22 novembre 2024

Contre Le Pen voter Macron ? Pour l’indépendance politique de notre camp !

Déclaration à propos des élections présidentielles :

  1. Le premier tour de l’élection présidentielle n’a mobilisé que 3 électeurs inscrits sur 4 avec le taux d’abstention le plus élevé depuis 2002, pour les présidentielles, de 26%. Le manque de crédibilité, la déception, la trahison des intérêts des couches populaires par les représentants de la bourgeoisie en sont responsables. Pas moins de 12 candidats, mais cela n’a rien changé. Le vote non pas POUR un candidat et un programme mais plutôt CONTRE d’autres a souvent guidé le choix.

 

  1. Le mécontentement général et le fossé qui se creuse par rapport aux partis et au parlementarisme bourgeois a amené à l’effondrement presque total des partis bourgeois traditionnels de la 5ème République (PS, LR, même les Verts). Réduits à une peau de chagrin et face à des résultats sous la barre des 5 %, la faillite politique s’accompagne de la menace de faillite financière.

 

  1. Le président-candidat Macron, soi-disant « ni de droite ni de gauche » est arrivé en tête avec 28 % des suffrages exprimés, malgré sa politique désastreuse pour de larges parties de la population, sa passivité par rapport à la destruction de l’environnement, avec sa politique extérieure agressive. Il est largement détesté par les couches populaires. En dépit des scandales qui l’ont éclaboussé, Macron a pu se mettre en scène pendant la campagne électorale tout en défendant la poursuite de sa politique antipopulaire : la retraite à 65 ans etc. A la tête du Conseil européen et comme chef de guerre en France dans le conflit entre l’OTAN et la Russie autour de l’Ukraine, il pousse à la course à l’armement en France et dans l’Union européenne impérialiste. Macron reste le gestionnaire préféré en France des affaires du grand capital.

 

  1. Marine Le Pen est clairement la roue de secours à droite de Macron. Le Pen a progressé depuis 2017 avec une campagne habile, se présentant comme candidate des « petits gens » avec leurs soucis de vie chère, de chômage etc. et « anti-système ». Elle a lissé son image sans que sa politique fascisante n’ait changé d’un iota sur le fond.

Le boutefeu Eric Zemmour lui a apporté de son côté une aide précieuse. Sous les ordres de son maître Bolloré, il a prêché la haine entre les peuples, a répandu des idées ouvertement fascistes et, de cette manière, a rendu Le Pen relativement « présentable ». Elle a été le chouchou des médias qui poussaient carrément à voter pour elle en fin de campagne.

Les trois candidats ultra-réactionnaires et fascistes, présents dans tous les mass-médias, ont abouti à faire progresser des positions social-chauvins et nationalistes voire racistes et fascistes parmi une partie des masses populaires. Plus de 11 millions ont voté pour un candidat de l’ultra-droite, 32% des électeurs ou 23 % des inscrits, pour lesquelles toute personne n’ayant pas la nationalité française est exclue par avance. Les résultats sont bien différents selon les régions en métropole et en outre-mer. Dans la Seine-Saint-Denis par exemple, département ouvrier avec beaucoup d’immigrés, le taux d’abstention s’élève à 30 % et le vote ultra-droite à 18 % des votants.

 

  1. Les résultats de ces élections ne reflètent pas seulement une droitisation renforcée, mais aussi une opposition qui se cristallise à gauche avec le vote pour La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon. Mélenchon a attiré les voix comme candidat potentiellement au deuxième tour. Par rapport à 2017, il a gagné et n’est derrière Le Pen que d’environ 400 000 voix. LFI réformiste a avancé certaines revendications populaires, mais reste dans le cadre de la dictature du capital. La perspective de renverser le système capitaliste pour défendre les intérêts des travailleurs et larges couches durablement échappe à la grande majorité de ses militants.

 

  1. Avec un suffrage carrément divisé par deux par rapport aux élections européennes en 2019, les Verts ont inévitablement échoué avec un programme de mesurettes. Leur prétention de concilier le mode de production actuel avec la sauvegarde de l’environnement les amène à se soumettre à la soif de profit du grand capital. Leur carriérisme et leur désir d’accéder au pouvoir ont été plus importants que la lutte pour sauver nos bases de vie.

 

  1. Le Parti « Communiste » Français, social-démocrate, avec son discours sur les « jours heureux » est à des années de lumière de la dure réalité des travailleurs. Prônant un social-chauvinisme pour « une grande nation française », il est à l’opposé de l’internationalisme prolétarien et d’un programme véritablement communiste nécessaires.

 

  1. Les organisations trotskistes ont perdu en voix en faveur du voté LFI, sous la pression d’un vote soi-disant « utile » pour empêcher des candidats de droite d’arriver au deuxième tour. Leur hostilité au socialisme véritable et leur volonté de se contenter des luttes économiques ne leur permettent pas de s’opposer à l’anticommunisme bourgeois et de porter une alternative crédible de société.

 

  1. Le deuxième tour du 24 avril laisse un certain nombre indifférent, mais déclenche aussi des débats passionnés face aux « alternatives » réactionnaires. Un mouvement se développe, entre autres parmi les étudiants avec occupations d’universités et appels à manifester. Ils ont raison : la droitisation et la fascisation ne peuvent pas être empêchées par le vote Macron – au contraire, il en est un des acteurs. La lutte des classes se durcira dans les années à venir – relevons le défi !

Contre les Macron et Le Pen, Zemmour etc., défendons les intérêts de la classe ouvrière et des couches populaires dans la lutte et renforçons le camp antifasciste, anti-impérialiste et révolutionnaire. Construisons un large Front uni ! Cela demande de contester le pouvoir aux forces capitalistes dominantes qui opèrent dans les coulisses des élections bourgeoises.

Renforçons le camp et l’unité des communistes révolutionnaires pour reconstruire une organisation forte, sincère, combattant opportunisme et carriérisme et capable de guider la classe dans son combat.

Dans ce sens, dans la rué les 1er et 8 mai !  Pour l’unité internationale des travailleurs !

En avant pour le socialisme révolutionnaire !

En avant pour la construction du Parti de la classe ouvrière !

                               UPML, 18/04/2022

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