25 avril 2024

Solidarité avec “Nantes Révoltée !”

Nous affirmons notre solidarité avec le média Nantes Révoltée.

Extrait de L’APPEL à la construction du FUAI (que l’on peut trouver sur le Site de l’ICOR (icor.info)

Le front uni anti-impérialiste doit être un front uni antifasciste. Les dirigeants fascistes ou fascisants comme Trump, Erdoğan, Modi ou Bolsonaro, mais aussi le développement vers la droite des gouvernements et des partis bourgeois dans la plupart des démocraties bourgeoises ainsi que la fascisation des appareils d’État doivent être rejetés et arrêtés avec détermination et de façon combative. L’impérialisme c’est la réaction sur toute la ligne. Le front uni anti-impérialiste met donc à l’ordre du jour la lutte pour la préservation et l’extension des droits et libertés démocratiques. Nous visons l’anticommunisme des dirigeants qui tente de discréditer le socialisme comme alternative à l’impérialisme aux yeux des masses.
C’est de ce point de vue que nous dénonçons la répression contre les média indépendants

Nous relayons ici la pétition contre leur interdiction  : https://chng.it/YpKxTMDyxc

Gérald Darmanin a annoncé hier «  J’ai décidé d’engager le contradictoire qui permettrait la dissolution de ce groupement de fait.  » Le gouvernement souhaite donc museler Nantes Révoltée.
L’accusation est d’avoir relayé une manifestation « contre l’État, contre les policiers ». Ce simple relais d’information est donc suffisant pour justifier une procédure de censure brutale.
Avant toute chose, il faut reconnaître quelque chose d’essentiel  : c’est tout de même une belle couronne de lauriers que le gouvernement dresse à ce média. Dissoudre un groupe qui n’est accusé de rien de particulier, juste parce que celui-ci possède une portée médiatique au-delà du milieu militant, est quelque chose de rare. À titre de comparaison, il avait fallu scandales sur scandales, violences sur violences, pour que l’État daigne taper sur les doigts de Génération Identitaire. Dissolution par ailleurs cosmétique  : le gouvernement a absorbé une partie du programme, Zemmour et ses sbires milliardaires le reste.
Cette censure qui ne dit pas son nom est une illustration des limites de la démocratie telle que conçue par les exploiteurs et leurs relais politiques. Il est possible de parler de tout, il est possible de parler de rien, tant que cela ne menace pas l’ordre établi. Les informations sont généralement noyées dans un brouhaha algorithmique que en limitent la diffusion, ou la rendent illisible. Et les marges de tolérance laissées s’amenuisent d’années en année. Plus le temps passe, plus nous voyons les espaces d’expression être cloisonnés et contrôlés.
Ces menaces de dissolution qui touchent le média Nantes Révoltée sont cependant inquiétantes. Ces menaces d’interdiction ou de dissolution sont toujours plus nombreuses. Dès que l’occasion apparaît, le couperet de la loi tombe. C’est une manière de briser les volontés et de casser la portée des médias alternatifs. Ainsi, on peut se rappeler les menaces de Laurent Wauquiez contre le Lyon Antifa Fest entres autres mesures de répression et de brimades. Seulement il s’agit d’une gradation supplémentaire. Nantes Révoltée n’est pas seulement menacée, elle est dans l’engrenage implacable de la dissolution.
Certes, nous avons critiqué à plusieurs reprises la vision développée par Nantes Révoltée de la pandémie et du Pass Sanitaire. Elles n’ont jamais empêché le fait que nous les considérons comme des camarades de lutte et que ceux qui les attaquent sont nos ennemis. Nous nous devons aussi de saluer le travail qui a été réalisé par eux au cours des années pour informer sur les méfaits du gouvernement et des exploiteurs. Nous pensons que le gouvernement ne recherche pas l’installation d’une espèce d’hypothétique régime totalitaire basé sur la destruction de la vie sociale. Au contraire, nous pensons que s’il peut choisir entre les scénarios de Dix-neuf cent quatre-vingt-quatre et de Le Meilleur des mondes1, il choisira le second. Plus souple, plus socialement acceptable, plus à même de susciter l’adhésion. C’est d’ailleurs pour cela que, malgré les 500 000 cas de Covid, il ne pense qu’a lever les mesures de distanciation sociale.
Mais, en dépit du fait que nous pensons que tout ce que fait le gouvernement ne participe pas à une conspiration contre la Liberté avec un L majuscule, il est indéniable que des faits graves se produisent. Le capitalisme non seulement n’a plus besoin des compromis qu’il avait du faire face aux partis communistes puissants et à l’URSS, mais il subit une crise profonde et dangereuse. Dès lors, nous voyons les droits économiques fondre comme neige au soleil. Et dans la foulée de leur disparition, la colère monte. Les droits et les libertés politiques, concédées par les exploiteurs, sont alors eux aussi attaqués. La censure revient.
Dans le climat actuel une véritable mobilisation de masse est faite, par le truchement des médias les plus influents, inféodés à des entreprises monopolistes. Cette mobilisation de masse développe trois thématiques  : 1) il faudra se serrer la ceinture. 2) il existe un ennemi intérieur dangereux, un hydre islamo-gauchiste. 3) pour régler la crise, il faut un homme fort, un pouvoir fort, un César ou un Napoléon. Pendant ce temps, la société se caporalise.
Un baromètre OpinionWay pour le Cevipof2 indique ainsi que si 57  % des français se plaignent de la richesse outrancière des milliardaires, ils sont de plus en plus nombreux et nombreuses à chercher une réponse dans un pouvoir fort, unique, militarisé. Il existe un espace dans lequel s’engouffrent les apprentis Perón, les apprentis Mussolini, voir pire encore.
Nous dénonçons cette procédure inacceptable  ! Elle démasque le gouvernement pour ce qu’il est  : une parodie de démocratie qui camoufle de plus en plus mal une dictature de classe. Nous n’acceptons aucune dissolution parmi ceux qui font partie du camp du peuple  ! La censure muselle le peuple, mais elle ne peut stopper sa colère  !
1) Dans 1984, la société est privée d’information, de loisirs, de divertissement. Tout est fait pour asséchez l’esprit humain. Dans Brave New World, au contraire, il s’agit d’une société du divertissement, de l’abondance, dans lequel les informations sont noyées dans un maelström de bruit.
2) Centre de recherches politiques de Sciences Po

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