16 juillet 2024

A propos de l’Union Européenne, ce qu’il faut savoir ! (partie 2)

Seconde partie de l’article

L’UE humaniste ? Sociale ? Démocratique ?

Voyons ce qu’il en est. La Commission européenne (CE) de l’UE définit, tous les ans, les « Grandes Orientations de Politique Économiques » (les « GOPÉ ») ; ces orientations sont construites à partir et avec les États de l’UE ; et en particulier avec les États les plus puissants Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie….

Ces Grandes Orientations sont recommandées (certains disent : imposées) chaque année par la Commission européenne et elles sont devenues de véritables instruments de contrôle : La CE surveille l’application des GOPÉ grâce aux informations fournies par les États.

On voit bien ainsi que les États (France, Allemagne, Hollande, Belgique, etc.) sont totalement impliqués dans les décisions dites de Bruxelles (en fait de la Commission Européenne)!

Avec le traité de Lisbonne les « recommandations » stratégiques vont toutes dans le même sens : réduire le soi-disant « coût du travail » (les revenus des salariés, des retraités, les pensions en tout genre. Tous seraient bien trop élevés !); faciliter les licenciements et les embauches ; faciliter la flexibilisation du travail et bien-sûr, le cœur du cœur de la machine à profit capitaliste : faciliter la

circulation des capitaux. Tout ce qui entrave l’exploitation capitaliste doit disparaître, tout ce qui la facilite doit être « libéré ».

La Loi Travail, dite loi « El Khomri », qui supprime le Code du Travail (c’est-à-dire l’ensemble des règlements collectifs pouvant protéger les salariés) n’est que le résultat de toutes ces belles « recommandations ». Elles se sont généralisées dans de nombreux pays : Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, Belgique, Danemark,…

 

La Commission européenne de l’UE recommandait à la France, après le mouvement des « Gilets Jaunes » : « de veiller à ce que le taux de croissance des dépenses publiques ne dépassent pas 1,4 % en 2019 […] poursuive les réformes du système d’enseignement […] réduise les impôts sur la production prélevés sur les entreprises, […] réduise la charge réglementaire pour renforcer la concurrence dans le secteur des services et favorise la croissance des entreprises».

Les articles 63 à 66 du TFUE stipulent que « toutes les restrictions aux mouvements de capitaux

entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites ». Ou encore «constitue une entrave toute mesure nationale de nature à dissuader les mouvements de capitaux

entre les États membres » L’une des quatre « libertés fondamentales » de l’UE étant la liberté de

circulation des capitaux !

Inutile de démontrer que ces recommandations tournent le dos aux revendications et actions des Gilets Jaunes. On peut donc dire que l’UE est une machine à fabriquer des travailleurs pauvres, à démanteler les droits des travailleurs, à flexibiliser le temps de travail, à privatiser au profit de quelques uns,… Et surtout à renforcer l’exploitation du salariat, à liquider les petits producteurs, etc.

C’est tout le contraire qu’exigent les luttes des prolétaires contre la destruction des droits sociaux, qui militent pour la hausse des salaires et des minimas sociaux ; contre l’exploitation du travail; pour la réduction importante du temps de travail.

On a voulu comprendre comment et par qui s’étaient construits ces objectifs devenant des règles à suivre. Alors, voyons comment l’UE est faite et fonctionne. Qui domine, qui donne des règles contraignantes ? Est-ce bien «démocratique » tout cela ?

Élus, comment et par qui ?

Le Conseil européen (qui réunit des hauts fonctionnaires et les chefs des États membres de l’UE) choisit parmi eux un candidat à la présidence de la commission européenne. Ce candidat doit être validé par la majorité du Parlement Européen (composé de députés élus dans toute l’Europe). La Commission européenne (CE) et son président deviennent tout puissants (cette CE est composée de diverses commissions de hauts fonctionnaires et de représentants des monopoles industriels et financiers — aucun n’est élu).

C’est cette Commission Européenne qui fait les lois, les décrets, etc. (appelés maintenant « règlements », « directives » et « décisions »), et qui les soumet à un vote d’approbation du

Parlement européen. Enfin, cette CE exécute les décisions prises.

Il faut savoir que le vice-président (non-élu, lui aussi) de la Commission européenne c’est le commissaire chargé de la politique européenne de sécurité et de défense.

 Les soi-disant LOBBIES.

On parle beaucoup et  on accuse, dans certains média, les « lobbies » (groupes pression) de faire

« pression » sur les structure de l’UE. D’un certain point de vue c’est vrai, car les grands groupes monopolistes (industriel et financiers) — comme Total, Engie, Bayer, — sont bien présents à Bruxelles et à Strasbourg. Mais, bien souvent, les média veulent nous faire croire que les dits « lobbies » sont extérieurs aux structures de l’UE, ce qui n’est pas vrai. Car ils sont dans les commissions de travail et dans la Commission Européenne, ils y sont reconnus et y siègent en tant que tels.

Bien évidemment, dans ce monde de concurrence, de compétition, cette situation ne va pas sans rivalité, sans conflit et sans crise entre eux, tout au contraire.

Une étude publiée récemment montre que, depuis les années 80, la majorité du débat autour de l’Union européenne est confisquées par un petit noyau d’instance parmi lequel les instances dirigeantes et les gouvernements nationaux. Le 3/4 des prises de paroles sont confisquées par ces instances dirigeantes et il reste 25% dont 14% pour les partis politiques de tous bords. La majoité des informations que l’on reçoit viennent des instances qui sont favorables au projet d’Union Européenne tel qu’il est construit aujourd’hui.

 L’Union Européenne est une construction anti-démocratique. Elle s’est mise à l’abri de l’intervention populaire, du vote. Le Parlement a très peu de prérogatives. Par exemple, les directives sont le monopole de la Commission européenne.

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