Israël, ou la logique sanglante d’un État colonial

1. On nous répète que la vérité serait « complexe »

… « trop sensible », qu’il faut prendre des « pincettes »… Mais la vérité crève les yeux et hurle dans les ruines de Gaza : Israël est un État colonial de peuplement, qui expulse un peuple pour en installer un autre. Ce n’est pas un malentendu, ce n’est pas une dérive militariste ou intégriste, ce n’est pas une tragédie de plus dans une région instable. C’est le produit logique du colonialisme, et l’enfant chéri de l’impérialisme occidental.

La souffrance du peuple juif, immense, incontestable, a été cyniquement instrumentalisée pour justifier une injustice radicale : chasser, déposséder, et dominer un autre peuple, le peuple palestinien. La Shoah a été instrumentalisée pour couvrir la Nakba. C’est insupportable moralement, mais c’est surtout un piège historique, une impasse sanglante qui menace tout le Moyen-Orient – et qui, au final, ne protège même pas les Juifs.

2. La Nakba : fondement originel d’un État colonial

La Nakba n’est pas un « épisode malheureux » de la fondation d’Israël. C’est sa condition de possibilité. En 1948, les milices sionistes (Haganah, Irgoun, Stern) planifient et exécutent l’expulsion de plus de 700 000 Palestiniens, détruisent plus de 500 villages, et effacent méthodiquement la mémoire arabe (quelle que soit la religion) du territoire.

Il ne s’agit pas d’un conflit entre deux puissances : il s’agit d’un nettoyage ethnique.

Chaque brique de l’État israélien sioniste et théocratique repose sur cette base. Il fallait une majorité juive sur une terre majoritairement arabe : le seul moyen, c’était l’épuration. Et une fois l’État fondé sur cette violence, il fallait la reproduire, l’intensifier, la justifier. La Nakba ne s’est pas arrêtée en 1948. Elle continue aujourd’hui, dans les expulsions à Jérusalem-Est, dans les territoires occupés en Cisjordanie, dans les bombes sur Gaza, dans le blocus, les check-points, la prison à ciel ouvert.

3. Israël n’est pas une aberration : c’est une fonction impérialiste

Les États-Unis, l’Union européenne, les grandes puissances ne soutiennent pas Israël parce qu’ils aiment les Juifs. Ils soutiennent Israël parce que c’est leur gendarme régional. Un avant-poste militaire, idéologique, technologique, pour maintenir les différents peuples de la région dans l’étau de la division et de la soumission.

Israël, c’est un État colonial ET le chien de garde de l’impérialisme dans une région stratégique, riche en pétrole, placée au cœur des routes commerciales mondiales. Ce rôle lui confère une immunité totale : il peut bombarder des hôpitaux, assassiner des journalistes, affamer une population entière… et « l’Occident » applaudira ou détournera les yeux.

Mais ce rôle le condamne aussi à la guerre permanente. Car un État colonial ne peut survivre sans violence extrême, sans domination permanente. Il ne peut pas vivre en paix. Ce n’est pas un accident : c’est sa nature. Cet État sioniste tend même à élargir les frontières israéliennes au détriment des peuples du Sud Liban et de l’ouest de la Syrie. L’État colonialiste d’Israël a évolué en État impérialiste. (voir notre article sur le « Projet fasciste du « Grand Israël »)

4. Le mirage de la sécurité juive

Le sionisme a promis aux Juifs un refuge sûr, une terre où ils seraient enfin libres de toute persécution. En réalité, c’est un État guerrier, militarisé, haineux, sans horizon. Un État qui fait de chaque Juif un colon potentiel, un soldat, un complice. Un État qui impose un service militaire universel, qui éduque dans la peur, qui instrumentalise la mémoire de la Shoah pour justifier l’injustifiable.

La vérité cruelle, c’est que l’existence d’Israël met en danger les Juifs du monde entier. Parce qu’elle alimente la confusion entre judaïsme et colonialisme. Parce qu’elle pousse des générations entières de peuples opprimés à associer « Juif » et « occupant ». Parce qu’elle empêche toute critique du sionisme sans être accusé d’antisémitisme.

Or, le sionisme n’est pas le judaïsme. Le sionisme est une idéologie nationaliste, raciste, coloniale. Beaucoup de Juifs à travers le monde, des religieux aux marxistes, des ex-sionistes aux militants anticolonialistes, le rejettent catégoriquement. Ils savent que la sécurité ne peut pas reposer sur le sang des autres, que la liberté ne se construit pas sur les ruines d’un autre peuple.

5. La violence palestinienne : symptôme ou cause ?

On nous montre des images de roquettes, d’attentats, d’otages. On oublie plus de 77 ans de siège, d’occupation, de bombardements, d’humiliations, d’emprisonnements sans jugement. La résistance palestinienne, qu’elle soit armée ou pacifique, n’est pas la cause de la guerre. Elle en est la conséquence. Elle en est même le symptôme légitime.

Quand on est dépossédé de sa terre, enfermé dans un ghetto, privé de droits, jeté hors de chez soi, criminalisé,jusque dans la parole, que reste-t-il ? La résistance par tous les moyens. Par la pierre. Par le sang. Par la lutte organisée, armée ou pas ! Pas parce qu’on l’aime, mais parce qu’on n’a plus rien d’autre.

Et qui oserait faire la leçon ? Les États qui ont rasé Falloujah (en Irak), qui ont colonisé l’Algérie, massacrés les « indigènes »,… Ceux-là même qui vendent des armes à Israël tout en versant une larme sur les « deux côtés » ?

Non, il n’y a pas deux côtés. Il y a un occupant et un occupé. Il y a un État qui écrase et un peuple qui résiste. Et toute personne honnête comprend de quel côté est la justice.

6. Pas de paix sans révolution en Palestine

L’État d’Israël, tel qu’il existe aujourd’hui, ne peut pas coexister pacifiquement avec le peuple palestinien. Car il repose sur son absence. Sur son écrasement. Toute solution à deux États, toute paix négociée sous la tutelle de « l’Occident », n’est qu’un leurre.

La seule issue possible est révolutionnaire :

  • Fin de l’occupation
  • Démantèlement du régime d’apartheid sioniste
  • Droit au retour des réfugiés palestiniens
  • Égalité totale des droits pour tous les habitants de cette terre

Et cela ne viendra ni des sommets diplomatiques, ni des ONG, ni de la « communauté internationale» impérialiste. Cela viendra des peuples en lutte, des classes révolutionnaires, des masses opprimées, des révolutionnaires arabes, juifs, kurdes, irakiens, égyptiens, qui refusent de se soumettre et qui s’unissent dans l’internationalisme et dans l’antiimpérialisme.

7. La libération de la Palestine est l’affaire de tous

Le sort de la Palestine est comme un test moral et politique mondial. Il révèle la pourriture de l’ordre impérialiste. Il montre l’impuissance de la « démocratie » bourgeoise, de ses instances (comme l’ONU) incapables d’agir. Il rappelle que sans destruction de l’impérialisme, il n’y aura jamais de justice durable.

Et nous disons clairement : L’antisémitisme doit être combattu tout comme le colonialisme.
Ce n’est pas le peuple juif qui est coupable, mais l’État colonial israélien et ses soutiens. Mais celui-ci doit se libérer de ses chaînes zionistes et évoluer vers des positions internationaliste et antiimpérialiste. La paix sera possible possible dans un Etat démocratique et laïque

La libération de la Palestine n’est pas une cause « étrangère ». Elle est notre cause. Elle est celle de tous les peuples qui veulent en finir avec la domination, le racisme, l’exploitation. Elle est le cri des damnés de la terre contre l’ordre établi.

Bachir

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