21 novembre 2024

(3) Webinaire du Front Uni du  28-07-24 (suite: point de vue d’une organisation russe ; et de S. Garcia d’Argentine)

(3) Webinaire du Front Uni du  28-07-24 (suite: point de vue d’une organisation russe ; et de S. Garcia d’Argentine)

Voici les extraits de 2 interventions courtes qui ont été faites lors du Webinaire du Front Uni (United Front) du  28 juillet 2024. Tout d’abord celle de la Russie sur la lutte contre le fascisme dans les Universités. Et celle sur l’arrivée de l’extrême droite en Argentine.

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Russie 

Extraits de la contribution d’un représentant d’une organisation membre de l’ICOR et du Front Uni

La lutte contre le fascisme et contre la guerre impérialiste sont les deux tâches fondamentales auxquelles le peuple russe est confronté aujourd’hui.

En ce moment, le front principal de la lutte contre le fascisme s’est déplacé dans les universités russes. Là, un mouvement de masse d’étudiants a émergé contre l’imposition de l’idéologie fasciste (dont les éléments combinés en Russie sont : la religion orthodoxe, le nationalisme russe, l’anti-féminisme, l’anti-communisme, le traditionalisme et la chefferie dans le système éducatif.

L’initiative du célèbre penseur ultra-réactionnaire russe Alexandre Douguine de créer à l’université d’État humanitaire russe un centre éducatif portant le nom d’Ivan Ilyine – un fasciste russe qui a soutenu Hitler et le Troisième Reich dans sa lutte contre l’Union soviétique – a été à l’origine de l’émergence du mouvement étudiant. Il convient d’ajouter qu’Ivan Ilyin est également le philosophe préféré de l’actuel président du pays, Vladimir Poutine.

À ce jour, il n’a pas encore été possible d’annuler la décision de créer le centre. Cependant, grâce à l’activité des étudiants, le recteur de l’université a refusé d’y rester pour un nouveau mandat. Il convient de noter que la lutte des étudiants est menée par des forces de gauche (principalement de l’orientation communiste-révisionniste). Les maoïstes tentent également de prendre part à cette lutte étudiante, en se battant pour renforcer un front antifasciste uni. Les différents groupes sectaires Hojistes et trotskistes qui, au lieu de lutter ensemble, tentent de promouvoir leurs propres intérêts, causent un préjudice défavorable au mouvement.

Les autorités russes poursuivent également leur offensive contre les libertés électorales. Cet automne, Moscou organisera des élections pour le parlement de la ville. Les autorités ont effectivement interdit l’utilisation de bulletins de vote ordinaires en papier. Le vote ne peut se faire que par voie électronique. Il est absolument impossible de garantir l’équité de ces élections. Si elles le souhaitent, les autorités pourront inventer n’importe quel résultat. Cependant, même dans de telles conditions, la campagne électorale se poursuit avec plusieurs candidats antifascistes-démocrates soutenus par notre parti.

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Argentine

Extraits de l’Intervention de Sergio Garcia du Front de la Gauche Unie

Javier Milei et le cas de l’extrême droite en Argentine

Tout d’abord, je vous remercie pour votre invitation. J’espère contribuer, par ces mots, à la tâche urgente qui consiste à affronter, dans le monde entier, les nouvelles variantes de l’ultra-droite qui, dans certains cas, gouvernent déjà et appliquent des plans d’ajustement et de répression à l’encontre de la population.

Bien que je fasse référence au cas argentin, nous parlons d’un processus mondial. Nous vivons une période de crise capitaliste, de décadence impérialiste, d’échec des forces bourgeoises traditionnelles et des gouvernements progressistes qui ont déçu. Nous vivons une polarisation sociale et politique forte et sans précédent et, dans son développement, des espaces politiques se sont ouverts à de nouveaux phénomènes, situés à l’extrême droite, pour gagner en poids électoral et en base de soutien social. Dans le même temps, la polarisation se manifeste par une forte résistance sociale et un processus généralisé, dynamique et inégal de lutte des classes. Milei est déjà confronté à ce processus.

Dans le cas du président argentin et de son projet d’extrême droite, son ascension politique est due à l’échec absolu du péronisme au pouvoir dans les années précédentes, qui a gouverné dans le cadre de politiques d’ajustement et d’accords avec le FMI, enchaîné à l’échec précédent d’une force de centre-droit. Des années de désastre économique et social ont ouvert la porte à l’expression du mécontentement dans un nouveau projet d’extrême droite. C’est pourquoi Milei gouverne aujourd’hui.

Il cherche à garantir ce que la grande bourgeoisie n’a pas pu faire jusqu’à présent : apporter des changements structurels, en supprimant toutes sortes d’acquis sociaux, en refusant que l’État intervienne pour réduire l’inégalité sociale croissante et en s’orientant vers un régime beaucoup plus autoritaire. Nous nous trouvons au milieu de ce chemin. Dans certaines régions, il progresse et dans d’autres, il ne progresse pas, en raison de la faiblesse et de la résistance de la rue.

Milei bénéficie du soutien de la majorité de la grande bourgeoisie, des sociétés d’extraction, du pouvoir financier et de l’impérialisme américain. Il a également le soutien d’une partie de la population qui en a assez des politiciens traditionnels et dont le niveau de conscience est très arriéré. Elle a aussi en sa faveur le rôle désastreux des vieilles directions syndicales qui ont laissé courir son projet.

L’augmentation de la pauvreté, du chômage et la récession économique, qui provoquent un mécontentement social, jouent en sa défaveur. De plus, dans son besoin de maintenir sa base sociale pendant qu’il s’ajuste, il approfondit les discours de haine qui font que l’autre grande partie de la population le condamne et veut l’affronter, bien que les vieilles directions n’unissent pas ou ne promeuvent pas ces luttes authentiques comme elles le devraient. C’est pourquoi nous menons une lutte ouverte.

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