22 novembre 2024

La société française profondément ébranlée

Retour sur le dernier « webinaire » international du Front uni anti-impérialiste et anti-fasciste du 23 avril. Les organisateurs ont demandé à l’UPML de présenter rapidement ( 3 minutes !) les luttes en France. La voici, le peu de temps imparti explique le style rapide du texte. Aux participants de France (ou d’ailleurs) de nous donner leurs points de vue sur ce Webinaire. Nous en discuterons aussi au « Café Militant  » samedi 13 — voir en fin d’article plus d’information. (le CR)

            Trois mois de luttes, de grèves, de manifestations, d’affrontement contre la loi sur les retraites. C’est devenu une lutte politique acharnée contre le gouvernement et l’ensemble de sa politique. Toutes les institutions sont concernées et le gouvernement va de crise en crise : fermeture d’écoles, licenciements, précarité, crise des pêcheurs, crise de l’eau, de l’environnement, des services publics: hôpitaux, éducation, égalité des femmes (hommage « Macronal » à Gisèle Halimi)… L’augmentation du coût de la vie est une question particulièrement brûlante, d’autant que la pauvreté s’accroît. Colère et haine contre le gouvernement sont fortes.

Dans une enquête de l' »Institut d’économie et de consommation », plus de 90% des personnes interrogées se sont prononcées pour un changement de l’organisation de la société, dont 24% pour un changement « radical » ! Seuls 2 % pensent que les dirigeants sont prêts à le faire et 51 % (!) pensent qu’un tel changement ne peut pas se faire sans violence.

               Une crise globale s’est développée. Pas d’illusion sur le gouvernement au contraire, chaque décision antipopulaire de l’État confirme la volonté de lutte et enflamme la colère.

L’alliance des 10 syndicats tient grâce à la pression de la base, malgré la forte tendance à la collaboration de classe de certaines organisations, mais les luttes sont aussi freinées par les directions syndicales réformistes. Depuis janvier, ce sont des millions de personnes qui sont dans les rues et dans les grèves. Les travailleurs des services publics sont à la pointe de la lutte, mais l’objectif d’une grève générale n’a pas été atteint. Des secteurs importants manquaient à l’appel, surtout dans l’industrie, comme l’automobile, l’aviation, etc. Des dizaines de milliers de nouveaux membres ont été recrutés par les différents syndicats. Les caisses de grève ont atteins 2,5 millions d’euros. Lors du congrès syndical de la CGT fin mars, l’aile gauche sort renforcée de la lutte de ligne, et la nouvelle secrétaire générale est un compromis.

                        La loi adoptée par la force du 49.3 de la Constitution, le gouvernement n’étant pas assuré du vote final au Parlement. Cet événement montre la faiblesse du gouvernement et la division persistante des forces bourgeoises, cela a renforcé le mouvement de lutte. Le gouvernement utilise de plus en plus la répression, réquisitionne les salariés, matraque les manifestants au mépris du droit de grève !

La répression veut intimider, elle a atteint son paroxysme lors des manifestations contre la privatisation de l’eau par l’agro-industrie. Elle a fait des blessés, dont une grande majorité parmi les manifestants : deux sont toujours dans le coma. La brutalité a été largement condamnée. Le ministre français de l’Intérieur veut interdire une nouvelle alliance  » Les soulèvements de la Terre « . Cette association gagne en influence par ses actions de masse anticapitalistes, écologiques mais aussi sociales.

                    Aujourd’hui, manifestations et grèves sont en baisse, mais la majorité de la population continue de soutenir les luttes. Depuis le vote du Conseil constitutionnel d’innombrables actions, manifestations, casserolades, sabotages (coupures d’électricité chez les distributeurs) se poursuivent quotidiennement, malgré leur interdiction. Elles sont organisées par des formes d’organisation locales.

Pour beaucoup, Macron personnifie le système en place, son intransigeance, son arrogance et son refus de toute concession, surprennent. On ne peut le comprendre que par la concurrence mondiale brutalement exacerbée, dans laquelle l’impérialisme français doit surmonter ses défaites économiques, politiques et militaires.

                      Le glissement vers une dictature, même camouflée, en France est de plus en plus visible. Le lien avec les exigences du capital financier est plus ou moins clairement perçu. Pour un nombre important et croissant de personnes, la conclusion c’est la résistance active et la rébellion.  Surtout parmi les jeunes, l’ouverture à la révolution et au communisme augmente énormément.

                      L’ouverture pour le socialisme contre l’influence de l’anticommunisme « de gauche » se développe. La confusion est grande, les idées très floues et un réformisme « de gauche » tend a dominé : comme quoi on pourrait résoudre la crise par de « bonnes lois », par des « référendums », par une nouvelle Constitution, etc. par exemple.

Notre propagande doit se baser sur les faits concrets et vivants. Expliquer le socialisme scientifique tout en polémiquant contre l’anticommunisme qui déforme les expériences soviétiques et chinoises. L’expérience de la Commune de Paris (en 1871) fait chaud aux cerveaux et aux cœurs.

                       La guerre en Ukraine ne joue quasiment aucun rôle dans les combats actuels. Toutefois, il faut savoir que l’État français mène actuellement de gigantesques manœuvres militaires dans le pays, s’arme comme jamais et militarise toute la société. Un « Service national universel » (SNU), de plusieurs mois, à partir de 13 ans, est mis en place afin de formater idéologiquement la jeunesse, ce SNU est le prélude à un service militaire obligatoire pour filles et garçons. Ce qui amène à de plus en plus d’opposition, c’est là que nous devons concrétiser notre politique contre la guerre et la militarisation de la société.

                          La combativité, l’organisation et la conscience ne sont pas encore à la hauteur d’une lutte pour le véritable socialisme. Les marxistes-léninistes soutiennent les luttes de toutes forces pour les politiser, mais leur influence est encore faible. La question cruciale du Parti est une lutte contre l’activisme, l’anarcho-syndicalisme et un certain « réformisme de gauche ». Une tendance s’affirme vers l’unité des communistes ML: réunions et manifestations communes contre la guerre, pour la paix, contre la droitisation du régime. En perspectives, des activités communes de plusieurs organisation communistes sont prévues dans les semaines à venir.

Information:

Samedi 13 mai à 14 heures, nous organisons un débat au « Café militant « : 
Bilan et perspectives de 4 mois de lutte contre Macron et sa politique
Le capitalisme se trouve dans une crise profonde. Le socialisme et le communisme gagnent actuellement en renommé.
Vous êtes les bienvenus au Café-restaurant « Le Pavillon » 54 rue Gabriel Péri à Saint-Denis (93) salle au 1 er étage.

Le lieu est bien accessible de Paris (par train ou métro).

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