter atteinte aux conditions naturelles d’existence de l’humanité.

Marx disait déjà au XIX° siècle :

« Une société entière, une nation et même toutes les sociétés contemporaines réunies ne sont pas propriétaires de la terre…, elles n’en ont que la jouissance et doivent les léguer aux générations futures après l’avoir améliorée » Le capital, livre III.

Organisons-nous pour imposer des mesures immédiates sur les plans local, national et international

Développer les transports en commun pour aller au travail et pour les loisirs, recycler et lutter contre le gaspillage, arrêter immédiatement les produits toxiques dans l’agriculture et dans l’industrie, isolement thermique des bâtiments, arrêt des grands projets inutiles, du nucléaire, de la déforestation, accords internationaux pour l’eau, contre la fracturation hydraulique…

Cette lutte doit être menée contre la classe dominante qui nous trompe par intérêt et ceux qui rêvent et contribuent à l’illusion que le capitalisme est l’aboutissement du progrès. L’exploitation et l’oppression  pour le profit maximum entraînent obligatoirement ce que nous vivons.

Ne nous faisons pas d’illusions !

L’organisation sociale sous la domination capitaliste protégée par l’Etat bourgeois doit être bouleversée par une révolution socialiste. Il n’y a pas de progrès écologique sans progrès social. De même que le mouvement ouvrier doit s’emparer de la question de l’environnement, le mouvement pour la protection de la nature qui fait déjà un travail de sensibilisation et de mobilisation essentiel doit mettre à son programme le renversement de la dictature des monopoles !