C’est de la pure démagogie lorsque le président russe Vladimir Poutine justifie sa guerre d’agression en affirmant qu’il veut « dénazifier » l’Ukraine.
Un dictateur fasciste comme Poutine, qui entretient des liens étroits avec des partis fascistes et quasi-fascistes comme le Rassemblement National en France, le Fidesz en Hongrie et l’AfD en Allemagne, veut se présenter comme un antifasciste.
Mais est-ce plus qu’une préparation psychologique à la guerre lorsque notre gouvernement, les partis bourgeois et les médias de masse présentent le régime Zelensky comme un défenseur héroïque de la liberté et de la démocratie ? En Ukraine aussi, toute opposition dissidente est interdite, et les oligarques règnent, comme en Russie. En Ukraine, un fasciste et admirateur de Bandera, Andriy Melnyk peut même être ministre des Affaires étrangères.
Au septième congrès mondial du Komintern, Georgi Dimitrov a déclaré que le fascisme « (n’est) pas la simple continuation d’un gouvernement bourgeois par un autre, mais le remplacement d’une forme de gouvernement de classe la démocratie bourgeoise, par une autre, par la dictature terroriste ouverte ». C’est une décision consciente des « éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins et les plus impérialistes du capital financier ». Il s’agit de maintenir la dictature des monopoles dans une situation de crise profonde.
De Bandera à Zélinsky le fascisme en Ukraine. Ainsi en Ukraine, dès 2015, le Parti communiste et tous les « symboles communistes » ont été interdits. Les monuments à Lénine et à Staline ou aux victoires sur l’occupation hitlérienne-fasciste ont été démolis.
Dans le même temps, les forces fascistes étaient systématiquement promues par l’État et les monopoles et hissées à des postes importants dans l’appareil de pouvoir. En 2014, le régiment Azov a été fondé par le fasciste Andrei Biletskiy – financé par le deuxième oligarque le plus riche d’Ukraine, Ihor Kolomoysky, qui a également financé plus tard la campagne électorale de l’actuel président Volodymyr Zelensky. Le régiment Azov a été intégré à la Garde nationale. Ils portent des symboles fascistes tels que le Wolfsangel ou l’insigne de troupe de l’ancienne division SS Totenkopf sur leurs uniformes.
En 2014, le ministre ukrainien de l’Intérieur, Arsen Avakov, a nommé le commandant fasciste d’Azov, Vadim Troyan, au poste de chef de la police du district de Kiev. Zelensky a nommé gouverneur du district d’Odessa un ancien commandant du bataillon Ajdar également fasciste, dont il a été prouvé qu’il avait commis de graves crimes contre les droits de l’homme. Les chefs de ce bataillon, qui a été intégré à l’armée, sont des néo -fascistes. Le groupe « C14 », organisation de jeunesse du parti fasciste Svoboda, reçoit des fonds de l’État pour ses « projets éducatifs nationaux-patriotiques » et « patrouille dans les rues de la capitale en tant que force de police auxiliaire au nom de la ville de Kiev » (selon la presse en 2017).
Avec le début de la guerre en février 2022, la fascisation s’est considérablement intensifiée. Onze partis ont été interdits. Toutes les chaînes de télévision, à l’exception de la chaîne gouvernementale, ont été fermées. Les réunions et les grèves ont été interdites. Une purge a eu lieu dans les organes exécutifs de la police, de la justice et des services secrets : 651 personnes ont été licenciées afin de s’assurer que la direction corrompue de l’État puisse travailler avec ses partisans de droite. En même temps, les corps fascistes se renforçaient. Qu’en est-t-il des membres et sympathisants des partis interdits, que sont advenus les prisonniers politiques en Ukraine, par exemple les deux frères Kononovich du conseil d’administration du Komsomol qui ont été emprisonnés en mars 2022, s’ils sont encore en vie, nous n’avons aucune information sur cela.
Les détentions sont effectuées par les services secrets SBU, qui sont truffés de forces fascistes. Un habitant de Kiev a déclaré avec inquiétude : « Ma plus grande préoccupation est que nous ne nous débarrassions pas des gens qui gouvernent aujourd’hui, mais que la guerre les rende encore plus forts. »
Dans les médias de masse, un grand nombre de forces fascistes de l’appareil d’État ukrainien y ont été désormais intégrées. Ils ont insidieusement construit un pouvoir avec le soutien total des monopoles et de l’État, qui traverse tout l’appareil de violence. Ils ont sous leurs ordres des forces de milliers de partisans, armées d’armes de guerre.
Mais c’est quoi le« banderisme »
On sait que l’ancien ambassadeur d’Ukraine, Andriy Melnyk, s’est agenouillé sur la tombe de Stephan Bandera à Munich. Beaucoup étaient scandalisés qu’il puisse même être ambassadeur en Allemagne. Mais beaucoup ne savaient pas non plus comment Bandera et donc Melnyk devaient être évalués.
Stephan Bandera faisait partie de la direction de l’Organisation fasciste des nationalistes ukrainiens (OUN) depuis le début des années 1930. Leur objectif était un État fasciste ukrainien, et cela impliquait de le purger des Juifs, des Polonais et des Russes. Après que les hitlériens-fascistes aient envahi la ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, ils ont reçu un pouvoir de police partiel. Avec leur organisation, ils ont soutenu Hitler en tant que police auxiliaire dans le meurtre de 800 000 Juifs et de plus de 60 000 Polonais en Ukraine.
Une partie de cette organisation – dirigée par Banderas – a proclamé son propre gouvernement ukrainien occidental, c’est pourquoi Bandera a été arrêté et emprisonné dans le camp de concentration de Sachsenhausen. C’est pourquoi il est parfois minimisé en tant qu’opposant à Hitler et donc en tant que prétendu « non-fasciste ». Mais lorsque deux fascistes se disputent la domination du même pays, ils restent tous les deux fascistes même si l’un d’eux perd. L’OUN a continué à exécuter les ordres de meurtre de masse d’Hitler après la capture de Bandera, qu’ils considéraient comme logique avec leurs objectifs.
Stepan Bandera était aussi un anticommuniste fanatique. L’OUN et sa branche armée, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), vers laquelle Bandera est retourné après la fin de la guerre, ont lutté contre la reconstruction socialiste. Construction qui a commencé juste après la fin de l’occupation fasciste, avant même la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bandera et l’OUN ont pillé et terrorisé la population, bien que fragmentée en groupes rivaux, jusqu’à ce qu’ils soient vaincus et expulsés au milieu des années 1950.
Bandera a été proclamé « Héros de l’Ukraine » sous le gouvernement Porochenko. Son anniversaire, le 1er janvier, est un jour férié. Les rues portent son nom et d’autres dirigeants de l’OUN, comme Roman Shukhevych. Banderea, sont également qualifiés de « nationalistes » dans l’encyclopédie Internet Wikipedia. Mais c’est une falsification complété. La nation ukrainienne se compose de nombreuses nationalités. L’objectif de Bandera, en revanche, était un État fasciste anticommuniste, antisémite, antipolonais et antirusse. Le fait qu’il soit également honoré par le régime de Zelinsky en tant que « héros de l’Ukraine » jette une lumière significative sur le présent et les objectifs du régime.
Crédit photo : Bandera entouré de 2 dignitaires nazis