28 mars 2024

Mouvement des retraites, de nouveaux défis nous attendent ce mois

Débattre: quelques réflexions de camarades :

Dans la lutte contre la loi réactionnaire sur les retraites deux mondes s’affrontent !

Lors de 5 grandes journées d’action, jusqu’à 2,5 millions de personnes et plus ont à chaque fois fait grève et manifesté dans 240 villes contre le projet d’augmentation de l’âge de la retraite. Les masses populaires sont en mouvement et défient le gouvernement. Les médias, contraints par l’ampleur de l’opposition, en parlent abondamment.

L’argument du gouvernement : “Qui vit plus longtemps doit travailler plus longtemps” ne prend pas, bien au contraire. “La retraite à 60 ans” est une revendication largement visible et entendue dans toutes les protestations. La question des retraites concentre toutes les oppositions au gouvernement Macron et un ras-le-bol général des institutions bourgeoises et de leur politique. La lutte contre cette loi est devenue pour ainsi dire une question de principe.

Sur cette question, les positions irréconciliables de classe apparaissent nettement d’un côté la classe prolétarienne et les masses populaires, de l’autre la classe bourgeoise. Travailler plus longtemps ? NON ! Non seulement parce qu’après une vie de travail souvent difficile, fatigante et avec des problèmes de santé, etc., on aspire au repos, alors que les jeunes et les chômeurs ont besoin d’emplois. Résistance également contre le fait que la masse doit à nouveau payer pour faire les profits faramineux et la productivité accrue des grands groupes, face à l’évasion fiscale et au démantèlement des services publics.

Des questions plus larges se posent : pourquoi devrions-nous travailler plus ? Pour que l’État et les monopoles dépensent des milliards pour « restructurer » l’industrie (ce qui augmentent les profits de quelques uns et encouragent les licenciements) ? Ou encore des milliards pour des chars de combat, ou pour construire de nouvelles centrales nucléaires ? L’augmentation de l’âge de la retraite sert à abaisser encore plus les pensions et à renforcer l’exploitation des travailleurs et la redistribution des richesses d’en bas vers le haut.

Chaque journée d’action rend également plus évidente l’attitude antidémocratique et dictatoriale-arrogante du gouvernement, qui ne cède pas un pouce de terrain sur son programme. Il est déjà affaibli depuis les dernières élections de l’été 2022 et n’a pas de majorité au Parlement. Avec 20 000 motions (4 zéros !), l’opposition de gauche réformiste de « La France Insoumise » a voulu mettre en difficulté le débat gouvernemental sur la réforme des retraites. Sans succès – les motions ont été balayées d’un revers de main pour des raisons de forme — le gouvernement fixait un temps de débats très court avant le vote. Ce gouvernement se moque de la « démocratie » parlementaire. Voilà une politique cohérente au service des monopoles ! Les monopoles internationaux sont sous pression sur un marché mondial secoué par les crises.

L’impérialisme français a pris du retard dans la lutte concurrentielle internationale et doit réduire le coût de nos forces de travail pour être compétitif.“En France règne le capitalisme monopoliste d’État dans le cadre de la production internationalisée : les monopoles internationaux d’origine française ou domiciliés ici se sont complètement subordonnés l’État”, et “Le système parlementaire bourgeois met en scène des soi-disant représentants du peuple pour mieux le tromper”. (Projet de programme de l’UPML p. 9/10 et 11). Macron et Borne, ciblés dans les manifestations, sont mis sur le devant de la scène ce n’est pas faux, mais insuffisant, ils ne sont que les gestionnaires : le véritable pouvoir est détenu par la classe dirigeante bourgeoise, en particulier par le capital financier international présent dans le pays.

Si la tromperie ne suffit plus la violence est appliquée pour maintenir l’ordre capitaliste en place. Il y a quelques jours, Macron a mis en garde de manière exceptionnellement claire contre le blocage du pays par des grèves. Des milliers de policiers sont mobilisés lors des journées d’action, mais c’est dans les entreprises que la répression est la plus forte, avec des licenciements et des plaintes, par exemple dans le secteur de l’énergie contre des coupures d’électricité faites par des syndicalistes. En octobre 2022, la police est intervenue pour forcer les travailleurs des raffineries en grève pour des salaires plus élevés à reprendre le travail.

Le 7 mars devrait-il marquer le début de la prochaine phase de ces luttes avec un blocage généralisé de l’économie et de la vie sociale dans tout le pays, avec des grèves reconductibles ou illimitées ? Cela aggraverait énormément la crise politique ouverte et la confrontation avec l’appareil d’État ! Une large mobilisation démocratiquement décidée à la base, une tactique de lutte unifiée avec des perspectives, une solidarité financière aussi, doivent porter la lutte.

La lutte politique est nécessaire, que la direction syndicale réformiste ne mènera pas de manière conséquente, nous en avons fait maintes fois l’expérience. La lutte pour la défense du Travail contre le Capital, mais aussi contre l’impérialisme, contre les préparatifs de guerre et la destruction de l’environnement, le développement de la droite et la fascisation doivent faire partie intégrante des mobilisations !

C’est pourquoi nous avons besoin de Partis révolutionnaires présents dans les entreprises, dans les quartiers dans tous les pays. Tout comme il nous faut reconstruire l’internationalisme prolétarien, c’est dans ce sens que nous avons besoin de l’ICOR dans la perspective libératrice du socialisme révolutionnaire contre le système impérialiste mondial avec ses crises et ses guerres. Les luttes augmentent le besoin de conscience clairvoyante et encouragent à penser plus loin. Nous sommes très satisfait de voir que le désir de s’organiser grandit autour de nous.

Les nombreuses luttes internationales actuelles sont un pilier important de cette lutte, dont on n’a pas encore assez conscience. L’augmentation de l’âge de la retraite, amoindrissement des services publics, la réduction du coût de la main-d’œuvre en général sont des programmes monopolistiques internationaux qui sont mis en œuvre par tous les gouvernements. L’UE, par exemple, l’a inscrit dans de nombreux traités, directives et programmes.

L’organisation ICOR et Union prolétarienne marxiste-léniniste envoient des salutations chaleureuses et solidaires aux frères et sœurs de lutte en Angleterre, en Allemagne, au Portugal, en Grèce (pour ne citer que l’Europe) ! Nous avons le même ennemi. Nous avons les mêmes intérêts, le travail et un salaire digne, la démocratie et la paix. Créons des liens entre nous. Coordonnons nos luttes et apprenons de nos luttes !

Organisons la solidarité internationale, y compris pour le 7 mars. Organisons la lutte commune ! L’union fait la force !

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