Fascisation : la bourgeoisie laisse tomber les masques, les masses relèvent la tête… en France et ailleurs
La bourgeoisie impérialiste n’avance jamais seule derrière son masque démocratique. Elle vient toujours flanquée de trois compagnes : la régression, la réaction et la fascisation. À chaque fois que ses « affaires » vont mal, que la concurrence s’aiguise, que son taux de profit s’effondre, que la plus-value se fait plus dure à extorquer, la bourgeoisie dévoile sa véritable nature : prédatrice, violente, décadente.
Nous y sommes. Pas dans une hypothèse, pas dans un futur à craindre mais une réalité déjà à l’œuvre.
Depuis 1945, elle avait concédé une série d’acquis sociaux, non par grandeur d’âme, mais par nécessité historique : menace révolutionnaire, reconstruction, rapport de forces défavorable.
Ce compromis, même minimal, était devenu pour elle un poids, un frein.
Aujourd’hui elle veut solder les comptes.
Démanteler tout ce que la classe travailleuse et les masses ont arraché
Ce que nous vivons n’est pas une série de “reformes”, mais un démantèlement méthodique, organisé, planifié, de tout ce qui constituait un mieux être, un revenu indirect pour les masses laborieuses :
- attaque contre la Sécurité sociale, vidée de son sens et livrée à la logique assurantielle ;
- destruction du logement social, baisse continue des APL, explosion de la précarité ;
- étranglement des syndicats par la réduction des heures, des moyens, des délégués ;
- liquidation des comités d’entreprise et des solidarités ouvrières ;
- droit au chômage réduit : temps augmenté et indemnités en baisse ;
- asphyxie des associations populaires et de quartier, pourtant essentielles à la vie sociale ;
- fermeture de crèches, renvoyant les familles au casse-tête et renforçant les inégalités de genre ;
- restructuration brutale de l’hôpital, privatisation de la santé, marchandisation du soin ;
- baisse du livret A, qui amputera encore les économies des plus pauvres.
Tout cela était un complément salarial, un salaire indirect.
Un “reste” de conquêtes arrachées dans la lutte. Pour la bourgeoisie, c’est un reste de trop.
Elle ne veut plus rien lâcher. Elle veut reprendre tout, jusqu’au dernier centime, jusqu’à la dernière parcelle de dignité. Et elle veut le faire vite, car le système craque et multiplie les crises.
Pour soumettre, il faut réprimer : la fascisation comme outil
Mais une classe qui veut appauvrir brutalement des millions de gens doit se préparer à leurs résistances. Alors elle renforce son arsenal :
- répression policière croissante : LBD, nasses, gardes à vue massives, criminalisation des luttes ;
- contrôle social permanent : surveillance algorithmique, fichage, suspicion généralisée ;
- restriction des droits syndicaux, criminalisation de la grève ;
- attaques contre les libertés politiques, dissolutions arbitraires, interdictions de manifester, etc.
C’est cela, la FASCISATION : pas un fascisme tout fait, mais la lente montée d’un pouvoir autoritaire destiné à encadrer, discipliner et écraser les masses. Une progression vers le fascisme .
La bourgeoisie ne s’en cache même plus : elle assume l’État policier comme mode de gouvernance.
Mais à vouloir tout prendre, elle réveille ce qu’elle voulait endormir
Depuis des décennies, les classes dominantes misent sur la paix sociale, la consommation, la résignation. Elles pensaient que le peuple était domestiqué.
Pourtant, à mesure qu’elle attaque, la bourgeoisie soulève une pierre qui retombe sur ses propres pieds. Le mécontentement gronde. Les colères éclatent. Les révoltes surgissent, spontanées, désordonnées, parfois contradictoires, mais bien réelles.
La paix sociale ? Finie. La résignation ? Ébranlée. La docilité ? En miettes.
La bourgeoisie a cru pouvoir reprendre tout ce qu’elle avait lâché depuis 1945 sans opposition.
Elle s’est trompée. La lutte revient. Le peuple commence à se remettre debout.
Nous entrons dans une phase nouvelle : à nous de l’armer politiquement
Le rôle des révolutionnaires n’est pas de déplorer, ni de s’indigner moralement. Notre tâche c’est de poser les bases de la contre-offensive, d’aider les masses à identifier l’ennemi, à nommer le système, à comprendre sa logique générale :
- ce n’est pas tel ou tel gouvernement, mais la classe dirigeante bourgeoise impérialiste ;
- ce n’est pas une série de lois, mais la crise globale du capitalisme ;
- ce n’est pas un malheur passager, mais la nécessité pour le capital d’écraser les acquis ;
- ce n’est pas un destin fatal, mais le début d’une nouvelle séquence de lutte.
La fascisation n’est pas le signe d’une force bourgeoise triomphante, mais le signe de sa faiblesse, de son incapacité à diriger sans violence. Et chaque pas qu’elle fait dans cette direction renforce la contradiction entre les masses et elle-même.
Elle creuse sa propre tombe, il faut l’y aider.
La réaction avance, mais la lutte aussi
Oui, la réaction avance.
Oui, la régression est violente.
Oui, la bourgeoisie attaque partout.
Mais elle est de plus en plus contestée, jamais le mécontentement n’a été aussi profond.
Nous entrons dans une période où tout peut basculer. À nous, militants révolutionnaires d’être à la hauteur des temps nouveaux, de s’organiser, de mener la lutte idéologique et politique quotidiennement. L’individualisme, le spontanéisme doivent être combattus. Les communistes révolutionnaires doivent tracer la voie à la lutte prolétarienne
La bourgeoisie veut imposer la régression. Les masses chercheront la rupture.
Et cette rupture, c’est la révolution.
