22 novembre 2024

Libérez Georges Abdallah, confiné depuis 12 895 jours !

dimanche 22 mars 2020

Pétition initiée par l’association EUROPALESTINE

Georges Abdallah, prisonnier politique, est confiné dans la prison de Lannemezan, en France, loin de son pays et de sa famille au Liban, depuis 12.895 jours. Il est en prison depuis plus de 35 ans, alors qu’il est libérable depuis 20 ans ! Une pétition vient d’être lancée par plusieurs associations pour réclamer la libération du plus vieux prisonnier politique d’Europe, qui n’a tué personne, mais que les gouvernements français maintiennent en prison sur demande des USA et d’Israël.

Avec Angela Davis, Jacques Tardi, Jean-Luc Mélenchon, Noël Mamère, André Chassaigne, Jacques Gaillot, Gilles Perrault, et des centaines d’autres personnalités, faisons entendre notre protestation et notre exigence de justice.

Un documentaire de Pierre Carles*, sur Georges Ibrahim Abdallah va sortir prochainement. Ci-dessous la bande annonce du film ( https://vimeo.com/368034559), qui donne la parole à Gilles Perrault , et qui met en exergue la sommation de Hillary Clinton au gouvernement français : « WE WANT GEORGES IBRAHIM ABDALLAH IN JAIL » (Nous voulons que Georges Ibrahim Abdallah reste en prison).

Bande-annonce WHO WANTS GEORGES IBRAHIM ABDALLAH IN JAIL ? (Gilles Perrault) from C-P Productions on Vimeo.

  RAPPEL DES FAITS :

Cela fait plus de 35 ans que le militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah croupit en prison en France pour… complicité d’homicide volontaire. Oui, on a bien lu : cet homme a accompli une peine d’une telle longueur pour complicité d’assassinat (et non pour avoir tué des gens). Les actions en question ont été commises par son groupe les FARL (Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises) contre des militaires étasuniens et israéliens en poste dans l’Hexagone, complices de l’invasion du sud-Liban par Israël à la fin des années 70/début des années 80.

En dehors de Georges Ibrahim Abdallah, nul être humain n’est actuellement détenu en Europe depuis près de 40 ans pour des faits à caractère politique. Ainsi, Georges Ibrahim Abdallah détient le triste record de plus vieux prisonnier politique du vieux continent. Neuf demandes de libération conditionnelle ont été déposées par ses avocats depuis le début des années 2000, la dernière en 2015. Sans succès.
Dès qu’un tribunal d’application des peines considère qu’il n’a plus sa place en prison, le parquet, qui est inféodé au pouvoir politique (contrairement aux juges d’application des peines) fait appel de la décision quand ce n’est pas le ministre de l’Intérieur qui refuse de signer l’arrêté d’expulsion vers le Liban, où Georges Ibrahim Abdallah est considéré comme un résistant à l’invasion de son pays par une puissance étrangère.

Georges Ibrahim Abdallah est né le 2 avril 1951 dans le nord du Liban. À partir de 1975, son pays est plongé dans une guerre civile confessionnelle qui a forgé sa conscience politique. Il est le cofondateur, en 1979, des « Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises », un petit groupe marxiste anti-impérialiste.

Le 6 juin 1982, le Liban est envahi par l’armée israélienne avec la complicité des puissances occidentales. La guerre fait des milliers de morts parmi les civils. Les 16 et 17 septembre 1982, les phalangistes chrétiens libanais, sous le regard bienveillant des militaires israéliens, massacrent 5 000 civils, principalement des femmes et des enfants, dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila. En réponse à cette barbarie, les combattants libanais et arabes portent alors la guerre contre le sionisme et l’impérialisme dans le monde. Les Fractions armées révolutionnaires libanaises se revendiquent comme mouvement de résistance.

Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, Georges Ibrahim Abdallah est condamné à perpétuité, en 1987, par la Cour d’assises spéciale de Lyon pour « complicité d’assassinat » par les FARL, à Paris, du lieutenant-colonel Ray, attaché militaire adjoint des États-Unis en France, et de Yakov Barsimentov, conseiller à l’ambassade d’Israël. Les États-Unis se sont constitués partie civile.

Georges Abdallah, cet ancien instituteur, a déclaré devant ses juges : « Je suis ici, Messieurs, pour vous demander simplement de bien vouloir laver vos mains maculées de notre sang et du sang de nos mômes, avant de prétendre nous juger, car celui qui accepte de fouler aux pieds le sang de vingt-cinq mille morts tombés au Liban lors de l’invasion impériale-sioniste de 1982 ne peut qu’être le complice direct de Reagan et de Begin dans leur guerre d’extermination contre notre peuple. Je suis un combattant pas un criminel ». Il a ajouté « La voie que j’ai suivie m’a été imposée par les atteintes aux droits de l’homme perpétrées contre les Palestiniens ».

Le procès a souffert de nombreuses irrégularités. Pendant plusieurs années, son premier avocat, Jean-Paul Mazurier, n’étant autre qu’un agent des services spéciaux… Le patron de la DST de l’époque, Yves Bonnet, a déclaré, en 2012, à La Dépêche du Midi « J’ai un problème de conscience dans cette affaire ». On a parlé de « vengeance d’État ». Les « preuves » contre Abdallah ont été fabriquées de façon rétroactive par les services de renseignement français, américain et israélien.

Selon la loi française, Georges Abdallah est libérable depuis 1999. La défense de Georges Abdallah a déposé neuf demandes de libération conditionnelle. À deux reprises, la justice française a estimé que Georges Abdallah pouvait être libéré à condition qu’il soit expulsé vers son pays, le Liban.

Le 31 mars 2016, Jean-Claude Urvoas, l’ancien ministre de la Justice d’un gouvernement dit « socialiste », a osé déclarer sur France Inter : « Nous avons la peine perpétuelle réelle avec Georges Ibrahim Abdallah », réinstaurant une sorte de peine capitale en condamnant Georges Ibrahim Abdallah à demeurer « en prison en France sans avoir de perspective de sortie ».

Mais pourquoi un tel acharnement ?

Les États-Unis se sont systématiquement opposés à toute libération, même conditionnelle, de Georges Ibrahim Abdallah et ont, à chaque fois, obtenu satisfaction du pouvoir français.

En 2012, Me Jacques Vergès, l’avocat de Georges Ibrahim Abdallah, affirmait : « C’est le gouvernement des États-Unis qui oppose un veto intolérable à sa libération. » La révélation par WikiLeaks, en 2016, de propos échangés par Hillary Clinton, la secrétaire d’État des USA et Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères français, accrédite cette hypothèse.

La dernière exigence du département d’État remonte à avril 2014, sous la présidence de Barack Obama, lorsqu’il est intervenu auprès du gouvernement français pour empêcher la libération et le retour au Liban d’Abdallah. Le premier ministre Manuel Valls s’est empressé d’obtempérer et a refusé de signer l’arrêté d’expulsion ! L’avocat de Georges Abdallah, Jean-Louis Chalanset, a déclaré à cette époque : « L’atteinte à la séparation des pouvoirs (était) flagrante (…). Une nouvelle fois, les États-Unis ont imposé au gouvernement français leur volonté de se venger ». Et à l’époque, l’Humanité écrit : « Washington a gagné, sous les applaudissements de Tel-Aviv (…). Le procès Abdallah a été de bout en bout piloté pour et par une puissance étrangère. »

Chaque année, devant la prison de Lannemezan (65), des centaines d’hommes et de femmes se réunissent pour réclamer sa libération.

  Il est grand temps de mettre un terme à cette injustice : 35 ans ça suffit !Merci signer et faire passer la pétition adressée à Macron et Castaner !

 Pour lire et signer la pétition  : https://www.change.org/p/palestine65-orange-fr-messieurs-macron-et-castaner-lib%C3%A9rez-georges-i-abdallah/psf/promote_or_share