Importante cette déclaration de la confédération CGT (principale organisation de masse de la classe ouvrière). Dénoncer Trump,c’est bien, toutefois, il est étonnant que cette déclaration ne fasse pas un parallèle avec le tournant mondial — France y compris — de la politique bourgeoise. Qu’elle ne donne pas la moindre explication de cette évolution, qu’elle ne fasse pas le lien avec les discours nationalistes ou souverainiste —(qu’on peut lire également dans les publications de la confédération). N’a-t-on pas en France de politiques de régression sociale, de réduction des libertés ? De répression anti-syndicale ? De discours chauvins anti-immigrés et de répression contre nos camarades ? Ces liens permettraient de montrer que derrière Trump il y a toutes un système capitaliste monopoliste que son ami le milliardaire Elon Musk représente bien. (La rédaction)
Publié le 20 jan. 2025
Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, marque un tournant politique inquiétant. Derrière ses promesses de « restaurer la grandeur de l’Amérique », plusieurs mesures annoncées risquent d’affaiblir les protections sociales et de creuser davantage les inégalités.
Face au programme ultra conservateur « Project 2025 », les syndicats affirment leur détermination.
Avec des slogans populistes et protectionnistes, Donald Trump a promis, lors de sa campagne électorale, une « réindustrialisation » et une amélioration des conditions de vie des Américain·es. Mais la hausse massive des tarifs douaniers, dans l’objectif de protéger l’industrie nationale, pourrait entraîner une hausse importante des prix à la consommation et alimenter l’inflation.
Cette mesure affecterait directement le pouvoir d’achat des ménages dans un contexte où les salaires réels ont déjà baissé de 1,3% et où l’inflation sur les biens essentiels a explosé (+24 %).
Une politique qui favorise d’abord le capital au détriment des travailleurs
Si Donald Trump continue de se présenter comme un défenseur de la classe ouvrière, ses propositions révèlent une priorité claire accordée aux intérêts des grandes entreprises et des milliardaires.
La poursuite des baisses d’impôts massives pour les entreprises et les ménages les plus fortunés constitue un autre axe clé du programme Trump. Ces mesures, similaires à celles de 2017, creuseraient davantage les inégalités économiques.
Parmi les autres mesures envisagées :
- la limitation du droit à l’organisation syndicale,
- l’abolition des lois sur le paiement des heures supplémentaires,
- une dérégulation massive au profit des industries pétrolières et gazières.
Enfin, le programme « Project 2025 », vise une restructuration radicale de l’administration fédérale et le remplacement d’un grand nombre de fonctionnaires par des partisans idéologiques. Cette centralisation du pouvoir pourrait affaiblir les agences fédérales qui protègent les droits des travailleur·ses. L’ambition est de réduire les normes en matière de sécurité et les protections contre les abus sur le lieu de travail.
« Nous ne permettrons pas à la classe des milliardaires de bafouer les droits des travailleurs » a prévenu le syndicat United Steelworkers.
Des politiques anti-syndicales
L’administration Trump avait, lors de son premier mandat, adopté des positions hostiles aux syndicats, et cette tendance devrait se renforcer.
Le « Project 2025 » s’attaque aux droits fondamentaux en visant à limiter l’organisation syndicale et à marginaliser le National Labor Relations Board (agence indépendante du gouvernement fédéral américain chargée de conduire les élections syndicales et d’enquêter sur les pratiques illégales dans le monde du travail).
Selon l’AFL-CIO, confédération syndicale regroupant 13 millions de membres, « Le Projet 2025 promet de démanteler les syndicats parce que nous sommes un pilier de la démocratie et un frein au pouvoir. ». Le syndicat appelle à se mobiliser et met en avant l’importance de la solidarité face aux divisions ethniques et sociales exploitées par l’administration Trump.
Les syndicats affirment leur solidarité face au durcissement des politiques migratoires
Trump prévoit ce qu’il appelle « la plus grande opération d’expulsion des migrants clandestins ». Cette mesure, en plus de ses implications humanitaires, risque de déstabiliser des secteurs entiers de l’économie, comme l’agriculture, la construction ou la restauration, où les travailleur·ses immigré·es occupent des postes essentiels.
Face à ce projet, les syndicats sont unanimes. Ils opposent aux politiques de divisions et de stigmatisation, la solidarité. Les syndicats des professions de la santé et des infirmières affirmaient au lendemain de l’élection rester « unis dans une solidarité inébranlable pour une société qui fait passer les gens avant les profits ».
« Nous ne soutiendrons jamais les efforts visant à diviser et à conquérir la classe ouvrière en fonction de la nationalité, de la race ou du sexe » affirme l’UAW.
Les syndicats en première ligne de la résistance
Pour les syndicats américains, très engagés dans la campagne présidentielle, l’action politique ne s’arrête pas aux élections. L’AFL-CIO prévient :
« Chaque lieu de travail que nous organisons est une victoire pour la démocratie. Chaque grève est une leçon pour les riches patrons : ils ne peuvent pas maintenir la classe ouvrière à terre. »
De nombreuses campagnes syndicales ces dernières années, notamment chez Amazon et Starbucks, illustrent cette résistance active portée par des salarié·es précaires. L’avenir des droits sociaux aux États-Unis dépendra du développement de cette mobilisation collective et de la capacité des syndicats à résister face aux politiques régressives annoncées.
Face à la montée de l’extrême droite en Europe et aux attaques contre les droits sociaux, l’exemple des syndicats américains montre que la mobilisation collective reste notre meilleur outil pour défendre une société plus juste et égalitaire.
Pour la CGT, la solidarité internationale doit être au cœur de nos luttes syndicales pour contrer ces dérives.
La CGT réaffirme son soutien à toutes les luttes visant à protéger les droits des travailleur·ses et en conquérir de nouveaux, aux États-Unis comme ailleurs. C’est dans ce contexte que Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT rencontrera Bruce Raynor, grande figure du syndicalisme américain mardi 21 janvier à Paris.