22 novembre 2024

Préambule du programme de lutte de la Conférence internationale des Mineurs

La 1ère Conférence internationale des travailleurs des mines, tenue à Arequipa/Pérou en 2013 avec des représentants de 25 pays de 4 continents, a marqué un pas important dans le regroupement des travailleurs des mines du monde entier. Elle a été dominée par le principe que nous les travailleurs des mines devons-nous organiser au niveau international et coopérer si nous voulons devenir une force supérieure face aux monopoles internationaux des mines et à leurs gouvernements. Dans la résolution de constitution de la Conférence, on a constaté : « Il est de moins en moins possible aujourd’hui de s’imposer aux monopoles internationaux des mines tout en étant isolés les uns des autres et en se restreignant chacun à son problème local. Ce qu’il nous faut est l’unité des travailleurs dans le monde entier ! »

Ce n’est que sur la base de revendications concrètes et d’objectifs réalisés aussi dans la lutte commune contre les gouvernements et contre les groupes miniers qu’une telle coordination peut avancer.

1. Il y a plus de 22 millions de travailleurs des mines qui extraient et exploitent les richesses de la terre dans des conditions dures et dangereuses, mais leurs conditions de vie sont en mauvais état. Les salaires ne sont pas seulement trop bas pour pouvoir vivre convenablement, mais souvent ils stagnent ou diminuent ; ils n’ont aucun rapport avec le travail fourni. Face aux coûts de la vie qui montent, même une augmentation nominale des salaires devient insignifiante.
Pour l’augmentation des salaires des travailleurs des mines à un niveau permettant une vie convenable !

2. Les travailleurs des mines sont exposés à des conditions extrêmes – nous réclamons : réduction du temps de travail sans réduction de salaire ; interdiction du système imposé indirectement de prolongation des équipes, qui se termine en heures irrégulières de travail. Nous luttons pour chaque emploi.
Les travailleurs des mines, qui sont exposés continuellement à des conditions de travail dures et qui mettent en danger leur santé, ont une moindre espérance de vie. Nous réclamons pour ces travailleurs des mines un système particulier de réduction des annuités pour la retraite, sans condition d’âge minimal, et avec une retraite correspondant au salaire d’un travailleur actif
.

3. Nous réclamons le traitement approprié de maladies et d’accidents causés par le travail, ainsi que la prise en charge des frais du traitement médical par les entrepreneurs.
Les entrepreneurs doivent garantir la plus grande sécurité pour la santé physique et psychique au travail des travailleurs des mines. Des normes de sécurité mondialement reconnues pour la protection de la santé au plus haut niveau pour tous les employés des mines. Pour un traitement digne de travailleurs malades et d’accidentés du travail et de leurs familles.

4. Le remplacement d’emplois réguliers par le travail intérimaire et par l’externalisation est devenu un phénomène dominant de l’industrie minière internationale. Pour maximaliser les profits, les capitalistes s’en prennent à la réduction des coûts salariaux, qui est atteinte par l’introduction d’emplois à temps partiel, le travail intérimaire et l’externalisation. Cela met sous pression les travailleurs qu’on menace de perte d’emplois pour réduire ainsi les salaires. Nous sommes pour : « même travail – même salaire et contre l’extension du travail intérimaire, des contrats à durée déterminée (CDD) et l’externalisation, et nous luttons pour l’intégration dans le personnel permanent.

5. Dans de nombreux pays du monde, les droits des syndicats des travailleurs des mines sont attaqués de diverses façons. De plus en plus, les syndicalistes sont physiquement menacés dans leur existence ou assassinés sur ordre du capital industriel et financier. C’est une tendance dangereuse à laquelle le mouvement des travailleurs des mines doit s’opposer. Des tendances nationalistes et anticommunistes mènent à la division et sont dirigés contre l’unité du mouvement tant des travailleurs des mines que de l’ensemble du mouvement des travailleurs.
Pour la liberté des activités syndicales et politiques ! Pour un droit de grève légal intégral et universel ! Pour des syndicats qui sont des organisations de combat pour défendre nos conditions de vie, de salaire et de travail ! Nous luttons pour le maintien et l’élargissement des droits civils démocratiques et la liberté!

6. Les mêmes groupes industriels qui sont responsables de la dégradation des conditions d’embauche et de travail des travailleurs des mines et de leurs familles, sont également responsables de la destruction des bases de vie naturelles de l’humanité. La soif de toujours plus de profit a conduit à une destruction massive de l’environnement et à une exploitation effrénée des ressources naturelles. Les travailleurs des mines artisanaux et les exploitants à petite échelle sont criminalisés, emprisonnés, persécutés, et leurs moyens de production sont détruits. Ils sont remplacés par de grandes entreprises de mines à ciel ouvert et de fracturation hydraulique. Nous respectons les activités des entreprises minières artisanales et traditionnelles régies en respectant la protection des bases de vie naturelles. La lutte des travailleurs des mines pour des conditions de vie convenables devrait aller de pair avec la lutte pour la protection des bases naturelles de la vie.
Interdiction de l’exploitation des mines à ciel ouvert au détriment de la nature et des habitants ! Interdiction de la fracturation hydraulique ! Emploi du charbon comme matière première au lieu de le brûler ! Interdiction de stockage et traitement écologique dans l’entreprise des déchets toxiques et des matières dangereuses pour l’environnement ! Résistance active contre la catastrophe écologique imminente dans le monde entier !

7. Nous sommes pour l’égalité des droits de la femme; les femmes sont moins payées et discriminées par une rémunération inégale. Nous nous opposons au sexisme, à l’abus sexuel et à la violence sexuelle. Contre la charge des soins, de l’éducation pour leurs enfants et de la reproduction de la main-d’œuvre sur le dos des familles. Les femmes et les familles doivent recevoir une rémunération ou une aide appropriées en cas de maladie, blessure ou mort d’un membre de la famille. Nous luttons contre toutes les formes particulières d’exploitation et d’oppression de la femme et soutenons le mouvement des femmes international et combatif pour la libération de la femme.

8. Un des phénomènes les plus abominables de la décadence du système capitaliste et d’économies arriérées dans le monde est l’exploitation du travail des enfants dans l’industrie minière. Nous réclamons l’abolition de toute forme d’exploitation du travail des enfants et la garantie de l’État d’assurer l’éducation gratuite pour les enfants.

9. Pour avoir la maîtrise sur les sources des matières premières, la population rurale et les paysans sont expulsés de force. En outre, des gouvernements impérialistes mènent des guerres destructrices, anéantissant les bases de vie des opprimés. Ils arrachent les gens de leur foyer et les forcent à la vie de réfugiés. Dans ce scénario, les travailleurs, une fois divisés en populations citadines et populations rurales et en nationalités différentes, sont montés les uns contre les autres. Nous nous engageons pour que la population puisse décider elle-même de ses territoires, afin que les entreprises minières ne s’accaparent pas de grandes surfaces en piétinant les intérêts de la population. Nous soutenons la lutte de la population rurale et des paysans contre l’expropriation de leurs terres.

10. Nous luttons pour l’unité des travailleurs des mines. Nous nous opposons et luttons contre les guerres impérialistes. Nous sommes contre les guerres d’agression des impérialistes qui servent à garantir leur influence sue les ressources naturelles et à exercer de l’influence sur de nombreux pays et régions. Contre la vente aux enchères des richesses nationales aux monopoles impérialistes. Nous luttons pour la paix dans le monde.

11. L’IMC a la vision d’un « mouvement des travailleurs des mines qui se rallie dans le monde entier, qui lutte pour soi-même et pour ses enfants afin que les richesses de la terre, de l’eau et de l’air appartiennent à ceux qui les exploitent par leur travail, et qu’elles soient utilisées pour une vie riche, digne et saine de tous les êtres humains, en accord avec la nature, sans exploitation ni oppression. »

12. Nous avons besoin de multiples formes d’organisation pour défendre les intérêts vitaux des masses. Nous cherchons à collaborer avec tous ceux qui nous y soutiennent et qui partagent nos objectifs.

13. Nous célébrons ensemble les journées internationales de lutte : le 1er Mai (journée internationale de lutte des travailleurs) et le 1er samedi de décembre (journée internationale de lutte pour la sauvegarde de l’environnement).

14. La lutte pour ce programme va de l’organisation de la solidarité aux campagnes internationales de solidarité et aux actions transnationales, en passant par des déclarations de solidarité.