1. Un instrument de classe au service de la bourgeoisie
La prison n’est pas une erreur sociale ni une réponse neutre à la criminalité : elle est le produit direct des inégalités engendrées par le capitalisme. Comme l’a montré le philosophe Michel Foucault dans Surveiller et punir, la prison ne vise pas à réinsérer, mais à discipliner, normaliser et isoler.
D’un point de vue marxiste-léniniste, elle apparaît clairement comme un outil de domination de classe, destiné à protéger la propriété privée et l’ordre bourgeois.
Qui remplit les prisons ? Les pauvres, les prolétaires, les chômeurs, les précaires, les populations racisées. Les crimes des riches — crimes économiques, écologiques, sociaux — sont, eux, largement impunis (comme on l’a encore vu avec Sarkozy). La prison ne concerne pas les puissants : elle sert à gérer la misère qu’ils produisent.
2. Le système carcéral américain : privatisation et travail forcé
Aux États-Unis, la logique carcérale atteint son paroxysme. Une partie du système pénitentiaire y est privatisée, transformant l’enfermement en marché. Plus il y a de détenus, plus les profits augmentent.
Le travail forcé y est légal : le treizième amendement abolit l’esclavage… sauf pour les prisonniers. Des millions de détenus travaillent pour des multinationales, pour l’armée ou pour l’État et pour quelques centimes de l’heure.
La prison devient ainsi une usine disciplinaire, produisant de la plus-value sur des corps captifs.
Les budgets engloutis dans la répression carcérale sont immenses. Injectés dans l’éducation, la santé, le logement et la prévention sociale, ils permettraient de réduire radicalement les causes matérielles de la délinquance. Mais le capitalisme préfère enfermer que transformer.
3. L’exemple scandinave : une référence relative et de plus en plus remise en cause
Les pays scandinaves sont souvent cités comme exemples de sociétés à faible taux d’incarcération. Historiquement, leurs systèmes de protection sociale ont effectivement limité certaines formes de criminalisation.
Mais cette image est aujourd’hui largement idéalisée. Ces pays connaissent, comme ailleurs, une droitisation politique, une montée des inégalités et un durcissement des politiques pénales.
Ils ne constituent pas une alternative structurelle au capitalisme, mais seulement une gestion temporairement moins brutale de ses contradictions. Là aussi, lorsque les protections sociales reculent, la répression avance.
4. Prisonniers politiques : une réalité dans toutes les puissances impérialistes
Les médias bourgeois aiment pointer certains États — Biélorussie, Iran ou autres — pour mieux masquer une vérité fondamentale : les prisonniers politiques existent aussi au cœur des grandes puissances impérialistes.
En France, l’exemple emblématique est celui de Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais, qui fût emprisonné pendant plus de quarante ans malgré des décisions judiciaires favorables à sa libération. Sa détention est un acte politique pur, dicté par les intérêts impérialistes français et états-uniens.
Aux États-Unis, des militant·e·s noirs, révolutionnaires, antiracistes ou anti-impérialistes croupissent en prison depuis des décennies, victimes d’un système judiciaire explicitement répressif envers toute contestation radicale de l’ordre capitaliste et impérialiste.
En Allemagne, des militant·e·s communistes turcs et kurdes, notamment liés au TKP/ML, sont emprisonnés ou poursuivis pour leur engagement politique contre l’État turc fasciste, allié stratégique de l’OTAN. L’impérialisme allemand agit ici comme relais direct de la répression internationale.
En Espagne, l’État continue de criminaliser la lutte basque par des lois d’exception, des dispersions carcérales et des condamnations politiques.
En Italie, la législation antiterroriste sert toujours à réprimer les militant·e·s révolutionnaires et à maintenir une mémoire de peur autour des luttes ouvrières et communistes.
La prison politique n’est donc pas une anomalie autoritaire : elle est une constante de tout État capitaliste dès lors que l’ordre bourgeois est menacé.
5. Pour une abolition révolutionnaire de la prison capitaliste
La prison ne peut être humanisée. Tant que subsisteront les inégalités, l’exploitation et la propriété privée des moyens de production, elle restera un pilier du système.
Lutter contre la prison, ce n’est pas demander des réformes à la marge, mais s’attaquer aux causes sociales du crime, abolir l’exploitation et construire une justice populaire au service des masses.
La solidarité avec les prisonnier·ère·s politiques, en France comme à l’international, fait pleinement partie de la lutte révolutionnaire.
Abolir la prison de masse, c’est abolir le capitalisme qui la rend nécessaire.Solidarité avec les Prisonnier·ère·s Politiques. Conférence Internationale de Solidarité avec les Prisonnier·ère·s Politiques (20-21 décembre 2025)à L’ESPACE NİEMEYER, 2 Pl. du Colonel Fabien, 75019 Paris. L’Union Prolétarienne marxiste-léniniste, membre de la Coordination internationale des organisations révolutionnaires (ICOR) participera à cette conférence.
