3 novembre 2024

Martinique: promesses et ordre colonial

Martinique

De fausses promesses pour maintenir l’ordre colonial

Un accord « historique » ? Voilà ce que les autorités en Martinique veulent nous faire avaler. Après des semaines de soi-disant négociations, l’État et les monopoles de la grande distribution nous présentent une baisse dérisoire des prix de 20 % comme une victoire éclatante pour le peuple. Mais soyons clairs : cet accord n’est qu’une diversion, une tentative minable de faire taire la colère populaire. Une bouteille de lait qui baisse de 26 centimes ou un paquet de spaghetti qui coûte 72 centimes de moins… Quelle générosité ! Comme si cela suffisait à combler l’écart béant entre les salaires misérables et le coût exorbitant de la vie en Martinique.

Un écran de fumée pour étouffer la lutte populaire

Le pouvoir et les grandes enseignes tentent de nous endormir avec ces baisses de prix marginales, mais ils ne font que gratter la surface d’un problème systémique bien plus profond. La Martinique, comme tous les départements d’outre-mer, subit une exploitation économique coloniale. Les prix des biens de consommation courante sont exorbitants parce que ces îles sont transformées en marchés captifs, où les monopoles multinationaux imposent leur dictature. Ce n’est pas une coïncidence si les prix en Martinique, en Guadeloupe, à La Réunion, ou en Guyane sont souvent bien supérieurs à ceux de la métropole. Nous sommes dans un rapport de domination : ce sont les mêmes groupes qui étranglent le peuple martiniquais et accumulent des profits indécents. Et là-dessus, on voudrait nous vendre un accord de moins 20 % sur une poignée de produits comme une solution ? Le Collectif à l’origine de la mobilisation a bien raison de rejeter ce simulacre d’accord ! Ce n’est pas une concession, c’est un pansement sur une plaie béante.

Derrière la mascarade des prix : une exploitation coloniale et capitaliste

Pourquoi les prix sont-ils si élevés en Martinique ? Ce n’est pas un accident. C’est le résultat de décennies d’exploitation, de dépendance économique organisée par la bourgeoisie coloniale, les Békés. Depuis la fin de l’esclavage, les Martiniquais n’ont jamais cessé de se battre contre l’oppression, mais les chaînes ont simplement changé de forme. Aujourd’hui, les multinationales et les oligarques locaux, avec l’aide de l’État français, continuent de saigner à blanc les peuples des DOM-TOM. Le capitalisme n’a pas reculé devant l’empoisonnement systématique des travailleurs agricoles avec la Chlordécone, pesticide encore employé malgré son interdiction depuis longtemps en Martinique. Avec des prix très élevés, les transporteurs, les distributeurs, les importateurs forment un cartel (voir la vidéo) qui s’engraisse sur le dos des travailleurs, tandis que l’État continue de perpétuer cette domination sous couvert d’une soi-disant « égalité républicaine ».

Cet accord ne change rien aux structures profondes de cette exploitation. Les Martiniquais ne contrôlent pas les moyens de production et d’échange, ni les flux économiques qui les appauvrissent. Le problème n’est pas seulement les prix alimentaires, mais bien le rapport colonial qui persiste. Les DOM-TOM sont des colonies, déguisées en départements ou régions. L’autonomie réelle ne sera atteinte qu’en brisant ce lien de subordination avec la France impérialiste. En accédant à l’indépendance économique et politique.

Le capital ne cédera jamais sans une lutte intransigeante

Le combat mené par le Collectif est essentiel, mais il doit aller plus loin. Une baisse généralisée des prix alimentaires est une revendication légitime, mais elle doit s’inscrire dans une lutte plus large pour l’indépendance et  pour cela construire une opposition révolutionnaire.

La voie à suivre : l’organisation et la lutte révolutionnaire

Nous ne devons pas nous contenter de miettes, mais revendiquer le contrôle total de nos ressources, de nos moyens de production, et exiger l’autonomie économique. Seul un pouvoir entre les mains des classes opprimées pourra garantir des prix justes et la liquidation du colonialisme. Le Collectif qui s’est soulevé pour dénoncer la vie chère en Martinique doit être soutenu et étendu. Ce mouvement doit s’ancrer dans une perspective révolutionnaire, anticoloniale, et anti-impérialiste.

En tant que militants marxistes-léninistes, nous savons que le véritable ennemi, c’est le capitalisme monopoliste qui contrôle la Martinique comme il contrôle tant d’autres pays opprimés. Seule une révolution démocratique ayant pour perspective le socialisme pourra briser ces chaînes et libérer le peuple de l’exploitation. Camarades construisons l’instrument de cette révolution, notre parti révolutionnaire.

En avant pour la démocratie et le socialisme

Bachir 2.0

 

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