Voici 2 documents : un appel à l’unité des forces communistes et progressistes contre le danger d’une nouvelle guerre mondiale que nous avons, avec d’autres, signé. Et deux, un article qui montre l’orientation stratégique et belliciste de la dernière conférence de l’OTAN qui vient de se tenir à Madrid.
Non à une 3ème guerre mondiale !
Deux camps impérialistes s’affrontent pour le contrôle de l’Ukraine. Le gouvernement français en fait partie, encourage cette guerre et livre des armes qui entretiennent le conflit. Une propagande chauvine et mensongère inonde les média.
Cette guerre n’est pas la nôtre, elle vise à un repartage du monde entre grands groupes monopolistes et entre grandes puissances.
Les premières retombées de cette guerre sont nombreuses et les conséquences profondes : des populations dans le monde proches de la famine ; des augmentations de prix de matières premières et des denrées alimentaires qui appauvrissent les prolétaires et les peuples dans tous les pays ; un environnement encore plus rapidement dégradé ; et surtout la préparation d’une 3ème guerre mondiale.
Cette guerre n’est pas la nôtre. Les peuples n’ont rien à y gagner mais tout à perdre. Seuls les grands groupes monopolistes, producteurs d’armes et spéculateurs en tout genre engrangent de super profits.
Il faut que la classe ouvrière et les peuples exploités se lèvent pour dire NON à la guerre actuelle et au danger de sa généralisation mondiale.
C’est pourquoi l’ICOR appelle (voir la Résolution du 15 mai 2022 dans ICOR.info) dans le monde entier à manifester notre opposition à l’occasion du 6 août (anniversaire de la destruction atomique Hiroshima en 1945) et du 1er septembre (début de la 2ème guerre mondiale.)
La situation ne peut que nous interpeller. Agissons en commun, pour l’unité des luttes antifascistes, anti-impérialistes et anti-nucléaires.
Nous vous proposons un rassemblement (avec micro ouvert pour un large débat) le samedi 6 août Place de la République à Paris. Mais si vous avez déjà prévu autre chose nous en discuterons.
*Union prolétarienne ML et les amis de l’ICOR — membres de l’ICOR
*le Comité Solidarité Pérou
Pour nous joindre : contact-upml@riseup.net; Site : upml.org
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L’article qui suit montre la volonté de l’impérialisme US pour réaffirmer, à travers l’OTAN, son hégémonie sur l’ensemble de ce qui est (mal) convenu d’appeler “l’Occident”. Cette volonté nord américaine tente de couper court à ceux qui envisageaient de construire une puissance militaire européenne indépendante.Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, l’OTAN s’engage à construire un front contre la concurrence impérialiste de la Chine. On transite alors d’une guerre économique et financière vers un affrontement militaire ouvert.
L’OTAN se prépare à «la guerre contre des concurrents dotés de l’arme nucléaire»
Andre Damon (nous publions ici des extraits de cet article ; on peut retrouver la totalité sur le Site : https://www.wsws.org)
À l’issue du sommet de l’OTAN qui s’est tenu cette semaine à Madrid, en Espagne, les membres de l’OTAN, dont la plupart des États européens ainsi que les États-Unis et le Canada, ont adopté un document stratégique qui expose ses plans de militariser le continent européen, intensifier la guerre contre la Russie et préparer la guerre contre la Chine.
Le document s’engage à «fournir toute la gamme des forces» nécessaires «pour des combats de haute intensité et multi-domaines contre des concurrents dotés de l’arme nucléaire». On y relève le passage suivant:
22. Nous continuerons à améliorer l’état de préparation, la réactivité, la capacité de déploiement, l’intégration et l’interopérabilité collectives de nos forces. Nous mettrons à disposition, individuellement et collectivement, l’ensemble des forces, des capacités, des plans, des ressources, des moyens et des infrastructures nécessaires à la dissuasion et à la défense, y compris pour des combats de haute intensité et multi-domaines contre des concurrents pairs dotés de l’arme nucléaire. Nous assurerons une structure de commandement robuste, résiliente et intégrée, nous accroîtrons l’alignement des plans de défense des pays et de l’OTAN, et nous renforcerons et moderniserons la structure de forces de l’OTAN. Nous renforcerons l’entraînement et les exercices, nous adapterons et rationaliserons nos processus décisionnels, nous améliorerons notre planification et nous accroîtrons l’efficacité de notre système de réponse aux crises.
Dans un changement radical par rapport au dernier document stratégique, publié pour la première fois en 2010, le nouveau document stratégique de l’OTAN proclame que «la zone euro-atlantique n’est pas en paix», ce qui revient à déclarer que l’alliance est en guerre. Et ce, en dépit du fait qu’aucun des membres de l’alliance de l’OTAN n’a déclaré de guerre au sein de la «zone euro-atlantique».
Voici le passage correspondant dans le document:
6. La zone euro-atlantique n’est pas en paix. La Fédération de Russie a violé les normes et les principes qui ont contribué à un ordre de sécurité européen stable et prévisible. Nous ne pouvons pas écarter la possibilité d’une attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale des Alliés. La concurrence stratégique, l’instabilité généralisée et les chocs récurrents définissent notre environnement de sécurité au sens large. Les menaces auxquelles nous sommes confrontés sont mondiales et interconnectées.
Le document stratégique adopte ouvertement le langage de la politique de grande puissance, mieux connu sous son nom allemand, Machtpolitik. Il fait référence au mot «intérêts» à sept reprises, affirmant que la Chine et la Russie remettent en cause «les intérêts de l’Alliance».
Le précédent document stratégique de l’OTAN, publié en 2010, n’utilisait le mot «intérêts» qu’une seule fois, en s’engageant à «renforcer les consultations politiques et la coopération pratique avec la Russie dans les domaines d’intérêt commun».
Alors que le document de 2010 désignait la Russie comme un «partenaire», le document stratégique de cette année qualifie la Russie de «menace» et la Chine de «défi». Le nouveau document stratégique de l’OTAN justifie explicitement ces désignations en déclarant que ces pays «posent un défi à nos intérêts».
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Afin de préserver leurs «intérêts», les alliés s’engagent à «renforcer considérablement la dissuasion et la défense».
De manière critique, le document affirme que la série d’actions qui a déclenché la guerre en Ukraine a été un succès, déclarant que «l’élargissement de l’OTAN a été un succès historique». Le Kremlin a justifié son invasion de l’Ukraine en affirmant que les efforts de l’Ukraine pour rejoindre l’OTAN et le déploiement d’armes nucléaires à la frontière de la Russie constituaient une menace pour sa sécurité nationale.
Le document de l’OTAN confirme l’expansion de l’alliance militaire en déclarant: «Nous réaffirmons notre politique de la porte ouverte… Notre porte reste ouverte à toutes les démocraties européennes qui partagent les valeurs de notre Alliance». Il ajoute: «Les décisions d’adhésion, ce sont les alliés de l’OTAN qui les prennent et aucune tierce partie n’a son mot à dire dans ce processus».
La guerre qui fait actuellement rage en Ukraine est la plus importante en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, et a déjà tué des dizaines de milliers d’Ukrainiens et de Russes. En décrivant l’expansion de l’OTAN comme un succès, l’alliance déclare effectivement que ces morts, et bien d’autres à venir, sont des coûts acceptables pour protéger les intérêts des membres de l’alliance.
En réponse aux défis posés aux «intérêts» de l’alliance, les membres de l’OTAN se sont engagés dans un programme de militarisation qui touchera tous les aspects de la société. Le document déclare: «Dans un environnement de concurrence stratégique, nous renforcerons notre conscience et notre portée mondiales pour dissuader, défendre et contester dans tous les domaines et toutes les directions, conformément à notre approche à 360 degrés».
Le document précise en outre que «tant qu’on aura des armes nucléaires, l’OTAN restera une alliance nucléaire» et que l’alliance s’engage à «assurer une présence substantielle et persistante sur terre, en mer et dans les airs, notamment par une défense aérienne et antimissile intégrée renforcée». Le document ajoute que «le dispositif de dissuasion nucléaire de l’OTAN repose également sur les armes nucléaires des États-Unis déployées en avant en Europe et sur les contributions des Alliés concernés».
La réalisation des objectifs énoncés dans le document nécessite une expansion massive des troupes, des munitions et des changements d’approvisionnement nécessaires pour faire la guerre. «Nous assurerons la dissuasion et la défense en avant avec des forces robustes en place, multi-domaines et prêtes au combat, des dispositifs de commandement et de contrôle renforcés, des munitions et des équipements prépositionnés, ainsi qu’une capacité et une infrastructure améliorées pour renforcer rapidement tout allié, y compris à court terme ou sans préavis».
Le document de stratégie de l’OTAN ne reconnaît pas l’existence de priorités concurrentes pour les ressources militaires. Les mots «faim», «pauvreté» et «chômage» n’apparaissent pas. On ne fait aucune référence à la pandémie de COVID-19, qui a tué des dizaines de millions de personnes dans le monde et un million rien qu’aux États-Unis.
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Les plans décrits dans le dernier document stratégique de l’OTAN auront des conséquences incalculables, non seulement pour la guerre elle-même, mais aussi par le détournement sans fin des ressources sociales vers les dépenses militaires, qui seront associées à la réduction des dépenses pour les soins de santé et les pensions, et à la réduction des salaires des travailleurs.
Alors que les travailleurs entrent en lutte dans le monde entier contre la hausse du coût de la vie, il est essentiel qu’ils adoptent comme revendication critique la lutte contre la guerre et le militarisme.
(Article paru d’abord en anglais le 30 juin 2022)