24 avril 2024

UPML – Amis de l’ICOR : « En finir avec les violences faites aux femmes !

Dans la préparation du 8 mars, l’UPML/ les Amis de l’ICOR ont organisé un débat sur la question de l’oppression et des violences faites aux femmes.

Bilan du débat au « Café militant » de Saint-Denis :

 

Harcèlement, actes sexistes jusqu’au viol dans tous les milieux, féminicides et traite des femmes dans le monde – les faits sont révoltants et le constat dans le mouvement des femmes est unanime : L’ampleur du phénomène indique bien un problème de société. La libération actuelle de la parole des femmes renforce la lutte.

 

Mais quel est le problème social précisément ? Et surtout : quand et comment cela s’arrêtera un jour ?

Marx et Engels ont analysé l’ensemble de la société de classes et aussi l’oppression particulière des femmes. La société capitaliste ne peut pas exister sans l’oppression des femmes par l’ordre bourgeois de l’État et de la famille. Si la famille ne garantissait pas la naissance, l’éducation et la régénération de la force de travail humaine, les capitalistes ne pourraient pas exploiter cette force de travail.

 

L’oppression des femmes est millénaire, liée à la structure familiale et ses fonctions économiques. Aujourd’hui c’est le capitalisme qui dépend du travail domestique des femmes et qui les opprime avec tout un système d’idées et de contraintes.

L’ordre bourgeois de la famille abuse du désir d’avoir des relations de couple, des enfants et une vie collective chaleureuse et soucieuse de l’autre. Cet ordre bourgeois de la famille traite la famille en tant qu’unité économique et la charge outre mesure pour organiser la vie quotidienne. Aux femmes d’en porter la charge principale.

Les femmes font un travail nécessaire pour les capitalistes et pour la société. Elles en sont « remerciées » en étant vues comme inférieures à l’homme et en subissant une oppression particulière.

 

 

L’ordre bourgeois actuel de la famille où l’homme apporte le revenu, la femme élève les enfants à la maison, fonctionne de moins en moins aujourd’hui. Une part croissante des femmes travaille, pour sortir du cadre étroit de la famille mais aussi et surtout parce qu’elles y sont obligées.  Mais cela ne les libère pas pour autant, mais les charge d’une double journée de travail ! D’autant plus que l’exploitation dans les « petits boulots » précaires, réservés souvent aux femmes, même à temps partiel, est extrême et se renforcera avec les lois travail du gouvernement Macron. Les familles, surchargées de problèmes, éclatent et le nombre de séparation, de divorces, la baisse du taux de naissances témoignent de l’ordre bourgeois de la famille en crise.

 

Le capitalisme, crée-t-il uniquement la violence, l’individualisme, la machisme ou est-ce que, contre sa volonté, il développe aussi des conditions sociales et matérielles pour une autre société socialiste ? Le stade de l’artisanat est de plus en plus dépassé – aujourd’hui domine le salariat, la production collective des moyens pour vivre (vêtements, chaussures, pain…). L’accaparement de ces produits par le capitaliste nous prive d’utiliser/transformer cette production collective selon nos besoins.

 

Le socialisme révolutionnaire prendra en charge collectivement l’éducation des enfants, les soins aux malades et aux vieux comme cela a été le cas en URSS après la révolution d’Octobre. Ce soucis de la communauté se retrouve dans le proverbe africain : « Il faut tout un village pour éduquer un enfant ». Pour renverser le capitalisme, les femmes ont tout intérêt à combattre à côté des hommes. Et les hommes, dès aujourd’hui, doivent lutter au côté des femmes pour la libération commune du patriarcat.

 

La libération des femmes n’est pas automatique ! Les expériences dans les révolutions, le démontrent. Les femmes en Algérie lors de la lutte de libération nationale; dans la Guerre anti-fasciste pour la République en Espagne et ailleurs elles ont remplacé les hommes au travail. Elles ont participé aux révolutions et ont pris des armes – mais après, elles se sont retrouvées à nouveau opprimées. Le combat pour l’égalité et la libération des femmes est un combat à part entière, il n’est pas le produit « automatique » de la révolution socialiste. Le combat sera long pour surmonter le patriarcat. Ce combat est à renforcer dès aujourd’hui, lié à la lutte commune pour une société libérée de l’exploitation et de l’oppression pour toutes et tous.

Femmes exploitées et opprimées – organisez-vous dans des groupes de femmes indépendants et dans l’organisation révolutionnaire !