Déclaration de l’Union Prolétarienne ML (membre de l’ICOR)
Avant tout, affirmons le droit du peuple palestinien à se défendre contre des décennies d’oppression et contre l’occupation sioniste et la politique d’apartheid de l’État impérialiste d’Israël ! La solidarité internationale anti-impérialiste avec la lutte de libération palestinienne est particulièrement mise à l’épreuve compte tenu de sa complexité et du contexte international.
Lors de la guerre de 1967, les sionistes ont conquis la Cisjordanie, la bande de Gaza et le plateau du Golan et y ont établi un régime d’occupation cruel avec des accaparements constants de terres pour construire leurs colonies. La population palestinienne a été enfermée derrière de grands murs et clôtures dans des réserves (véritables bantoustans) et privée de ses droits. La bande de Gaza, mesurant seulement 10 kilomètres sur 30, est devenue la « plus grande prison à ciel ouvert du monde » pour 2,5 millions de personnes – un ghetto dans lequel les gens doivent vivre une existence misérable.
Ces dernières années, Israël a de plus en plus intensifié l’exploitation et l’oppression des masses palestiniennes. 2022 a été l’année la plus meurtrière depuis près de deux décennies pour les Palestiniens vivant sous occupation. 150 Palestiniens, dont 33 enfants, ont été tués par des soldats israéliens rien qu’en Cisjordanie. Les tirs les ont touchés à la poitrine, à la tête, aux yeux ou dans le dos alors qu’ils fuyaient souvent les soldats israéliens. Les forces israéliennes ont abattu 32 autres Palestiniens dans la bande de Gaza. Au total, au moins 190 Palestiniens ont été tués par des Israéliens en 2022 (y compris par des colons).
En 2023, cette évolution s’est intensifiée à bien des égards : raid de la police en avril sur la mosquée Al Aqsa à Jérusalem, le raid de l’armée sioniste en juillet dans la ville de Jénine en Cisjordanie, etc. Des rapports ont également fait état récemment de protestations de travailleurs palestiniens empêchés de travailler en Israël à cause de la barrière frontalière.
Le régime israélien, en violation du droit international, occupe la majeure partie de la Palestine et harcèle, exproprie, expulse et assassine sa population. Les travailleurs palestiniens en Israël sont soumis à une exploitation particulière. Les sionistes réactionnaires justifient la politique de l’État d’Israël par l’idéologie raciste selon laquelle les Juifs sont « le peuple élu de Dieu ». C’est une obligation internationaliste et anti-impérialiste du mouvement ouvrier révolutionnaire de s’opposer à l’agression de l’État israélien et à la terreur sioniste.
Dans de nombreux endroits, l’offensive palestinienne menée par une douzaine d’organisations a détruit la frontière développée par l’armée sioniste entre la bande de Gaza et le territoire israélien. Depuis lors, l’armée de l’air israélienne n’a cessé de semer la terreur dans la bande de Gaza. Ils ont également délibérément frappé des civils. A ce jour et selon les médias dominants, plus de 1300 personnes ont été tuées en Israël et plus de 2 000 personnes blessées. Les morts suite aux attaques israéliennes dans la bande de Gaza dépassent à ce jour les 1800 dont plus de 500 enfants. Les États-Unis, en tant que principal belliciste dans le monde, ont déjà déclaré publiquement leur soutien aux frappes militaires israéliennes et ont envoyé deux porte-avions dans la région !
Le porte-parole du Hamas se vante sur la BBC que le groupe a reçu un soutien direct de l’Iran pour l’attaque. Cependant, le Hamas islamiste-fasciste et le régime fasciste du nouvel Iran impérialiste ne représentent pas la lutte pour l’indépendance nationale et sociale du peuple palestinien. L’objectif antisémite du Hamas est un État islamiste, ce qui ne peut pas être une perspective pour les Palestiniens. Cependant, avec sa politique sociale et sa démagogie sociale, il exerce une influence sur une partie des masses. Le Hezbollah fasciste se range également du côté du Hamas. Le Jihad islamique fasciste est également impliqué. Ce ne sont pas des amis des peuples. Non, l’ennemi de mon ennemi n’est pas automatiquement mon ami !
La déclaration de guerre samedi matin par le Premier ministre fasciste israélien a été immédiate. Outre les frappes militaires, il a immédiatement arrêté l’importation d’électricité, de carburant et de marchandises dans la bande de Gaza. Pour la population, cela signifie l’appauvrissement, voire la mort. « Nous démarrons une guerre longue et difficile », a déclaré Netanyahu après une réunion du cabinet de sécurité. Les plans de cette guerre visant à détruire Gaza sont depuis longtemps dans les tiroirs et ne découlent pas directement des attaques palestiniennes. Ce foyer de guerre peut rapidement se transformer en conflagration et impliquer de nombreux pays du Moyen-Orient ainsi que des États impérialistes et néo-impérialistes associés tels que la Turquie, la Russie, la Chine, l’UE ou les États-Unis.
Les manifestations antifascistes, auxquelles ont participé des centaines de milliers d’Israéliens pendant des mois, ont véritablement mis le gouvernement fasciste israélien en difficulté. Cependant, une faiblesse majeure du mouvement de protestation israélien est qu’il est encore peu lié à la lutte de libération palestinienne et qu’il est également fortement influencé par l’opposition parlementaire bourgeoise. Désormais, Benyamin Netanyahou veut recourir à la loi martiale pour réprimer ces manifestations. Netanyahu envisage de former un gouvernement d’urgence réactionnaire d’« unité nationale », qui lui a été proposé par l’opposition bourgeoise.
Les mass-média bourgeois ont été mis au pas, ils protègent d’une manière insupportable la politique réactionnaire du gouvernement sioniste israélien, principal responsable de la situation ! L’accusation d’« antisémitisme de gauche » constitue également une nouvelle variante de l’anticommunisme moderne. Depuis Karl Marx et Auguste Bebel, tous les communistes se sont clairement prononcés contre l’antisémitisme. Quiconque est antisémite n’est pas de gauche, mais réactionnaire ! Résistance à la campagne de propagande manipulatrice vouée à faire avancer la droitisation et la fascisation de la société.
Perspectives de la lutte de libération La situation est compliquée pour la lutte de libération palestinienne et pour la lutte de masse contre la transition vers le fascisme en Israël. Le défi est de développer la lutte commune des travailleurs et des masses en Israël avec la lutte pour la liberation palestinienne. Pour y parvenir, les réserves mutuelles et les influences du nationalisme petit-bourgeois doivent être surmontées au sein de la classe ouvrière et des masses populaires. Nous voyons la perspective des peuples israélien et palestinien dans un État indépendant, laïque et démocratique commun dans lequel prévalent l’égalité, le respect mutuel et la confiance, sans discrimination. En fin de compte aujourd’hui et quelles que soient les conséquences, cela ne peut être qu’un État socialiste.
La lutte de libération palestinienne a ses alliés les plus forts au sein de la classe ouvrière internationale et des masses populaires de tous les pays, dans l’internationalisme prolétarien. Mais si vous avez de mauvais amis, vous serez vite perdant.
L’organisation révolutionnaire mondiale ICOR a déjà appelé à plusieurs reprises et appelle actuellement à nouveau dans le monde entier à un mouvement de solidarité avec la lutte de libération palestinienne sur une base antifasciste.
Paris le 12 octobre 2023
Je vous remercie pour la profondeur de l’ analyse de la situation.