Le vendredi 5 au soir se tenait une réunion du comité de soutien de Grandpuits à l’appel des grévistes. Différents soutiens et secteurs en lutte étaient présents pour préparer les échéances des 7 et 9 février en soutien à Grandpuits, mais aussi pour discuter de la nécessité de coordonner les secteurs.
« L’objectif de la réunion c’est de faire un point sur la situation à Grandpuits, et en même temps c’était important pour nous que d’autres boîtes soient présentes car c’est fondamental pour nous de se coordonner. » Sur Zoom hier soir, Adrien Cornet de la CGT Grandpuits introduit la réunion du comité de soutien, appelée par les grévistes lors de leur dernière assemblée générale. Pour l’occasion, une quarantaine de personnes sont réunies, mêlant secteurs en lutte, syndicalistes et militants politiques.
Après un mois de grève, le raffineur commence par revenir sur le conflit, en déclinant l’historique de la lutte et sa structuration auto-organisée. Rapidement il laisse place aux boîtes en lutte présentes pour qu’elles présentent leur combat. « On est en grève reconductible. Beaucoup de jeunes se battent. Au départ ils voulaient licencier 120, aujourd’hui on est à 25. Notre objectif c’est 0 licenciements, tant qu’il y aura des licenciements on continuera la grève » commence par expliquer Dominique Spinali de la CGT Verallia, une entreprise en lutte depuis bientôt trois mois. Même intransigeance du côté de Toray. « On a eu un PSE concernant 10% du personnel avec 40 postes supprimés dont 29 licenciements. On a immédiatement lancé une grève illimitée à partir du 8 octobre en cassant le calendrier patronal et revendiquant 0 licenciement » raconte Timothée Esprit.
Une combativité que l’on retrouve dans l’intervention de Nadir Hadjali, de la CGT de la Centrale de Gardanne en lutte et de Anasse Kazib, qui évoque le combat des agents de l’Infrapôle SNCF Paris Nord. Pour les militants et grévistes, il est important de travailler à la coordination et de lier leurs combats. « En octobre on avait l’impression d’être les seuls à se bagarrer pour 0 suppressions d’emploi. Donc ça a été un peu dur de se retrouver isolés. Et c’est pour ça que je trouve la réunion intéressante, car il faut que les ouvriers se mobilisent ensemble et pas de façon isolée, sinon ils vont s’attaquer à nous les uns après les autres » note Timothée Esprit de la CGT Toray.
Sébastien, gréviste de Grandpuits abonde sur cette nécessité de se coordonner et d’aller chercher du soutien. « J’ai jamais vu autant de soutiens, et j’espère que ça va permettre à tous les corps de métier de prendre conscience que c’est nous qui produisons les richesses, et que si nous on bosse pas ils ont pas d’argent qui rentre. Et ça c’est un des plus gros rapports de force qu’on puisse leur imposer. Comme un mec de Monoprix avait dit eux ont les milliards, nous on a le nombre. » note le raffineur, membre du comité de grève.
Pour Grandpuits, la possibilité de se coordonner s’articule avec la nécessité de réussir les prochaines échéances. En effet, le 9 février se tiendra le dernier CSE Central où les syndicats sont appelés à rendre leur avis sur le PSE. Dans cette période charnière, les raffineurs entendent continuer à augmenter la pression et organisent deux grands rassemblements de solidarité. « Le 7 février Il y a un atelier cirque et Audrey Vernon qui viendra jouer un condensé de son futur spectacle. Ce sera la 1ère représentation théâtrale depuis le Covid. » raconte Sébastien. « C’est une journée festive pour fêter les 1 mois de grève avec un barbecue solidaire le midi. » complète Camille, intermittente du spectacle et militante au NPA qui a participé à l’organisation.
« Mardi c’est direction la Défense, tous les soutiens sont les bienvenus » rajoute Sébastien. Différents soutiens interviennent pour insister sur l’importance que constituerait une victoire de Grandpuits dans la période. Bénédicte Monville, élue EELV au conseil régional d’Ile-de-France, et Béa, prof à Provins et syndicaliste SUD Educ évoquent la nécessité d’étendre le mouvement et proposent quelques suggestions pour étendre la lutte mais aussi élargir les soutiens. Les syndicalistes de SUD PTT 92, de Renault Lardy précisent qu’ils seront présents. Vincent de PSA Mulhouse ne pourra pas être là mais fait tourner une caisse de grève dans sa région….
La quarantaine de soutiens se quitte en prenant rendez-vous pour un nouveau comité de soutien. Une chose est sûre, il faudra être massivement présents les 7 et 9 février et diffuser largement ces échéances pour entourer les Grandpuits de notre solidarité. Leur combat est exemplaire et ils ont besoin de nous pour aller jusqu’au bout, faire plier Total et aller chercher la victoire.