Opposons-nous à la militarisation de la jeunesse !

Nos lecteurs savent que nous participons depuis sa création au Collectif nationale « Non au Service National Universel (SNU) ». Depuis le SNU a été abandonné, pas la militarisation. L’analyse qui est faite ici nous la partageons en bonne partie et elle nous donne quelques informations utiles sur la marche actuelle de la militarisation en France.

Le collectif Non au SNU Ile de France pour le 1er mai déclare :

Nous sommes le collectif Non au SNU Ile de France, mobilisé à partir du printemps 2023 contre la Caravane du Service National Universel. Promis par Macron dès 2017, entre autres pour mettre au pas la jeunesse mobilisée contre la Loi travail (2016-17) le projet de généralisation du SNU à toute une classe d’âge (15-17 ans) a fini par sérieusement battre de l’aile cette dernière année.

Cependant la petite musique sur « l’esprit de défense » et les logiques de militarisation de la société sont toujours d’actualité et ont trouvé un nouveau souffle au regard du contexte international.

Le Ministère des Armées nous prépare une nouvelle mouture de la Journée Défense et Citoyenneté*. Cette journée clé visant à rassembler les futurs citoyen·nes, obligatoire pour tou·tes les français·es âgé·es de 16 à 18 ans, a vu son format réduit de 7h30 à 2h45 depuis le 1er août 2024. Pour compenser, on essaie de la rendre d’autant plus alléchante (ou dangereuse selon le point de vue), avec au programme : maniement d’armes laser, lever du drapeau, tout cela dans des bases militaires.

À chaque âge son dispositif militaire : pour les 18-25 le même Ministère des Armées a développé le Service Militaire Volontaire (SMV – créé sous F. Hollande en juillet 2015) c’est un parcours d’insertion professionnelle de 8 à 12 mois en caserne et avec des stages dans les secteurs « en tension » (soudure, cuisine collective, sécurité, …)

Les volontaires doivent être français·es, résider en France hexagonale** et sont nourri·es, logé·es et gratifié·es de 344€ ou 740€ par mois en fonction du niveau de diplôme.

Notes

* ex Journée d’Appel de Préparation à la Défense mise en place en 1997 devenue JDC en 2011

** pour les outres-mers, il y existe depuis 1961 un dispositif comparable, le Service Militaire Adapté

 

Au delà de ces dispositifs, il existe de nombreux partenariats, et investissements de l’armée dans des projets aussi bien avec l’Éducation nationale, les structures jeunesse, le monde de la culture*** (voir encadré ci-dessous), et ce alors que les budgets des services publics, l’enseignement sont sacrifiés sur l’autel de l’austérité ; les jeunes, victimes de la casse sociale sauce Macron et de sa start up militarisée, n’ont qu’à s’engager pour défendre la Nation s’iels en ont assez de faire la queue à l’aide alimentaire.

Selon nous, cette politique vise à recruter massivement et à préparer les esprits à la guerre.

D’un côté, au delà des soldats sur le front, c’est faire vivre toutes les infrastructures militaires (médecins, administratifs, intendance, etc), avec une répartition du travail qui reproduit les déterminismes sociaux : les prolos à la soudure où en cuisine et les ingénieurs sur les technologie de pointe (drones, etc).

Côté civil, c’est tourner l’économie et la société dans son ensemble vers l’effort de guerre (à travers l’industrie de l’armement par exemple).

Luttons contre l’Union Sacrée !

Valoriser la guerre dans le climat raciste et xénophobe présent partout en Europe nous semble excessivement dangereux. Gardons en tête que les populations sont empêchées de circuler au moyen d’une militarisation meurtrière des frontières. Des populations qui pourtant fuient les guerres, les violences, les discriminations, la misère produite par le capitalisme, les catastrophes climatiques provoquées par les politiques écocides de prédation du vivant et de destruction de la planète.

Mais l’État ne veut pas d’une jeunesse écologiste, féministe et LGBTQI+, luttant contre l’impérialisme, le néo-colonialisme et le racisme systémique. Elle criminalise nos luttes et utilise les technologies militaires pour nous surveiller et nous réprimer.

C’est deux modèles de société qui s’opposent : une société de contrôle qui exalte le virilisme, le rejet de l’autre et la violence contre nos aspirations internationalistes, émancipatrices, solidaires et égalitaires.

Face à la propagande va-t’en guerre et la militarisation de la société, nous appelons à nous organiser dans une perspective sociale.

Contre la mobilisation nationale, Grève générale !

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