19 avril 2024

Deuxième appel de l’Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste et l’Unité Communiste de Lyon aux organisations communistes présentes sur le territoire français


Camarades, il y a urgence!


En tant que communistes, nous devons jouer un rôle dans les luttes actuelles en remettant en cause la légitimité du pouvoir actuel. Celles-ci illustrent l’exacerbation des contradictions de classe, et débouchent sur une situation explosive. Depuis la fin du XXe siècle, la bourgeoisie est à l’offensive non-stop. D’une part car elle le peut, avec le recul des organisations ouvrières, de l’autre, car elle le doit, du fait de l’exacerbation de la concurrence internationale et de la crise économique.


Cette accélération des attaques de la part des gouvernements successifs s’est encore accrue avec l’élection de François Hollande et celle d’Emmanuel Macron. La bourgeoisie est parvenue à obtenir des victoires significatives dans des domaines centraux :
Au niveau social (loi El-Khomri et loi Travail, transformation des modes de financement des caisses de cotisation et leur étranglement progressif, hausse générale du coût de la vie, baisse de l’accès aux services de base et leur privatisation et dégradation générale des services publics), dans le démantèlement des droits et libertés bourgeoises, si limités soient-ils (intégration de l’état d’urgence dans la Constitution, réduction des droits de grève et de manifester), dans la croissance constante des violences policières et dans la surveillance/le contrôle des mouvements d’opposition
et des révolutionnaires. La militarisation et l’intervention agressives de l’impérialisme français agissent dans le monde entier dans un contexte de confrontation et d’hostilités grandissant faisant progresser le danger mondial de guerre. La destruction de l’environnement naturel continue d’une manière effrayante en France et dans le monde entier. Il n’est plus un secret que l’on va à grands pas vers une catastrophe pour nos bases naturelles de vie!


Actuellement, dans de plus en plus de pays, les luttes éclatent : les masses ne veulent plus vivre comme avant ! Les communistes révolutionnaires seront-ils capables de montrer l’alternative communiste dans ce contexte de combats acharnés?
Les mouvements sociaux en France ont été forts, puissants et combatifs, mais pour l’essentiel infructueux. Ils ont cependant permis de gagner du temps, mais n’ont pas battu en brèche les projets de la bourgeoisie. Elle a dû, parfois, faire usage du 49,3, mais, dans l’ensemble, elle a gagné ses batailles.
Ni les syndicats, ni les Gilets Jaunes, ni aucun mouvement social, aussi radical soit-il, n’est parvenu à pouvoir souder durablement un front synthétisant et défendant avec rigueur les intérêts des classes populaires. Cette tâche demande des outils politiques, capables de dépasser les revendications économiques et sectorielles, et d’en dégager une perspective politique. Cette tâche demande aussi une idéologie qui le permette : pas seulement un « anti-capitalisme », mais le communisme et la méthode scientifique matérialiste-dialectique.
Sans cela, il n’est possible que de rendre les coups, mais il n’est pas possible de construire les moyens de remporter des victoires, qu’elles soient économiques ou politiques. Le soleil ne se couche pas sur le royaume de la bourgeoisie. Ou si peu.
Nous devons faire un bilan critique de notre travail et de notre rôle dans ces
luttes.
En dépit du fait que ces sept dernières années ont été le cadre d’offensives constantes, les prises de position communes, le travail commun (théorique ou de terrain) est resté embryonnaire. Des obstacles compréhensibles, mais néanmoins inacceptables sur le fond, se sont constamment dressés sur le chemin du rapprochement des communistes.


L’hypothèse d’un travail commun, invitant largement, a été bien accueillie à la
base, mais n’a pas été prise au sérieux aux sommets. A plusieurs reprises nous avons fait des propositions allant dans ce sens. Ces propositions ont rencontré un écho très positif des militants de la base de presque toutes les organisations avec
lesquelles on a discuté. Mais en tant qu’organisations, les réactions ont été à 95 % un silence assourdissant, y compris de la part d’organisations faisant officiellement la promotion de cette démarche.
Nous prenons au sérieux cette question, car nous considérons que l’isolement dans lequel les organisations communistes se trouvent n’est pas tolérable. Nous nous sommes organisés, UCL et UPML, non pas pour ajouter nos groupes à la longue liste de ceux qui existent déjà, non pas pour avoir notre vérité autoproclamée, cataloguée à l’inventaire des autres, mais bel et bien pour être entendu largement.
Ce qui doit passer en premier, l’intérêt suprême des prolétaires et des masses, c’est celui de la lutte menée contre l’impérialisme – et au premier chef notre impérialisme – contre le capitalisme, contre les exploiteurs et exploiteuses tout comme contre les différentes formes d’oppressions. Cet intérêt suprême doit dépasser les intérêts particuliers de nos organisations respectives. Si nous les avons constituées, c’est comme un outil temporaire, permettant d’avancer selon un mode opératoire efficace pour construire un parti ayant vocation à devenir le parti révolutionnaire.
Ne devons-nous pas nous démarquer de l’anarchisme, de l’anarcho-syndicalisme et du
trotskisme ? Il existe des obstacles que nous comprenons parfaitement. Mais surmonter les obstacles fait partie de nos tâches les plus brûlantes !
La fondation de ces organisations s’est faite dans un creuset suffisamment large, avec des critères qui ont été progressivement et dialectiquement affinés. Ces critères se sont notamment affinés avec la progression idéologique, politique, organisationnelle et opérationnelle. Il ne suffisait pas à Lénine d’être juste sur le fond, il lui a fallu l’être également sur la forme, sur la pratique. De plus, les dirigeants comme Lénine ou Mao ont toujours posé la question de l’efficacité de l’organisation.
Avec notre proposition d’une Alliance des Communistes nous ne voulons pas non plus
« reproduire le CNU », comme nous avons pu l’entendre. Nous ne souhaitons pas recommencer un débat théorique « hors sol ». Ce que nous proposons c’est une alliance pour l’action politique.
Alliance engageant une coopération pratique dans la lutte des classes. Notre coopération engendrera nécessairement des débats qui pourront se poursuivre si on le souhaite. L’adhésion de l’UPML et de l’UCL à l’ICOR ne devrait pas être un obstacle non plus, ni l’adhésion d’autres organisations à d’autres associations ou coordinations internationales.


Oui, nous nous trouvons aussi devant des responsabilités internationales incontournables, vu le rôle dévastateur de l’impérialisme français dans le monde.
MAIS : Toutes les objections avancées sont, à notre sens, des erreurs voire des prétextes pour rester en dehors de la construction de cette Alliance politique et pour maintenir un entre-soi « confortable ».


Une grande partie des questions peuvent trouver une solution dans un
débat plus large et commun. Nous considérons qu’il est de notre devoir de proposer à nouveau une prise de position politique commune sur le sujet de la/les lutte/s en cours et à venir. Nous considérons également qu’il est important de pouvoir apparaître ensemble dans les luttes et les manifestations pour que pèse notre engagement de forces et pour permettre de faire apparaître les mots d’ordre révolutionnaires.
Cela possède un caractère d’étape.
Il est important que nous nous rencontrions les uns les autres. Que nous puissions nous reconnaître et nous connaître – par des rencontres bilatérales ou multilatérales. C’est une étape fondamentale pour nouer des liens, mais également pour se déterminer les uns les autres par rapport aux lignes de démarcation qui peuvent – et doivent – exister. Nos comportements sont marqués par la méfiance, par la défiance : il existe un travers terrible, dans lequel toute autre organisation communiste est considérée immédiatement comme une concurrente ou une ennemie. Il est logique
que nous agissions ainsi, car, bien souvent, nous ne nous connaissons pas ! Nous reproduisons ainsi entre nous le mode de pensée bourgeois et petit bourgeois : concurrence, rivalité, prétention…
Ces étapes – rencontres, reconnaissance mutuelle – sont déjà, en soi, des avancées
conséquentes dans l’idée de rassembler et de donner corps à un front communiste dont nous avons grand besoin.
À moyen terme, il est fondamental que puisse naître une coordination permanente des
organisations communistes de France ou présentes en France, ainsi que dans les régions dominées par celle-ci. Cette coordination est une condition sine qua non pour pouvoir faire progresser en influence à la fois le courant communiste dans la société et chaque organisation communiste prise individuellement. Il existe certes des lignes rouges à définir, et très certainement des organisations qui, par leurs prises de position, par leur pratique, par leurs agissements, se mettront d’elles-mêmes hors de notre camp. Il existe également des organisations, qui, pour ces raisons, suscitent la réprobation générale et l’animosité. Nous pensons que, là aussi, c’est à nous de
déterminer, conjointement, une base minimale correcte, et de ne pas laisser l’anticommunisme servir de juge à ces situations.


Nous considérons que l’unité des communistes est un enjeu de taille. Cet enjeu n’est pas qu’une histoire d’addition de membres d’une organisation à une autre. Il s’agit
également de franchir un bond qualitatif : construire les bases d’une riposte aux agressions de nos capitalistes, de notre impérialisme et promouvoir le socialisme-communisme.


Avancer sur notre travail ne dépend que de nous.
Avançons pour combattre, combattons pour gagner !
Dans ce sens, nous vous souhaitons une bonne année combative 2020 pendant laquelle nous avancerons vers l’unité des communistes!


Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!


Unite.communiste.lyon@gmail.com, unitecommuniste.fr
contact-upml@riseup.net, upml.org
Membres de l’ICOR (Coordination internationale des Organisations et Partis
Révolutionnaires), site Icor.info

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