Marche de commémoration et de protestation pour les Kurdes assassinés
Colère, tristesse et combativité à Paris
Samedi dernier, le 7 janvier, une grande manifestation de commémoration et de solidarité s’est déroulée à Paris. 25.000 personnes, majoritairement d’origine kurde, ont rendu hommage aux combattants kurdes de la liberté assassinés en 2013 et 2022.
Des personnes venues de toute l’Europe ont manifesté à l’occasion du 10e anniversaire de l’assassinat de Sakina Cansız, cofondatrice du PKK, de Fidan Doğan et de Leyla Şaylemez à Paris par les services secrets turcs, ainsi que contre les nouveaux assassinats de révolutionnaires kurdes survenus il y a deux semaines. La révolutionnaire kurde Emine Kara, assassinée le 23 décembre à Paris avec deux de ses compagnons de lutte, a elle-même participé à la planification et à l’organisation de cette manifestation prévue pour le 10e anniversaire des assassinats de 2013.
Des Kurdes de toutes les régions occupées du Kurdistan, de nombreux pays européens, de nombreuses organisations révolutionnaires turques, diverses organisations de gauche françaises, des syndicalistes de la CGT, de nombreux élus comme des maires y ont participé. Une délégation de l’organisation révolutionnaire mondiale ICOR, composée de l’Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste (UPML) et du Parti Marxiste-léniniste d’Allemagne (MLPD), a également participé et a exprimé sa solidarité et son attachement à la lutte pour la liberté kurde.
La tristesse et la colère des gens face aux lâches assassinats fascistes sont grandes. Elle s’est transformée en une volonté de se battre et de ne pas se laisser intimider. L’esprit offensif, le renforcement de la lutte contre le fascisme et la guerre d’agression turque, contre l’oppression du peuple kurde, pour la défense des acquis de Rojova, ont marqué le souhait des masses. L’interdiction du PKK doit être levée et la lutte doit cesser contre les libertés des Kurdes en Europe. Le gouvernement français est accusé d’avoir fait traîner l’enquête, la sanction des meurtres et d’avoir dissimulé les liens avec les services secrets turcs.
Nous, ICOR, UPML et MLPD, avons tenu une table de presse. L’intérêt pour nos points de vue était grand. Ce sont surtout les jeunes Kurdes qui ont discuté, parfois longuement, de la perspective socialiste de la lutte, de l’union internationale des révolutionnaires via l’ICOR et de la participation à la construction du front unique international anti-impérialiste et antifasciste. Au cours des discussions, nous avons développé des critiques sur le concept de « confédéralisme » développé par PKK, ce qui a suscité ouverture et intérêt. Ainsi, un jeune combattant des YPG a lui-même critiqué ce point de vue et s’est montré très intéressé par l’édition turque du livre de Stefan Engel « La crise de l’idéologie bourgeoise et de l’opportunisme » (paraîtra prochainement en français.)
Nous avons vendu notre littérature, ainsi que celle du marxiste-léniniste turc Yusuf Köse sur le caractère impérialiste de la Turquie. Beaucoup se sont inscrits avec un grand intérêt sur les listes de soutien à ICOR et au front unique international anti-impérialiste et antifasciste et ont fait des dons.
Notre délégation a pu défiler directement en tête de la manifestation avec ses drapeaux. Cependant, nos salutations ont été reléguées au second plan et ont finalement été supprimées au profit des représentants réformistes et parlementaires.
La clarification de la lutte entre deux lignes au sein du mouvement kurde se poursuit. Nous y avons contribué par notre participation.
Article de la délégation ICOR à Paris