Rapport sur la situation des femmes au CAMEROUN (extraits)
BRÈVE PRÉSENTATION DU CAMEROUN
–Le Cameroun est situé en Afrique Centrale, au fond du golfe de Guinée…. La population du Cameroun est en grande majorité jeune (71% ont entre 0- et 35ans). Concernant l’éducation des jeunes filles 15,5% de jeunes filles d’âge scolaire n’ont jamais fréquenté une école.
Les femmes sont la première force de production du pays, elle produisent principalement des cultures vivrières et les cultures de consommations locales. Les femmes sont plus nombreuses en zone rurale (51,3) contre les femmes en milieu urbain 49,8. les femmes rurales sont la mamelle nourricière du pays. 20,3% de la main d’œuvre féminine évolue dans l’informel non agricole tandis que 71,6% évolue dans l’informel agricole.
Les femmes camerounaises et le travail (droits)
-la femme camerounaise a droit au travail tout comme l’homme. Il existe des limites d’ordre pratique, culturel et légal notamment sur la protection du travailleur indépendant. L’accès au marché du travail des femmes n’a pas toujours été́ chose aisée pour le genre féminin au regard de leur position de mère (arrêt de travail après une naissance), des écarts de rémunération par rapport aux hommes, le manque de qualification professionnelle, la discrimination des employeurs, la qualité́ et la quantité́ d’emploi à la portée des femmes etc. Le taux d’activité́ des femmes au Cameroun connaît une nette progression malgré́ le chômage existant (le taux d’inactivité́ des femmes étant supérieur à celui des hommes). Le législateur Camerounais garanti le libre accès au travail à la femme, qui peut se traduire par le libre choix de sa profession et l’interdiction de discrimination d’embauche fondé sur le sexe. -Publiée en mai de cette année, une enquête du GROUPEMENT INTERPATRONAL DU CAMEROUN (GICAM) réalisée auprès de 203 entreprises révèle que 35,3% de femmes sont logées dans la catégorie de cadres, employés, techniciens et débutants. Avec seulement 21,3% dans la catégorie des cadres supérieurs. Seulement 21% sont à la tête de Grandes entreprises et 32% pilotent les Moyennes entreprises. La gente féminine dirige 39% des Petites et moyennes entreprises (Pme), et plus de 47% des Tpe.
Femmes et Inégalités
-Alors que 39% de la population nationale ((12 millions de personnes) vit sous le seuil de pauvreté, ce taux s’élève à 51,5% pour les femmes. 79,2% d’entre elles sont en situation de sous-emploi. Seulement 3% des femmes sont propriétaires d’une maison sans titre foncier et 1,6% sont propriétaires d’un titre foncier à leur nom.
-Les femmes représentent 71,6% des travailleurs du secteur informel agricole
-32,5% des femmes de plus de 25 ans ont atteint un certain niveau d’éducation secondaire (39,2% pour les hommes)…. Ils sont 65% à être inscrits au secondaire (53% pour les filles)
Violences basées sur le genre
-Les statistiques sur les femmes et les violences basées sur le genre au Cameroun sont inquiétantes. Au Cameroun 43,2% des femmes en union sont confrontées aux violences conjugales. Ce sont 39,8% et 14,5% d’entre elles qui sont respectivement confrontées aux violences émotionnelles et sexuelles. À l’échelle nationale, 20,1% des femmes auraient été forcées lors de leur premier rapport sexuel. En tout, 56,4% des femmes en union ont été confrontées à au moins l’une de ces formes de violences. Les violences basées sur le genre sont en augmentation avec les multiples crises que traversent le Cameroun. Une consultation menée dans le sud-ouest montre que 85% des répondants pensent que femmes et filles font face aux violences, qu’il s’agisse de viol, d’abus sexuels, de violence conjugale, de déni de ressources ou d’opportunité, de violence psychologique, de violence physique ou de mariage précoce. Les jeunes femmes du groupe d’âge 15-35 ans seraient les plus à risque. Dans la région de l’extrême nord, de février 2018 à juin 2019, 97% de cas de VBG sont déclarés par les femmes, dont environ 12% de cas sont des violences sexuelles. Dans 84 % des cas, l’auteur des violences est le partenaire intime.
-D’après les données des requêtes par type d’allégation de violations enregistrés à ACI, le top trois est occupé, respectivement, par le droit à la propriété foncière (22,58%), le droit à la sécurité (16,12%) et le droit à l’intégrité physique et morale (9,67%).
LES FEMMES DANS LES CRISES AU CAMEROUN
Le Cameroun traverse et est traversé en ce moment par plusieurs crises. Au Niveau mondial la guerre en Ukraine, l’impact du Covid 19, la crise de confiance dans les institutions mondiales. En Afrique, des conflits persistants au fil des ans (conflit centrafricain qui non seulement a drainé beaucoup de réfugiés mais aussi des problèmes sécuritaires, l’impact de la crise climatique, des reculs en matière de droits humains et des droits des femmes, la crise de confiance dans les États africains et l’Union africaine. Au Cameroun la crise de Boko Haram depuis plus de 12 ans la crise anglophone depuis plus de 5 ans, manque constant de services de base tels que l’eau, l’électricité, l’éducation, les soins de santé, les transports, les emplois, etc.
S’agissant des crises mondiales elles ont eu des effets individuels et collectifs. Sur le plan individuel la COVID 19, qui a pourtant d’un point de vue sanitaire très peu affecté les pays africains, a poussé nos états dans un suivisme souvent moutonniers à imposer des vaccins, à prendre des mesures suicidaires pour nos économies (endettement, fermetures des commerces etc). Cette situation a été dramatique pour les femmes de la base car étant dans l’informel, elles dépendent au jour le jour de leur commerce, ce statut informel n’a pas permis qu’elles bénéficient de quelques filets sociaux que ce soit. S’agissant de la crise en Ukraine, ses effets directs se font sentir par la rareté du blé qui a conduit à une certaine inflation. Il est important de noter que l’inflation peut aussi être attribué à la COVID 19 qui continuent d’impacter nos économies.
s’agissant des différentes crises les femmes sont les principales victimes. Dans la lutte contre boko haram les femmes et les enfants font le plus grand nombre de déplacés internes, de victimes des attaques et sont parfois utilisées comme bombe humaine. Le conflit anglophone au Cameroun remonte à 2017, lorsqu’un mouvement de protestation visant à préserver les systèmes juridique et éducatif anglophones s’est transformé, face à la répression gouvernementale, en rébellion armée. Les femmes et les enfants ont énormément souffert du conflit qui a suivi. Parmi les personnes déplacées, des centaines de milliers sont des femmes, et beaucoup d’entre elles gèrent leur foyer et élèvent des enfants sans soutien extérieur les hommes tombant chaque jour sous le champ de bataille ou croupissant en prison. Les séparatistes et les soldats utilisent le viol comme arme de guerre et contraignent les femmes et les filles à des relations imposées qui les exposent à des accusations d’espionnage.
LES FEMMES DANS LE CONFLIT ANGLOPHONE
-Mais les femmes ne sont pas que des victimes. La révolte anglophone a emporté l’adhésion de femmes pratiquement dès le début, et beaucoup jouent un rôle soit dans la lutte active, soit au sein des structures de soutien aux milices séparatistes. Certaines femmes ont pris les armes pour des raisons politiques. D’autres cherchent à se venger des violences qu’elles ou leurs familles ont subies aux mains des forces de sécurité. En effet, le rôle des femmes dans l’insurrection, à la fois comme participantes et en tant qu’ancrage social, contribue à expliquer sa ténacité. Les femmes camerounaises s’engagent aussi largement dans les activités de consolidation de la paix. Ces activités sont diverses. Les groupes de femmes urbains, très en vue, s’impliquent largement grâce à des contacts avec les institutions nationales et internationales, tandis que les militantes rurales ont plus d’influence sur les combattants séparatistes, mais peu de connexions avec les responsables à Yaoundé. D’une manière plus générale, il existe au sein des groupes de femmes des divisions politiques et géographiques, entre les militantes qui épousent ouvertement la cause séparatiste et celles qui, en privé, se rangent du côté du fédéralisme ou simplement de la paix. Alors même que le gouvernement et les séparatistes négligent souvent l’activisme des femmes ou relèguent les militantes à des politiques soutenant une cause unique, les femmes, tant dans leur pays qu’à l’étranger, ont fait pression avec un certain succès pour obtenir des mesures atténuant les effets du conflit.
LES MOUVEMENTS FÉMININS AU CAMEROUN
–Les mouvements féminins sont omniprésents au Cameroun, on compte deux sortes de mouvements les cotisations et les associations. Les cotisations sont des assemblées de femmes ou elle se mettent ensemble pour épargner de l’argent et s’entraider les femmes y compris rurales sont majoritaires et préfèrent cette forme d’engagement. Dans les associations les femmes sont peu représentées ; elles sont les plus nombreuses dans les associations de femmes et féministes ou dans les associations qui parlent d’environnement. La société civile camerounaise compte des femmes imminentes comme madame Aïssa Doumara. Mais les femmes camerounaises sont aussi très peu présente dans les associations citoyennes, les associations politiques. Pire encore au sein de ces associations elles sont souvent dans des positions techniques ou subalternes et pas assez au sein des instances dirigeantes. Le paysage politique camerounais manque cruellement de femmes.