13 mai 2024

Où est le pognon Bruno ?

Alors que le déficit du budget de l’Etat se creuse encore plus et atteint des records :

…le CAC 40 n’a jamais autant versé de dividendes à ses actionnaires :

…hasard, simple corrélation ou relation de cause à effet ?

Bruno Lemaire(de) a beau pleurer sur le « poids des dépenses publiques », et que le « tout gratuit ne peut pas durer », les aides sociales et publiques ne font que baisser depuis des années. Parallèlement, les recettes de l’Etat tendent à augmenter, entre autre avec une TVA qui profite d’une inflation record, qui vient remplir les caisses de l’Etat. Alors la question est la suivante : où est passé le pognon Bruno ? Réponse simple : au CAC40, mais comment ?

Nous ne sommes pas gouvernés par des bolchéviques, mais les entreprises n’ont jamais été autant perfusées par les finances publiques ! Résultat, on bosse et ils raflent la mise. Alors que la productivité (de notre travail) augmente, la bourgeoisie en veut encore plus. Au lieu de pouvoir dégager du temps libre, ils veulent nous faire bosser jusqu’à 70 ans, au lieu d’injecter de l’argent dans les services publics, on les dépouille…

Ce schéma est en réalité reproduit par tous les Etats bourgeois. Ainsi, la logique est simple : les rentes de l’Etat qui sont assurées principalement par les impôts sur le revenu et la TVA, les cotisations sociales, patronales et à la marge l’impôt sur les sociétés, sont redistribuées sous forme de :

  • Financement  des postes piliers de l’Etat bourgeois comme l’armée (+36% en 6 ans)— voir le graphique ; et la police qui eux sont en augmentations —- compensant bien plus que l’inflation,
  • Les « aides » aux entreprises qui alimentent entre autres les dividendes du « CAC 40 »
  • Et aussi les aides sociales (en constante baisse), et les divers budgets relatifs à ce que l’on appelle les « services publics » (hôpitaux, écoles…), qui eux aussi sont  en constante baisse,

(MENJ : ministère de l’éducation national et de la jeunesse.)

Pour l’éducation par exemple (+ 21% en 7 ans) : l’inflation cumulée depuis 2017 a été de 21%, rendant l’« augmentation » du budget de l’éducation stable pour un nombre d’élèves en constante augmentation.

Le but de cette opération est double : casser les services publics pour dégager des fonds pour le CAC40 et dans le même temps favoriser une éducation ou des cliniques privées, ou encore les complémentaires santé privées… le tout sur le dos des travailleurs qui non contents d’être de plus en plus productifs, se voient voler leurs services publics aux profits des actionnaires de plus en plus gavés d’argent public, que ce soit sous forme  d’aides directes ou de niches fiscales.

Au final, les deux plus gros postes de dépenses (« missions ») du budget de l’Etat vont pour les entreprises sous forme de « dégrèvements » (c’est-à-dire niches fiscales) et le remboursement de la dette que l’on fait peser sur la population pour mieux gaver les banques qui prêtent et le CAC40 :

L’explication se trouver dans ce que Marx appelle la baisse tendancielle du taux de profit :

Il faut investir toujours plus en plongeant la main dans les caisses de l’État pour maintenir un niveau de profit capitaliste suffisant pour les actionnaires. La machine capitaliste produit donc toujours plus de biens non vendus faute d’acheteurs (nous) capables d’acheter. C’est la « surproduction » de biens et de capitaux, c’est la crise.

Mais cette redistribution de l’État du bas vers le haut a aussi ses limites – endettement/ inflation/ risque d’effondrement de l’économie et des États : la crise de surproduction et financière s’approfondit de manière brutale (voir en 2008). Nous en reparlerons dans un nouvel article !

En conclusion :

  • L’appauvrissement des prolétaires fait le bonheur de la classe bourgeoise,
  • C’est l’Etat qui assure le profit des actionnaires,
  • Les monopoles capitalistes ont mis l’Etat à leur service,
  • Le gouvernement se plie à leurs seuls intérêts.

Bon vol Bruno !

Bachir

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