23 novembre 2024

Contre la gestion bourgeoise catastrophique de la crise sanitaire, contre le pass sanitaire  – imposons une stratégie globale

L’article ci-dessous s’appuie en grande partie sur une analyse de Mahdi Adi.

(paru sur le site de « Révolution Permanente »)

Une étude parue dans le magazine Nature réalisée par des chercheurs issus de plusieurs pays européens explique qu’« alléger les gestes barrières, tels que le port du masque et la distanciation physique, à un moment où toute la population n’est pas encore vaccinée, accroît sensiblement le risque d’apparition de variants du coronavirus résistants au vaccin » (cité dans Le Monde du 30 juillet 2021). Ce phénomène répond à « la pression de sélection », qui désigne le développement de souche plus résistantes capables de s’adapter à un environnement plus compétitifs au sein d’une population qui a en partie acquis des anticorps contre le virus. Or, en France, des millions de personnes n’ont pas encore reçu le vaccin anti-covid, une situation propice au développement de variants plus résistants aux anticorps et au vaccin.

Afin de favoriser la reprise économique et de faire accepter son pass liberticide, Macron est pourtant prêt à prendre des décisions qui vont favoriser dans les faits le brassage et les contaminations, et à ouvrir la voie à la potentielle apparition de nouveaux variants plus contagieux et plus résistants. A l’inverse, alors que le monde médical s’accorde à dire que le variant Delta est deux fois plus contagieux que la souche originale, il est urgent de prendre des mesures pour briser les chaînes de contamination, comme le maintien du port du masque à l’intérieur qui réduit les risques d’infection, l’isolement des cas contacts vaccinés ou non, mais aussi la mise en place de systèmes d’aération efficaces. Ces derniers sont essentiels dans les lieux fermés tels que les écoles, cinémas ou trains.

Prévenir, tester, tracer, isoler, vacciner

Tous ces éléments pointent la nécessité d’une stratégie sanitaire cohérente, très loin de celle que le gouvernement a imposé, guidé par la nécessité de prioriser l’économie capitaliste en marche. Une stratégie que l’on pourrait résumer en « prévenir, tester, tracer, isoler, vacciner », et qui n’a rien à voir avec ce qui a été fait jusque-là.
A ce titre, la stratégie du gouvernement qui mise tout sur une campagne de vaccination coercitive tout en renonçant à s’attaquer aux chaînes de contamination du virus est problématique et inquiète les spécialistes. Et pour cause, Olivier Véran a rappelé ces derniers jours que l’extension du pass sanitaire s’accompagnerait de la levée des gestes barrières dans les lieux de loisirs et culturels pour les titulaires du pass sanitaire. Il a également annoncé la fin de l’isolement de sept jours pour les cas contacts dès lors qu’ils sont vaccinés. Des mesures dont certains craignent qu’elles ne favorisent l’apparition de variants résistants au vaccin. Pire, en mettant fin au remboursement des tests PCR sans ordonnance, le gouvernement va plus loin et s’apprête carrément à renoncer à tester, tracer et isoler les personnes contaminer afin de briser les chaînes de contamination. En effet, cette mesure freine l’accès au dépistage des personnes exposées ou contaminées, et réduit donc la possibilité de briser les chaînes de contamination par l’isolement et le traçage des cas contact.

Ainsi Macron poursuit sa gestion guidée par les intérêts économiques, au mépris des considérations des spécialistes de santé et des dangers encourus par la population. Une gestion qui explique la succession des vagues épidémiques, sans anticipation, et sans transformation profondes du système de santé alors que les soignants réclament depuis le début de l’épidémie des moyens supplémentaires, de même que les professeurs. Alors que le pass sanitaire doit entrer en vigueur, et que le gouvernement tente par-là de faire oublier ses propres responsabilités dans la crise, il s’agit d’imposer une stratégie sanitaire par la lutte sur une base anti-capitaliste et pour les intérêts du plus grand nombre !

Une camarade

Point de vue d’Élise*, infirmière : « Il faut se faire vacciner ! »

Dans cette pandémie, le vaccin protège. Quand on se fait vacciner, on se protège soi-même et les autres – c’est un tout. Le vaccin a de bons résultats. Les effets secondaires apparaissent chez une toute petite minorité. Bien sûr, cela peut être grave si vous êtes justement la personne qui présente ces effets. Je comprends certaines vidéos, mais ces effets, le plus souvent on peut souvent les traiter facilement. Pour autant, il ne faut pas renoncer à la vaccination.

Il faut de bons vaccins et assez pour tous, que ce soit en Europe ou en Afrique, Amérique ou Asie. Il n’y a pas d’êtres humains de rang inférieur ! Les industries pharmaceutiques doivent produire un vaccin identique et de la même qualité, utilisé aux 4 coins du globe ! Tout le monde est exposé à ce même cauchemar !!! Nous devons détenir la même arme pour essayer de vaincre ce virus.

Et en plus dans une pandémie, ne pas vacciner tout le monde n’est pas logique. La maladie continuera à sévir. Dans ce sens, il est critiquable que les groupes pharmaceutiques gèrent la production des vaccins en faveur de leur bénéfice.

* nom changé

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