9 décembre 2025

Message de la CGT à la conférence internationale de Pune

Chères et chers camarades,

La CGT Stellantis France vous adresse son salut fraternel et vous remercie pour l’organisation de cette conférence internationale essentielle pour les travailleuses et travailleurs de l’automobile.

1.   Une même stratégie mondiale de Stellantis : réduire les volumes, fermer des sites, baisser la masse salariale

En France comme en Allemagne, en Italie, en Pologne, en Espagne et ailleurs, la direction de Stellantis applique la même politique de casse industrielle, sous couvert de transition énergétique ou de prétendues évolutions du marché.

Ces dernières semaines, Stellantis a officiellement annoncé la fin de la production automobile à Poissy, comme Filosa l’a déclaré à l’ensemble des organisations syndicales le 3 novembre.

Poissy s’ajoute désormais à la longue liste des sites fragilisés ou menacés dans le groupe : Douvrin, Rennes, Sochaux, Mulhouse, Hordain, Madrid, Melfi, Eisenach, Rüsselsheim, Glivice…

La direction poursuit simultanément :

X     Une baisse massive des volumes en Europe (–6 % en 2025).

X     Une suppression d’emplois massive (2500 suppressions en 2025 et 1800 en 2026 rien qu’en France).

X     Un transfert des investissements vers les États-Unis (13 milliards de dollars dans des usines thermiques), pendant qu’on nous dit en Europe que les productions ne seraient « plus rentables ».

X     Cette stratégie vise uniquement la rentabilité financière et détruit les emplois, les qualifications et les territoires.

2.  La situation en France : un risque majeur de désindustrialisation

Sécafi nous a présenté une synthèse lors des assises de l’automobile que nous avons organisé le 22 octobre à Audincourt à destination de nos adhérents, confirme une tendance très grave :

X     La production automobile française restera durablement faible (1,4 million/an).

X     Sochaux a déjà chuté de 501 000 véhicules en 2018 à 157 000 en 2024.

X     Mulhouse suit la même trajectoire.

X     Plusieurs sites sont passés en monoligne, réduisant de moitié leurs capacités.

X     Le bassin de Montbéliard, historiquement lié à l’automobile, est en train de plonger :

–       10,8 % de chômage (bien au-dessus de la moyenne nationale).

–       –5000 emplois perdus dans l’automobile et l’intérim entre 2020 et 2024.

–       Effondrement de la sous-traitance (Forvia, Flex’n Gate, SNOP, Trecia…).

–       Les alternatives industrielles sont encore très faibles : hydrogène abandonné, filière vélo inexistante, projets photovoltaïques gelés.

3.  Nous partageons les mêmes inquiétudes que nos camarades allemands : la fermeture de Poissy n’est pas un cas isolé

Stellantis discute dans le secret de fermetures d’usines en série :

X     Rüsselsheim

X     Eisenach

X     Melfi et Termoli

X     Madrid

X     Glivice

X     … et Poissy.

Le fait que ces discussions soient cachées révèle une chose : la direction du groupe craint notre réaction collective.

La CGT partage pleinement l’analyse des camarades allemands :

➥   Nous ne devons pas attendre que les fermetures soient annoncées.

➥   C’est le moment d’organiser la riposte internationale.

➥   Aucune usine ne doit rester seule face aux décisions du groupe.

4.  La position de la CGT Stellantis France

La CGT affirme clairement :

➥   Pas de fermeture d’usine dans le groupe.

➥   Maintien et développement de toutes les productions.

➥   De vrais investissements industriels et humains pour Poissy, Sochaux, Mulhouse, Rennes, Hordain…

➥   Des embauches massives, la fin de la précarité, la réduction des cadences.

➥   Une réduction du temps de travail (30h) à salaire maintenu pour partager l’emploi.

➥   Une réindustrialisation tournée vers les besoins sociaux et environnementaux.**

Nous dénonçons la mise en cause du site de Poissy comme nous avons dénoncé la fermeture de Douvrin sous prétexte de transition énergétique.

La transition ne doit pas servir de prétexte à saboter l’emploi et les territoires.

Elle doit être planifiée, financée, démocratique et socialement protectrice.

5.  Pour une coordination internationale offensive

La CGT Stellantis France soutient les propositions qui émergent chez nos camarades allemands :

➥   Une journée internationale d’action du groupe contre les fermetures d’usines.

➥   Une coordination plus structurée entre équipes syndicales de chaque pays.

➥   Des prises de position communes sur les investissements, les volumes, l’emploi.

➥   Une stratégie de lutte transnationale.

Les travailleurs de l’automobile ne doivent plus subir la mise en concurrence entre pays.

6.  Notre message pour la conférence internationale de Pune

Ce qui se joue aujourd’hui chez Stellantis dépasse chaque usine, chaque pays, chaque modèle.

Il s’agit d’un choix mondial du groupe : produire moins en Europe, exploiter davantage ailleurs, et diviser les travailleurs.

La réponse doit être internationale, coordonnée et offensive.

Nous affirmons :

Aucune usine ne doit fermer.

Aucun emploi ne doit être supprimé.

Nous lutterons pour chaque poste et chaque site.

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