« 90% des moyens d’information (télévision, presse, radio …)sont possédés par des groupes financiers comme Bouygues, Dassault, Lagardère, Bolloré. Ils répandent demi-vérités, mensonges par omission et falsifications, faute de pouvoir convaincre des bienfaits du capitalisme en crise. Servitude volontaire des médias ou dilettantisme face au devoir d’investigation ? De toute façon, non seulement le financement des médias par la publicité assure le contrôle de leur travail par les grandes entreprises, mais aussi leur dépendance par rapport à la poignée d’agences de presse internationales *, aux lobbyistes et autres « experts ». Un appareil de domination idéologico-politique s’est construit autour des grands groupes monopolistes avec l’aide de l’Etat. Celui-ci, avec la loi « contre les fake-news » s’octroie le droit de censurer. Le harcèlement judiciaire des journalistes et des lanceurs d’alerte fait partie de la panoplie. » (Extrait de notre projet de programme page 11)
* AP, AFP et Reuther
Pour 44 milliards de dollars, entre autres de la Société Générale…
Elon Musk achète Twitter
Article paru dans rf-news, le quotidien internet du Parti marxiste-léniniste d’Allemagne
Le milliardaire américain Elon Musk vient de racheter définitivement le service de messages courts Twitter, alors qu’il avait récemment retiré ses intentions d’achat. La transaction lui coûte 44 milliards de dollars (soit environ 44,2 milliards d’euros).
L’homme le plus riche du monde, qui détient des participations dans 11 autres entreprises en plus de Tesla et Space X, s’est-il découvert un hobby, celui de collectionner les entreprises ?
Si l’on y regarde de plus près, on s’aperçoit de quoi il s’agit vraiment. Parmi les grands “réseaux sociaux”, Twitter est, avec Facebook ou Instagram, celui qui compte le moins d’utilisateurs. Mais il est très utilisé par les journalistes du monde entier et est devenu, avec les grandes agences de presse comme Reuters, AP ou DPA, l’une des principales sources de ce que diffuse la presse bourgeoise. On se souvient peut-être encore de l’époque où les délires de Donald Trump sur Twitter faisaient presque quotidiennement la une des journaux télévisés.
Le principe de la « libre expression »
La direction de Twitter a toutefois voulu endiguer la vague de fake-news et a notamment supprimé le profil Twitter de Trump. Ce qu’Elon Musk avait déjà qualifié à l’époque de “moralement incorrect et tout simplement stupide”. Il ne veut pas seulement permettre à Trump de revenir. Il s’est donné pour mission de rétablir sur Twitter “les principes de la liberté d’expression” (2) – c’est-à-dire qu’il ne doit plus y avoir de modération pour limiter la diffusion de mensonges. Cela ouvre la porte à tout menteur réactionnaire et fasciste de se retrouver dans la presse. L’une de ses premières mesures a donc été de licencier presque toute l’équipe dirigeante de l’ancienne direction de Twitter.
Pour une poignée de dollars
Mais comme même, un Elon Musk n’a pas 44 milliards de dollars dans sa caisse, des soutiens de renom l’ont aidé financièrement. De grandes banques comme Morgan Stanley, Mizuho, Barclays et Société Générale ont ainsi injecté environ 13 milliards de dollars. Le journal télévisé écrit en outre : “Un milliard de dollars US provient de l’homme d’affaires américain fortuné Larry Ellison, qui a cofondé le géant du logiciel Oracle. Le fonds d’investissement public de l’émirat du Qatar y participe également”(1). Ellison s’était déjà fait connaître comme un partisan réactionnaire des méthodes de surveillance de l’agence de sécurité nationale NSA. Cela signifie que derrière l’achat de Twitter se cache une illustre société de représentants du seul capital financier international dominant, en union intime avec les principaux réactionnaires du monde.
Cela signifie une nouvelle étape dans la subordination encore plus directe de la presse bourgeoise et des médias bourgeois aux intérêts du capital financier international que cela n’a été le cas jusqu’à présent.
Sources :
(1) https://www.tagesschau.de/wirtschaft/unternehmen/trump-twitter-musk-101.html