4 décembre 2025

Bilan de dix ans du macronisme : un régime bourgeois encore plus vorace

Depuis près d’une décennie, Emmanuel Macron — et avec lui Bruno Le Maire — mène un projet politique de classe : un régime ouvertement bourgeois, conçu pour accroître le pouvoir et la richesse des possédants, au détriment des masses populaires. Le bilan est implacable : pauvreté record, dette instrumentalisée, précarité généralisée, renforcement de la répression policière.

1. La misère des masses : pauvreté en explosion

  • En 2023, selon l’Institut National des Statistiques économiques (INSEE), 9,8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire (1 288 euros par mois pour une personne seule) soit 15,4 % de la population métropolitaine[¹].
  • C’est le niveau le plus élevé depuis 1996, année de lancement de la statistique[¹].
  • Par rapport à l’année précédente, 650 000 personnes supplémentaires sont tombées sous ce seuil en un an[²].
  • Le seuil de pauvreté monétaire est fixé à 1 288 €/mois pour une personne seule[¹].

Ces chiffres ne sont pas des accidents : c’est l’effet direct d’une politique qui favorise le capital au détriment du travail et qui est conçue pour précariser et augmenter le taux de profit capitaliste.

2. Inégalités en hausse : le partage des richesses toujours plus inégal

  • L’Insee en conclut une augmentation nette des inégalités : l’indice de Gini monte, et le rapport entre les niveaux de vie des déciles les plus riches (S80) et les plus pauvres (S20) atteint un sommet[³].

  • Les 20 % les plus riches gagnent désormais 4,5 fois plus que les 20 % les plus pauvres[⁴].

Autrement dit : la concentration de la richesse s’accentue, tandis que les couches populaires s’enfoncent. Le macronisme est l’instrument d’un renforcement brutal de la classe bourgeoise.

3. Dette publique : levier et justificatif d’un pillage social

  • À la fin du deuxième trimestre 2025, la dette publique française atteignait 3 416,3 Milliards d’euros (Md€), soit 115,6 % du Produit Intérieur Brut (PIB) selon l’Insee[⁵].
  • Cette dette n’est pas un simple bilan négatif : elle sert aussi d’alibi. Le gouvernement justifie des coupes dans les services publics, les aides sociales, les droits des travailleurs, en prétendant que «l’État ne peut plus payer » — mais c’est le même État qui a accru la dette pour financer des cadeaux massifs aux entreprises et au capital.

Le mécanisme de classe est limpide : on emprunte pour enrichir les riches → on fait payer la dette aux pauvres.

4. Enrichissement de la bourgeoisie : dividendes, rachat d’actions, le capital est roi

  • Les grandes entreprises du CAC 40 continuent de rémunérer grassement leurs actionnaires : en 2024, elles ont versé 72,8 Md€ de dividendes + 25,5 Md€ de rachats d’actions, selon des chiffres récents[⁶].
  • Cela montre que, alors que les masses s’appauvrissent, les actionnaires, eux, se gavent comme jamais.

Ce partage accentue les inégalités, c’est le cœur même du programme macroniste : enrichir le capital, légaliser l’accumulation patrimoniale, accaparer de plus en plus de richesse sociale.

5. Précarité institutionnelle : travail flexible, insécurité sociale, augmentation du temps de travail

La pauvreté n’est pas seulement numérique : elle est systémique. Les politiques macronistes ont accentué :

  • la flexibilisation du travail (contrats précaires divers, intérim, auto-entrepreneuriat mal payé) ;
  • la pression à la baisse sur les salaires réels, notamment par l’inflation et la stagnation ou le blocage des rémunérations ;
  • la remise en cause des protections sociales (assurance chômage, retraites, aides sociales,…) ;

  • la croissance des ménages pauvres parmi les micro-entrepreneurs, un statut promu par le pouvoir mais aux revenus très faibles[³].

Bref : la précarité est institutionnalisée. Ce n’est pas une défaillance ou une erreur : c’est un projet.

6. Violence d’État : la police comme bras armé du capital

Pour préserver cet ordre bourgeois, Macron n’a pas hésité à militariser la répression :

  • usage massif d’armes controversées (LBD, grenades, etc.) contre les Gilets jaunes et toutes formes de contestation ;

  • nassage des manifestations, interpellations arbitraires, répression des quartiers populaires ;

  • impunité institutionnelle : les contrôles internes de la police (comme l’IGPN) ne freinent pas la violence policière au contraire : elle les cachent. Il devient bien visible que la police est un outil du pouvoir capitaliste, utilisée pour mater les révoltes et protéger les intérêts des riches.

La guerre de classe menée d’en haut ne se contente pas de pressurer économiquement : elle frappe physiquement les oppositions.

7. Responsabilité de Macron et de Le Maire : les architectes d’une politique de classe

  • Emmanuel Macron, en tant que président, a placé au cœur de son quinquennat (et maintenant de sa présidence prolongée) un projet néolibéral : fiscalité favorable au capital, aides massives aux entreprises, renforcement de l’exploitation et austérité pour les classes populaires.

  • Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a été l’un des principaux artisans de cette politique : il a orchestré les cadeaux fiscaux, piloté les prêts garantis par l’État, promu des dispositifs d’aide aux entreprises tout en minimisant la redistribution vers les plus vulnérables.

Leur alliance incarnée est celle d’un État au service des possédants, pas du peuple. Ils portent la responsabilité politique totale des choix qui appauvrissent les masses et enrichissent les ultra-riches.

Et le projet de budget Lecornu va dans le même sens :

Le gouvernement cible principalement les salariés, les chômeurs, les retraités,les malades et handicapés: gel du barème des impôts, réforme de l’abattement de 10% sur les retraites, hausses des cotisations sur les tickets de restaurant et les ruptures conventionnelles, mutuelles taxées à 1 milliard supplémentaire, gel des retraites et prestations sociales, 7,1 milliards d’économies sur les arrêts maladie, doublement des franchises sur les médicaments, les taxis et consultations médicales…

8. Perspective révolutionnaire : vers la lutte populaire, pas la résignation

Un tel bilan ne peut être accepté comme une fatalité : c’est un appel à l’organisation populaire.
Dans la perspective
communiste et révolutionnaire :

  • il faut développer une ligne politique, un programme communiste

  • sur cette base il faut renforcer la conscience de classe parmi les prolétaires, les précaires, les exploités ; et l’organiser en Parti révolutionnaire.
  • il faut construire des organismes d’autodéfense populaire — syndicats, comités de quartier, coalitions de luttes — pour résister aux attaques du pouvoir bourgeois ;
  • il faut mener des actions politiques offensives (manifestations, grèves, campagnes idéologiques) pour renverser le rapport de force.
  • il faut viser le pouvoir populaire, pas seulement contester : la vraie réponse au macronisme, c’est une alternative révolutionnaire, anticapitaliste et indépendante des institutions bourgeoises.

Conclusion

Le macronisme n’est pas un « pragmatisme centriste » : c’est une machine politique et économique de classe. En enrichissant la bourgeoisie, en précarisant les masses et en réprimant la dissidence, Macron et Le Maire incarnent un régime dont l’essence est la domination renforcée de la bourgeoisie sur le peuple.

Mais ce bilan n’est pas une page tournée : c’est un point de départ pour la lutte communiste.
À l’Union Prolétarienne ML, nous devons utiliser ce constat pour mobiliser, instruire, organiser. La misère augmente, mais la colère aussi — c’est à nous de transformer cette colère en
mouvement conscient et organisé vers la révolution.


Notes

  1. Insee, Niveau de vie et pauvreté en 2023, Insee Première n° 2063, juillet 2025 : 9,8 M personnes, taux de pauvreté 15,4 % [¹] Insee+2Insee+2
  2. Hausse de 650 000 personnes en un an selon l’Insee. CNEWS+1
  3. Inégalités : rapport interdécile, indice de Gini. Insee
  4. Rapport entre les 20 % les plus riches et les 20 % les plus pauvres (Insee / Le Monde). Le Monde.fr
  5. Dette publique : 3 416,3 Md€, 115,6 % du PIB (en gros les dépenses dépassent l’ensemble des richesses crées en 1 an), Insee, 2ᵉ trimestre 2025. Insee
  6. Dividendes et rachats d’actions du CAC 40 : 72,8 Md€ + 25,5 Md€ en 2024. Le Monde.fr

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