« Les enseignements de Lénine sont vivants »
Les camarades népalais dans la Coordination révolutionnaire internationale ICOR ont organisé en mai dernier un séminaire à l’occasion du 100e anniversaire de la mort de Lénine. La Coordinatrice principale de l’ICOR, Monika Gärtner-Engel est intervenue sur ce thème pour présenter le séminaire international qui aura lieu du 13 au 15 septembre en Thuringe/Allemagne « Les enseignements de Lénine sont vivants », auquel l’ICOR invite toute personne intéressée. Voici la 1ère partie de son intervention. La 2ème partie suivra.
« Ce que Lénine nous dit encore aujourd’hui ?
Tout d’abord, il nous répond par toute sa vie de révolutionnaire professionnel. Vladimir Ilitch Lénine (1870 – 1924) a commencé son activité politique en écrivant des tracts sur la situation des ouvriers. Les ouvriers du grand centre industriel de Saint-Pétersbourg étaient alors exploités dans des conditions extrêmes. Ils représentaient alors un groupe très restreint dans la société russe. Malgré cela, Lénine a reconnu en eux la force dirigeante de la révolution et les futurs dirigeants de la construction socialiste.
Lénine et les ouvriers
Lénine écoutait attentivement les ouvriers et se liait très étroitement à eux. C’était un intellectuel, mais jamais détaché ou prétentieux. Il parlait le langage des ouvriers et a beaucoup fait pour former des leaders révolutionnaires au sein de la classe ouvrière. Les ouvriers le respectaient et l’aimaient, car il leur expliquait les choses les plus difficiles de manière à ce qu’ils les comprennent ; il leur donnait une orientation, du courage et de la clairvoyance, tout en restant très modeste.
Lénine était courageux et déterminé. Il n’a jamais hésité. Il a été arrêté, envoyé en exil en Sibérie et a dû s’exiler. L’été précédant la révolution, il a dû se cacher une nouvelle fois en Finlande. Sa cachette était une cabane au milieu de la forêt. C’est là, sur une souche d’arbre, qu’il écrivit son important et clairvoyant ouvrage : « État et révolution », sur la construction d’un État socialiste. la Au cours de la première Guerre mondiale Lénine est devenu le leader de la révolution d’Octobre ce qui a permis d’instaurer le socialisme en Russie.
Chers amis et camarades ! ICOR organisera en septembre le grand séminaire Lénine avec des centaines de participants. L’œuvre de Lénine y sera présentée en huit blocs thématiques. Lors d’une véritable discussion de masse, nous poserons précisément la question de la signification actuelle de Lénine et y répondrons. Tout le monde est cordialement invité à y participer.
Les blocs thématiques sont les suivants :
- Lénine et l’impérialisme – Lénine a analysé le fait que le capitalisme évolue. L’évolution vers l’impérialisme se caractérise avant tout par la formation de monopoles. La Grande-Bretagne était alors la puissance impérialiste la plus forte, mais Lénine a particulièrement étudié quels nouveaux pays impérialistes étaient en train d’émerger. Il s’agissait alors surtout de l’Allemagne et des États-Unis. Lénine a également constaté que :
« C’est dans les colonies et les pays d’outre-mer que le capitalisme se développe le plus rapidement. Parmi ces pays, de nouvelles puissances impérialistes apparaissent (Japon). La lutte des impérialismes mondiaux s’intensifie ». (Lénine, « L’impérialisme comme stade suprême du capitalisme », Œuvres, tome 22).
Lénine caractérise l’impérialisme comme le stade ultime et pourrissant du capitalisme, avant qu’il ne soit nécessairement remplacé par le socialisme.
2) La vision du monde de Lénine et la méthode dialectique – Lénine avait étudié de manière très approfondie les œuvres de Marx et d’Engels et avait toujours fait lui-même un travail théorique. Il n’étudiait cependant pas pour acquérir des connaissances livresques, mais pour résoudre des problèmes pratique. Pour ce faire, il appliqua la méthode dialectique et la développa de manière grandiose avec ses « dispositions de la dialectique ». Malheureusement, il n’a pas pu terminer ses écrits sur la dialectique. Mais grâce à sa maîtrise de la méthode dialectique, il était très créatif. Il réfléchissait toujours à la manière de développer davantage la conscience de classe, afin que les travailleurs puissent se libérer eux-mêmes et diriger eux-mêmes l’État. Il a très vite remarqué que certains dirigeants s’installaient dans le socialisme, devenaient des bureaucrates qui faisaient passer leurs intérêts personnels avant tout. Cela lui déplaisait. En luttant contre le mode de pensée bureaucratique, il s’est rapproché de la question fondamentale de la construction du socialisme : seul un mode de pensée prolétarien permet de construire le socialisme. La pensée petite-bourgeoise détruit le socialisme, la pensée prolétarienne le construit. Un grand exemple en était pour lui les « subbotniks », le travail volontaire du samedi, qu’il considérait comme d’une « importance gigantesque ».
Il disait à ce propos : « C’est le début d’un bouleversement plus difficile, plus essentiel, plus radical, plus décisif que le renversement de la bourgeoisie, car c’est une victoire sur sa propre paresse, sur sa propre indiscipline, sur l’égoïsme petit-bourgeois, sur ces habitudes que le capitalisme maudit a laissées en héritage aux ouvriers et aux paysans. Ce n’est que lorsque cette victoire sera ancrée, alors, et alors seulement, que la nouvelle discipline sociale, la discipline socialiste sera créée, alors, et alors seulement, un retour au capitalisme sera impossible, le communisme deviendra vraiment invincible ». (Lénine, la grande initiative, Œuvres de Lénine, tome 29).
3) Lénine et l’internationalisme prolétarien. Lénine était de tout cœur internationaliste et vivait le slogan « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Il travaillait sans relâche à l’union internationale des ouvriers et de leurs partis révolutionnaires. Il ne cessait d’exiger que les ouvriers des différents pays en guerre ne retournent pas les armes les uns contre les autres, mais contre leur propre gouvernement capitaliste. Il rejetait fondamentalement la défense de la patrie sous l’impérialisme comme étant du chauvinisme social.
Il écrivait : « De cette idée découle en outre le renoncement à la lutte des classes pendant la guerre, l’octroi des crédits de guerre, etc… Les social-chauvins participent à l’escroquerie populaire de la bourgeoisie, en répétant à celle-ci que la guerre est menée pour défendre la liberté et l’existence des nations, et ainsi ils passent du côté de la bourgeoisie, ils se retournent contre le prolétariat ». (Lénine, Socialisme et guerre, Œuvres complètes, vol. 21)
Lorsque presque tous les autres partis sociaux-démocrates d’Europe passèrent au soutien de leur propre gouvernement impérialiste pendant la Première Guerre mondiale, il s’en tint au principe de l’internationalisme prolétarien. Son parti, les bolcheviks, a mis fin à la guerre immédiatement après la révolution d’octobre.
Lénine opposa sans équivoque : « Nationalisme bourgeois et internationalisme prolétarien – ce sont deux mots d’ordre inconciliablement hostiles, qui correspondent aux deux grands camps de classe de l’ensemble du monde capitaliste et qui expriment deux types de politique (plus encore : deux conceptions du monde) dans la question nationale ». (Lénine, Remarques critiques sur la question nationale, Œuvre de Lénine, tome 20) …
La 2ème partie suivra sur les autres questions du Léninisme. (Le débat est ouvert)