23 novembre 2024

Après les élections : Le début d’une nouvelle crise sociétale ?

Voici quelques réflexions sur la situation actuelle en France. Nous vous les soumettons et nous attendons vos commentaires, critiques et réflexions. A la fin de l’article, en annexe: Quelques résultats des élections présidentielles et européennes en France depuis 1988

Après les élections : Le début d’une nouvelle crise sociétale ?

Les résultats des élections de dimanche soir ont été un coup de tonnerre et encore plus l’annonce de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections anticipées pour fin juin !

Le résultat des élections montre avant tout une crise et un large rejet des institutions et de la politique bourgeoise surtout au niveau national mais aussi européen. Ce qui peut se transformer en une nouvelle crise sociétale.

Environ 48,5 % des inscrits se sont abstenus, surtout dans les régions ouvrières où l’abstention a atteint 60 % voire plus. Depuis dimanche soir, des manifestations et des réunions publiques ont lieu quotidiennement dans les grandes villes, et le week-end prochain, la mobilisation sera massive – surtout contre l’ultra-droite du Rassemblement national (RN), mais aussi contre Macron !

Ces élections sont avant tout une défaite du gouvernement Macron avec ses innombrables crises, avec sa politique de droite, ses attaques contre les retraites, l’appauvrissement de la population, la défense du nucléaire, sa politique de guerre et de répression…

Le  » Rassemblement national  » – pas une alternative à Macron

Une grande partie des voix des anciens électeurs de Macron s’est déplacée vers le RN ultra-droitier de Le Pen-Bardella. Les médias avaient poussé nettement le RN comme « alternative à Macron » ! Même si une bonne partie des électeurs ont voté RN avant tout « contre Macron », cela reflète aussi la montée des idées de droite dans les esprits. Notamment l’idée que le danger et les crises de la société viennent de l’étranger (des Russes, des Chinois,…) et de l’immigration,  » de l’extérieur  » en quelque sorte, et qu’il faut sévir, donc réprimer davantage les oppositions.

Le RN arrive donc en tête des suffrages exprimés avec 31,5% des votants et 7,7 millions de voix (soit 15,7% des électeurs inscrits). Cela ne peut être enjolivé ! Mais il ne s’agit pourtant pas d’un résultat sans précédent. Le RN a, par exemple, obtenu 7,6 millions de voix au 1er tour des élections présidentielles de 2017 et 8,1 millions en 2022. Une montée importante de l’ultradroite ces dernières années est cependant incontestable.

Le RN se présente comme une « alternative » et « proche du peuple ». Il a pourtant souvent voté avec les partis de droite au Parlement et pour le gouvernement : contre le droit d’asile et les droits des chômeurs, contre une augmentation du salaire minimum, contre des hausses d’imposition des profits capitalistes… et donné ainsi des garanties au capital financier international. Le RN est très nettement au service de la bourgeoisie monopoliste  — ce que les médias et les experts politiques se gardent bien de dire. Dernière manœuvre en date : contrairement à sa campagne électorale, il a fait savoir lundi dernier qu’il maintiendrait le régime de retraite réactionnaire à 64 ans de Macron — ainsi il se démasque encore plus. Beaucoup de travailleurs, sur la base de la confusion idéologique et politique, ont voté contre leurs intérêts de classe, sans s’en rendre compte.

Le résultat des élections est-il synonyme de fascisme, comme le craignent certaines forces de gauche ? Nous ne le pensons pas, le capital monopolistique mise toujours et principalement sur la tromperie démocratique bourgeoise (même si elle devient de plus en plus répressive) plutôt que sur une dictature violente. Mais le RN est fascisant et ouvre la voie au fascisme. Il intègre déjà de nouveaux fascistes comme F. Leggheri, mis en examen pour son rôle criminel dans Frontex, ou la nièce de Le Pen, Marion Maréchal, incitatrice à la haine.

Le RN doit être combattu comme toute la droitisation de la politique. Il nous faut défendre les droits sociaux, la paix mondiale, l’environnement naturel et des droits et libertés démocratiques – pour la véritable alternative sociale dans le socialisme révolutionnaire !

Au fil des années, les partis réformistes de gauche se sont profondément discrédités aux yeux des masses populaires : au gouvernement, par exemple le PS (Mitterant, Jospin, Hollande), ils ont fait une politique droitière. En plus, les masse média les ont fortement décriés lors de la campagne. Résultats : LFI, le PCF, les Verts, etc. se sont effondrés ! Cette gauche réformiste n’a pas été capable de remobiliser les masses populaires méfiantes.

Le problème de Macron : Comment continuer à servir les monopoles capitalistes ?

Macron a été contraint de dissoudre le Parlement, car il est encore plus affaibli qu’auparavant. Déjà, jusqu’à présent, en position minoritaire, il a été contraint d’utiliser plusieurs fois l’article 49.3 en urgence pour faire passer ses réformes réactionnaires. Ou alors, le gouvernement dépendait des voix du RN pour faire passer ses lois.  Par ailleurs, l’opposition de gauche et un RN renforcé, aurait pu paralyser encore plus le futur travail parlementaire par des motions de censure, etc. La poursuite de la politique monopolistique du gouvernement n’était plus assurée. Mais des élections anticipées sont également un grand risque – Macron marche sur une corde raide !

Va-t-on vers une « cohabitation », un gouvernement macroniste avec le RN ? Ce serait une nouvelle aggravation vers la droite, ce qui est profondément rejetée.

Les partis réformistes, dans la perspective de la campagne électorale qui vient de débuter, réchauffent l’alliance de circonstance d’un « front populaire » pour battre le RN au Parlement.  Une telle alliance, basée sur le parlementarisme avec des partis comme le PS, faussement socialiste et réellement pro-capitaliste, avait déjà échoué peu après les élections présidentielles de 2022.

Organisons-nous pour les intérêts des travailleurs dans une perspective socialiste !

L’organisation de l’ICOR, l’Union Prolétarienne ML, estime que toute dénonciation visant uniquement le RN sème la confusion et correspond à la tactique de Macron qui se présente comme un  » rempart contre tous les extrêmes « . L’ancien slogan  » voter Macron plutôt que Le Pen «  a ouvertement échoué : la droitisation du gouvernement Macron est le terreau d’une politique ultra-droitière !

Il est crucial de dévoiler les intérêts de classe que défendent les divers Partis et leurs programmes ; il est tout aussi vitale de développer la conscience de classe, de penser en termes d’appartenance de classe. Pour une politique « classe contre classe », défendant les seuls intérêts des classes exploitées, sinon on sera manipulé. Lutter contre l’exploitation et l’oppression, pour une société socialiste.

L’appel de l’ICOR pour les élections européennes est d’autant plus valable maintenant : « Organisons-nous contre le développement de la droite, de la réaction et du fascisme – pour le socialisme authentique ! » Organisez-vous à tous les niveaux, dans les syndicats, les associations – et le mieux est de mettre la main à la pâte pour reconstruire un fort parti communiste révolutionnaire qui a manqué dans ces élections. Le monde réclame une alternative – luttons ensemble pour le vrai socialisme ! Renforcez l’UPML ! Renforçons ICOR !

Annexe :

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