18 avril 2024

La Crise de l’idéologie bourgeoise et de l’anticommunisme

Contribution mensuelle du MLPD, mai 2021

Traductions existantes

Un nouveau numéro de REVOLUTIONÄRER WEG [Voie révolutionnaire], l’organe théorique du MLPD, est sorti sous le titre « La Crise de l’idéologie bourgeoise et de l’anticommunisme ».

Le livre sera aussi traduit dans différentes langues comme contribution du MLPD à la discussion internationale. Nous publions ici à l’avance l’introduction du livre comme contribution mensuelle de l’ICOR.

Introduction

La nouvelle organisation de la production internationale depuis les années 1990 a initié une nouvelle phase historique de bouleversements du capitalisme vers le socialisme. De 2008 à 2014, la crise économique et financière mondiale, à ce jour la plus profonde et la plus complète dans l’histoire du capitalisme, a fait rage. Elle a plongé tout le système impérialiste mondial, y inclus la production internationalisée y le commerce de portée globale dans une crise profonde et complète. Ceci a provoqué des changements énormes dans la superstructure du système impérialiste mondial, aussi bien dans la politique que dans l’idéologie.

Des crises économiques, politiques et écologiques ébranlent la confiance de toujours plus de gens dans le monde dans le système social dominant. Ils doivent subir les conséquences de la propension aux crises des pays impérialistes et endurent l’incapacité lamentable des forces dirigeantes à résoudre les problèmes. Les doutes augmentent que les conditions ne s’amélioreront jamais, s’il n’y a pas de changements décisifs. Une lutte a éclaté pour comprendre les causes de ces détériorations et les développements alternatifs possibles qui méritent d’être recherchés. De plus en plus de gens souhaitent des alternatives sociales, mais beaucoup d’entre eux ne savent pas encore clairement quel est l’objectif à atteindre ni comment y arriver.

La pression accrue de la concurrence impérialiste alimente partout la tendance du capital financier international dominant sans partage à la dictature ouverte et à la réaction ouverte agressive tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Un développement général vers la droite des gouvernements, des partis bourgeois, des médias, de la culture ainsi que parmi une partie des masses a émergé et continue à se développer.

Dans de nombreux pays, des gouvernements ultra-réactionnaires, fascisants ou néofascistes, racistes, nationalistes et chauvins ont pris les rênes ou ont changé leur méthode de domination : Trump aux États-Unis, Erdoğan en Turquie, Poutine en Russie, Modi en Inde, Bolsonaro au Brésil, Orbán en Hongrie, Kaczyński en Pologne et Johnson en Grande-Bretagne.

Une caractéristique particulière de ces gouvernements est qu’ils passent plus ou moins outre au consensus des règles internationales entre les monopoles et les États impérialistes et qu’ils ignorent les lois et pratiques démocratiques bourgeoises. Ils poursuivent une orientation rigoureuse sur leurs intérêts nationaux et remettent en question des piliers importants de la démocratie bourgeoise.

Ils démantèlent des droits et libertés démocratiques et accélèrent la fascisation de l’appareil d’État et la militarisation de la société. À cette fin, ils encouragent des organisations « völkisch »1 et fascistes et leur propagande. Petit à petit, ils suppriment la protection des minorités encore existante et abolissent le droit de fuir et le droit d’asile. Ils limitent l’indépendance relative des tribunaux, répandent des « Fake News »[1]2 et attaquent la presse libérale-bourgeoise. Les parlements et les institutions de la démocratie bourgeoise sont plus ou moins contournés. Ils augmentent massivement l’armement militaire, attaquent les droits des femmes obtenus de haute lutte et accélèrent la destruction des bases d’existence naturelles. Pendant la pandémie de Covid-19, ils minimisent le nouveau virus SARS-CoV-2 et ainsi, ils minent la protection sanitaire nécessaire d’une manière inhumaine. Ils risquent la santé de la population et sont responsables de dizaines de milliers de morts évitables du Covid-19. Leur ligne directrice centrale est d’éviter, dans la mesure du possible, toute charge grave pour la vie économique et surtout pour la production industrielle des monopoles internationaux réalisant des profits maximum.

La Chine néo-impérialiste fait toujours miroiter au yeux du monde d’être un pays socialiste. Au cours de sa vertigineuse campagne de conquêtes au marché mondial, une partie croissante du capital financier international a découvert que la démocratie bourgeoise fortement limitée de la Chine présente beaucoup d’avantages par rapport à la démocratie parlementaire-bourgeoise libérale dans la lutte concurrentielle. Les monopoles caressent le rêve de pouvoir accéder plus directement et plus rapidement à toutes les ressources de l’appareil d’État, de la production et des médias de masse et de ne guère être obligés à tenir compte des règles démocratiques, des droits et libertés des masses, des lois contraignantes ou de la critique des médias de masse.

Le développement général vers la droite a été renforcé par la crise internationale de la politique des pays impérialistes à l’égard des réfugiés, s’est intensifiée de façon fulgurante en 2015, entraînant une crise ouverte de l’UE.

Des organisations transnationales ou globales comme l’Union européenne (UE), les Nations Unies (ONU), l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord militaire (OTAN), le Fonds monétaire international (FMI) ou bien l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont retrouvées dans des crises ouvertes. La remise en question ou l’annulation de règles mondiales et de décisions de l’ONU à l’instigation des États-Unis a plongé les pays impérialistes et néo-impérialistes dans des crises économiques et politiques. Par exemple : la guerre commerciale ouverte entre les États-Unis et la Chine, l’annulation de l’accord sur les armes nucléaire avec l’Iran, le retrait de l’OMC et de l’Accord de Paris sur le climat ou l’annulation de décisions de l’ONU protégeant les Palestiniens.

Sur la base de la suraccumulation chronique du capital, cette politique a déclenché une nouvelle crise économique et financière mondiale au milieu de 2018. Elle s’est déployée de plein fouet en interaction avec la pandémie de Covid-19 au début de 2020 et a accéléré, dans l’ensemble du monde capitaliste, une tendance radicale à une récession sans précédent à ce jour quant à sa dimension et son envergure.

D’autres nouveaux foyers de contradictions inter-impérialistes ont émergé pour la prédominance dans la mer de Chine méridionale, aux Caraïbes, dans le Proche et Moyen Orient, en Afrique du Nord et Afrique centrale, dans d’anciennes républiques soviétiques ou dans la Méditerranée orientale. Les grandes puissances impérialistes risquaient de s’affronter directement, ce qui a énormément augmenté le danger général d’une Troisième Guerre mondiale.

 La crise écologique globale s’intensifie progressivement. De nouvelles connaissances et observations, surtout à propos du réchauffement dramatique de la Terre ainsi que de nouvelles destructions dans la biosphère ont mené à un éveil général de la conscience écologique des masses populaires à l’échelle mondiale. C’est aussi une réaction à l’annulation ouverte de la protection environnementale par l’ancien président des États-Unis Trump. Parmi les jeunes, un mouvement de résistance coordonné au niveau transnational et comprenant des millions de gens s’est formé pour sauver le climat mondial. Les monopoles internationaux dominants se voyaient de plus en plus la cible de la lutte pour sauver l’environnement d’une catastrophe globale.

La propension accrue aux crises du système impérialiste mondial se reflète dans la conscience des masses comme polarisation accentuée entre une tendance réactionnaire, chauvine ou bien fascisante et un revirement progressiste de l’état d’esprit. La base de masse de la plupart des partis bourgeois traditionnels s’effondre. La formation d’un gouvernement devient de plus en plus compliquée dans les différents pays.

Le revirement progressiste de l’état d’esprit parmi les masses se manifeste par des protestations spontanées, des manifestations, grèves, insurrections, des protestations de masses semblables à des soulèvements dans des points chauds changeants du monde entier. Le soulèvement spontané des masses contre la domination sans partage du capital financier international se trouve de plus en plus sous l’influence de forces révolutionnaires.

C’est en particulier la social-démocratie qui est plongée dans une crise profonde et de longue durée depuis la banqueroute du gouvernement Schröder/Fischer en 2005, ce qui affaiblit sévèrement le réformisme qui émane d’elle. D’un côté, ceci favorise la voie vers l’offensive ouvrière surtout au sein du mouvement ouvrier et une influence croissante du socialisme scientifique. D’un autre côté, des partis et mouvements nationalistes, ultra-réactionnaires, fascistes ou fascisants gagnent du terrain de manière accrue, avec l’appui de parties ouvertement réactionnaires des médias de masse : par exemple l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) en Allemagne, le Rassemblement National en France, l’AKP (Parti de la justice et du développement) en Turquie, le Freiheitliche Partei (Parti de la liberté) en Autriche, les Républicains sous Trump aux États-Unis ou la Lega en Italie.

En plus de l’anticommunisme moderne, c’est maintenant à nouveau l’anticommunisme ouvertement réactionnaire qui monte plus fortement sur la scène politique. La lutte entre l’anticommunisme et le socialisme scientifique s’intensifie dans tous les domaines de la société. En finir avec l’anticommunisme de divers bords est maintenant devenu la question clé dans la formation de la conscience des masses populaires avec en toile de fond les crises profondes du réformisme et du révisionnisme moderne.

La tendance exacerbée aux crises du système impérialiste mondial fait de plus en plus souvent aussi surgir ouvertement la crise latente de l’idéologie bourgeoise. Depuis les années 1990, c’est-à-dire depuis le début de la nouvelle organisation de la production internationale, le système social du mode de pensée petit-bourgeois est devenu la forme prédominante de l’idéologie bourgeoise dans les pays capitalistes. Il vise à mettre le mécontentement croissant des masses sur des rails conformes au système en place.

Le mode de pensée petit-bourgeois prétend s’approprier des idées, revendications, traditions, sentiments et comportements solidaires et sociocritiques de la classe ouvrière et des masses populaires.

Le système du mode de pensée petit-bourgeois constitue encore l’aspect principal de la méthode de gouvernement en Allemagne, parce que les forces dirigeantes cherchent à éviter dans la mesure du possible l’intensification de la lutte de classe. Cependant, à cause de la propension aux crises du système impérialiste mondial et du processus d’assimilation parmi les masses, son effectivité est sévèrement réduite.

C’est également vrai pour les fictions traditionnelles du capitalisme monopoliste d’État, qui ont été péniblement construites par les forces dominantes après la Seconde Guerre mondiale pour contrer l’accroissement du camp socialiste. Parmi les masses les paroles de « l’économie sociale de marche », de « l’État-providence », de « la politique étrangère pacifique », de « l’État de droit libéral-démocratique », de « l’égalité des hommes et des femmes » ou de « la compatibilité de l’écologie et de l’économie » sont de plus en plus mal vues, parce qu’elles n’ont que peu ou rien à voir avec la réalité sociale. Le système social capitaliste perd clairement en force de conviction.

Le noyau du système du mode de pensée petit-bourgeois est le mode de pensée petit-bourgeois anticommuniste comme barrière contre le socialisme scientifique. Il est alimenté par l’anticommunisme moderne.

Cet anticommunisme moderne prétend critiquer le capitalisme et diffame en même temps la lutte pour une société socialiste et les idéaux du communisme comme « terreur stalinienne » ou « maoïste » ou fait croire que cette lutte est sans espoir. À cet effet, l’anticommunisme moderne exploite de manière démagogique l’expérience négative des masses avec la trahison du socialisme et avec le capitalisme bureaucratique restauré dans les anciens pays socialistes ainsi qu’avec le projet révisionniste échoué du « socialisme du 21e siècle » en Amérique latine. Les différentes nuances du révisionnisme lui viennent en aide.

La réponse réactionnaire à la crise du système du mode de pensée petit-bourgeois est la renaissance de variantes réactionnaires de l’idéologie bourgeoise et leur modification pour la période actuelle.

La lutte idéologique éclate aujourd’hui à la fois entre le capital monopoliste international dominant sans partage et le prolétariat international ainsi qu’au sein de la bourgeoisie, entre les forces se présentant comme libérales-démocratiques et la partie ouvertement réactionnaire du capital monopoliste. Cette confusion idéologique rend la situation hautement compliquée et alimente de manière extraordinaire la lutte entre les modes de pensée prolétarien et petit-bourgeois parmi les masses.

En général, la conscience des mouvements ouvrier, populaire, des femmes et des jeunes n’est pas encore à la hauteur des conditions sociales de plus en plus complexes de l’impérialisme. Ce qui leur manque encore c’est la capacité de s’orienter de façon autonome et une conception du monde socialiste porteuse d’avenir. Cela les rend sensibles à toutes sortes d’influences opportunistes, réformistes, révisionnistes, anarchistes ou bien social-chauvines. Mais l’influence la plus forte en ce moment est celle du mode de pensée petit-bourgeois anticommuniste.

L’échec de la gestion de crise pendant la crise économique et financière mondiale qui interagit avec la pandémie de Covid-19 a produit une tendance accélérée au développement d’une crise du système impérialiste mondial à l’échelle de l’ensemble de la société. Pour la première fois depuis des décennies, une crise révolutionnaire à l’échelle internationale peut se produire sur ce fond. Les monopoles internationaux dominant sans partage veulent empêcher un tel développement à tout prix.

Dans les programmes de crise des gouvernements impérialistes, les fardeaux de la crise sont répercutés de manière drastique sur la classe ouvrière et les larges masses. En même temps, des concessions visant à atténuer les effets de la crise, comme des allocations d’attente pour les professions petites-bourgeoises ou des allocations de chômage partiel sont également accordées.

En fin de compte, les dirigeants sont prêts à écraser des mouvements révolutionnaires par la force. Ils le soulignent par leur lutte contre le « terrorisme », proclamée et coordonnée à l’échelle internationale. La fascisation de leurs appareils d’État est la préparation pratique de la contre-révolution.

La numérisation et l’Internet signifient un progrès historique dans le développement des forces productives. Ils font progresser la préparation matérielle du socialisme. L’Internet facilite une communication transfrontalière des gens, leur accès aux sciences, à l’éducation et la formation, au savoir-faire technique ainsi que les échanges culturels et offre aussi d’importantes possibilités d’organisation.

Mais entre-temps, les monopoles dominants se sont presque complètement subordonné l’Internet comme nouvelle méthode effective pour influencer les masses. Au moyen des « médias sociaux », ils touchent directement les cœurs et l’esprit des masses, surtout des jeunes. Notamment par le biais de l’Internet les nouveaux mouvements fascistes, völkisch et réactionnaires ont réussi à s’implanter dans la société et à consolider leur influence auprès d’une partie croissante des masses.

C’est l’une des fictions modernes de l’exercice du pouvoir monopoliste d’État que l’Internet favoriserait surtout la formation démocratique indépendante de la volonté. L’Internet véhicule une foule d’informations, mêlant des points de vue et méthodes bourgeois, petits-bourgeois et prolétariens qu’il est presque impossible d’appréhender spontanément. Le fonctionnement des médias sociaux et le flot d’informations superficielles et simplistes déshabitue de la réflexion approfondie ainsi que de la lecture de livres et de magazines. Ainsi sont encouragés emiétement de la pensée, la superficialité ; la pensée et l’action principalement motivées par l’émotion. La tendance accrue à se donner rendez-vous et à se mettre en réseau via Internet ou à s’appuyer uniquement sur Internet pour organiser des actions, expose négligemment tous les participants à l’observation et à l’accès de l’appareil d’État et de ses services secrets.

Sans une ferme position de classe prolétarienne et sans une approche dialectique-matérialiste à la réalité compliquée de la société, une orientation autonome des masses n’est possible que de manière restreinte.

Malgré tous les méfaits que les courants bourgeois et petits-bourgeois provoquent dans la pensée, le sentiment et l’action des masses – ils ne sont pas omnipotents ! Ainsi ils ne sont pas capables de lier les masses au capitalisme à long terme et d’effacer le prestige du socialisme. En fin de compte, les expériences pratiques de l’exploitation et de la pauvreté croissantes, de la destruction progressive des moyens d’existence des petits-bourgeois ou petits-paysans, de la destruction dramatique de l’environnement, de l’injustice croissante, des guerres et du danger de guerre ainsi que leur assimilation de ces expériences dans la polarisation sociétale pèsent beaucoup plus lourd.

Les forces dirigeantes ne peuvent pas arbitrairement abroger les lois inhérentes objectives de la société capitaliste. La lutte de classe des ouvriers, la résistance populaire active des masses et la rébellion des jeunes les contrecarrent toujours à nouveau. Par conséquent, des présidents et gouvernements réactionnaires ont été destitués dans des élections en Argentine, Espagne, Italie, Autriche, Irlande, Ukraine et aussi aux États-Unis. La gestion de crise inhumaine de Trump aux États-Unis ou de Bolsonaro au Brésil pendant la crise économique et financière mondiale ainsi que dans la pandémie de Covid-19 a sévèrement corrodé la base de masse de ces dirigeants fascistes et a stimulée la lutte des mouvements ouvrier, populaire et des jeunes. Le revirement progressiste de l’état d’esprit parmi les masses a tendance à se transformer en un état d’esprit anticapitaliste.

Une partie importante des larges masses considère toujours des partis et les conceptions sociales-démocrates, petits-bourgeois écologistes, révisionnistes ou réformistes de gauche comme une alternative politique. La base en est un mode de pensée petit-bourgeois encore fortement effectif.

Par conséquent, une lutte vive se déploie donc au sein du revirement progressiste de l’état d’esprit entre différentes variantes du mode de pensée petit-bourgeois et du mode de pensée prolétarien, entre le socialisme scientifique et l’idéologie bourgeoise avec comme noyau son anticommunisme.

Les forces dirigeantes répondent à la tendance vers la gauche parmi les masses  par une position défensive avec une nouvelle offensive anticommuniste et une répression accrue de la théorie et la pratique révolutionnaires. Cependant, le gouvernement et les services secrets en Allemagne n’ont pas réussi à empêcher que le MLPD soit entré peu à peu dans son nouveau rôle dans la société à l’échelle de l’ensemble de celle-là et a durablement surmonté son isolement relatif causé par la bourgeoisie. Ceci montre l’incapacité générale des dirigeants à maîtriser l’influence marxiste-léniniste croissante sur les masses.

La religion d’État de l’anticommunisme se trouve elle-même dans une crise. L’équation malveillante de la gauche et de la droite, du fascisme et du communisme a été considérée pendant des décennies comme un consensus évident de la société bourgeoise. Ce consensus fait de plus en plus objet de critiques et est maintenant remis en question par une partie croissante de la population.

Les marxistes-léninistes doivent répondre au point culminant social actuelle par une offensive idéologique du socialisme scientifique. Ils doivent mener jusqu’au bout la lutte contre l’anticommunisme au sein d’une masse toujours croissante et ensemble avec elle. Cette lutte idéologique est une bataille préliminaire indispensable à la révolution socialiste internationale.

L’enseignement du mode de pensée est un navigateur fiable à travers cette lutte sociale déployée pour le mode de pensée. Son point de départ idéologique est l’œuvre « Matérialisme et empiriocriticisme » de Lénine. Dans ce texte, Lénine oppose la théorie marxiste-léniniste et la méthode dialectique-matérialiste cohérentes du socialisme scientifique aux allégations trompeuses des théoriciens petits-bourgeois de l’époque, selon lesquelles le matérialisme et l’idéalisme peuvent être combinés.

Depuis le début des années 1990, c’était une méthode et une pratique courantes des gouvernements et de tous les partis bourgeois, y inclus les « Verts » et le parti « DIE LINKE » [Parti de gauche], de justifier le système impérialiste mondial, secoué par des crises, comme étant « sans alternative », « réformable » et « toujours le meilleur de tous les systèmes ». Toutes sortes de termes sont inventés et modifiés qui doivent dissimuler le caractère de classe, les forces qui agissent dans la société et la propension générale aux crises. L’énorme confusion idéologique, que les dirigeants répandent dans la classe ouvrière et parmi les masses, doit être démêlée. La classe ouvrière peut seulement suivre avec succès son chemin de lutte pour la libération de l’oppression et de l’exploitation dans une société socialiste, si elle vient à bout de toutes les facettes du mode de pensée petit-bourgeois et de toutes les variantes de l’anticommunisme, si elle remporte la victoire idéologique du socialisme scientifique sur l’idéologie bourgeoise.

Ceci est surtout possible avec la méthode de la polémique scientifique en lien avec le travail quotidien systématique des marxistes-léninistes et l’expérience personnelle de lutte. La polémique scientifique dévoile l’antagonisme réel entre le capitalisme et le socialisme, entre la classe ouvrière et le capital monopoliste, entre les idéologies bourgeoise et prolétarienne, entre les modes de pensée petit-bourgeois et prolétarien. Elle appelle un chat un chat ; elle expose sans fard et en toute profondeur les divergences d’opinion existantes et les débattent jusqu’à une décision. Elle se fonde sur une analyse concrète de la lutte pour le mode de pensée. Ce faisant, elle est créatrice et se caractérise toujours par un progrès des connaissances pour le socialisme scientifique. Surtout dans les périodes de pique social et d’effervescence révolutionnaire, elle devient une nécessité impérative.

Le mouvement marxiste-léniniste et ouvrier international a sans doute traversé son niveau plancher après la trahison révisionniste du socialisme. Il se trouve dans une phase de reconstruction, de consolidation ainsi que de coopération, coordination et d’unification transfrontalière de ses forces.

Malgré tous les progrès importants qui ont été réalisés, les partis et organisations révolutionnaires sont encore décidément trop faibles. Pour cette raison, la confusion que les forces dirigeantes peuvent encore causer parmi les masses est trop grande.

Aujourd’hui, l’importance sociale du mouvement marxiste-léniniste et ouvrier international se trouve surtout dans son potentiel révolutionnaire. Sur la base de la propension générale aux crises de l’impérialisme et la prise de conscience dans la classe ouvrière et parmi les larges masses que ce potentiel peut et va se développer en une crise révolutionnaire.

Avec les livres le « Crépuscule des Dieux sur le ” nouvel ordre mondial ” », « L’Aube de la révolution socialiste internationale » et « Alerte à la catastrophe ! Que faire contre la destruction délibérée de l’unité de l’homme et de la nature ? » le MLPD a jeté des bases importantes pour cette offensive idéologique. Ils comprennent l’analyse de la nouvelle organisation de la production internationale comme nouvelle phase de l’impérialisme et de la préparation matérielle du socialisme ainsi que des conclusions pour la stratégie et la tactique de la révolution socialiste internationale.

Cette assimilation idéologico-politique des nouveaux phénomènes et changements essentiels dans le système impérialiste mondial ainsi que la manière de les surmonter par la révolution doivent maintenant se compléter par l’aspect idéologique. À cette fin servent les quatre numéros, de 36 à 39 de l’œuvre « La crise de l’idéologie bourgeoise et l’enseignement du mode de pensée » de la série Voie révolutionnaire.

La publication progressive du premier numéro 36 « La crise de l’idéologie bourgeoise et de l’anticommunisme » et puis, dès que possible, des trois autres numéros est due à l’envergure de l’analyse et fait suite à la prise en compte d’une meilleure assimilation et d’une meilleure diffusion.

Beaucoup de collaborateurs sont nécessaires pour traiter ce matériel complexe dans un délai raisonnable et de qualité nécessaire. La rédaction remercie tous les collaborateurs et toutes les collaboratrices, en particulier Monika Gärtner-Engel et Gabi Fechtner, qui ont joué un rôle majeur dans l’achèvement du manuscrit.

L’analyse théorique approfondie de la lutte de classe actuelle dans le domaine idéologique est un défi majeur pour la sagesse collective du MLPD. Elle ne peut être maîtrisée de manière positive qu’en interaction étroite avec la participation pratique à la lutte de classe, l’assimilation des expériences du mouvement marxiste-léniniste et ouvrier international ainsi que par l’application consciente de la méthode dialectique sur la base de l’enseignement du mode de pensée et de la pensée systémique.

Stefan Engel, mai 2021

1 terme de l’idéologie fasciste, définit la conception raciste, anticommuniste, antisémite du peuple allemand comme communauté de sang

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