10 septembre 2025

En avant avec le Front Uni international pour Zimmerwald 2.0

Suite du Webinaire du 10 juillet 2025: deux interventions: celle des femmes de la Conférence et celle de SUCI (Inde)

Femmes du monde – Fascisme et antifascisme aujourd’hui

L’oppression des femmes est l’un des piliers sur lesquels repose l’oppression capitaliste. À l’ère de l’impérialisme mondial et des crises capitalistes, la contradiction entre les sexes s’exacerbe aussi à l’infini. D’un côté, la force de travail des femmes est exploitée comme jamais, de l’autre, on essaie de maintenir la famille traditionnelle – qui s’est effondrée avec l’arrivée du capitalisme dans une crise de plus en plus grave – par la violence et l’exploitation sexuelle.

Tout comme le fascisme est la terreur ouverte de la bourgeoisie, il représente aussi le fer de lance de la violence masculine.

Les femmes doivent vivre dans l’intérêt national, elles doivent être dociles, enfanter et assurer la descendance. Elles sont poussées vers le rôle traditionnel de la femme, celui de mère et de femme au foyer. Conséquence : toutes les 10 minutes, une femme est tuée par son partenaire ou sa famille, la violence devient plus crue, plus brutale et les auteurs sont de plus en plus jeunes.

Cette tendance se reflète dans la montée des gouvernements fascistes. Milei, Trump, Orban ou Erdogan – tous se présentent comme les représentants de la famille bourgeoise et réclament la suppression du droit à l’autodétermination physique. On n’est pas surpris que l’avortement soit devenu un thème central de la campagne électorale américaine ou que l’interdiction des césariennes fasse même l’objet d’un débat en Turquie. « Seule une naissance par voie vaginale est une vraie naissance », tel était le slogan avec lequel même l’équipe de football de Fenerbahçe a couru sur le terrain. L’idéologie fasciste tente de polariser la population masculine sur la base des privilèges masculins, au détriment de l’autodétermination des femmes.

Mais les représentants du fascisme montent en puissance ne se limitent pas au genre masculin. Les femmes à la tête des partis fascistes, comme Le Pen, Meloni ou Weidel, ne sont pas des exceptions. Elles deviennent des modèles de femmes dont les privilèges de classe l’emportent sur l’oppression sexuelle. Elles deviennent des figures de légitimation pour l’appel à ce que les femmes se positionnent comme réserve de la nation.

Ces évolutions nous montrent, à nous, femmes de la base, qu’on doit aiguiser notre conscience de classe, renforcer notre alliance avec l’ensemble du prolétariat et organiser dès maintenant une position claire parmi les femmes qui bossent. La lutte contre la violence et le fascisme doit toujours être dirigée contre l’impérialisme.

Les attaques fascistes contre les femmes dans le monde sont une réponse à leurs nombreuses luttes victorieuses. À une époque où le risque d’une troisième guerre mondiale nucléaire ne cesse de croître et où l’ennemi laisse tomber son masque démocratique, nous puisons notre force dans le courage des femmes du monde entier qui s’opposent à la guerre et au fascisme. Nous rendons hommage à toutes les femmes qui ont consacré leur vie à la lutte antifasciste et saluons toutes les femmes antifascistes qui sont en prison !

Sous le titre « Théories et voies pour libérer les femmes de l’exploitation et de l’oppression – Comment vaincre l’impérialisme ? », le deuxième séminaire théorique aura lieu cette année au Népal. Ensemble, on va apprendre de nos expériences et développer de nouvelles théories et stratégies pour renforcer notre force contre le fascisme et l’impérialisme, y compris au sein de l’UF. On invite toutes les antifascistes à participer au séminaire de cette année.

En tant que femmes du monde, on vous envoie nos salutations militantes et vous souhaitons une réunion fructueuse !

Coordinatrice européenne de la Conférence mondiale des femmes

*********************************************

Lutter contre le fascisme

Dhruba Mukhopadhyay du SUCI (Centre socialiste unifié de l’Inde (communiste))

La Première Guerre mondiale n’a pas réussi à résoudre la crise économique grave qui touchait tout le monde capitaliste-impérialiste, mais l’a plutôt aggravée. Ça, plus la peur de la révolution bolchevique chez la classe bourgeoise, a donné naissance au fascisme.

Le fascisme peut être décrit comme la contre-révolution totale de la classe capitaliste contre la révolution prolétarienne. Il est apparu pour la première fois en Italie et a pris sa forme la plus brutale dans l’Allemagne nazie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les puissances fascistes de l’Axe ont été vaincues, grâce surtout à l’État soviétique et au sacrifice suprême du peuple soviétique. Mais, comme l’avait averti il y a plus de 60 ans le camarade Shibdas Ghosh, fondateur et secrétaire général de notre parti SUCI(C) et grand penseur marxiste, même si les puissances fascistes ont été vaincues, le fascisme est resté présent dans l’appareil politico-administratif de tous les pays capitalistes.

Les caractéristiques distinctives du fascisme, à savoir la centralisation économique, la concentration maximale du pouvoir politique dans l’État, la rigidité administrative, la réglementation culturelle, le chauvinisme national et l’identification de l’État aux intérêts des monopoles, rendant ainsi l’État subordonné aux intérêts des monopoles, étaient perceptibles, bien sûr à des degrés divers, dans tous les pays capitalistes du monde, avancés ou en développement.

Dans le monde d’aujourd’hui, on constate que les forces fascistes de droite sont en plein essor et qu’elles ont pris le pouvoir dans plusieurs pays. Les sionistes fascistes, avec le soutien des puissances impérialistes, poursuivent sans relâche leur guerre génocidaire contre le peuple palestinien. Dans mon pays, l’Inde, le gouvernement NDA dirigé par le BJP et Narendra Modi manifeste chaque jour davantage ses traits fascistes. Ils restreignent les droits démocratiques des travailleurs et des paysans, ont promulgué des lois draconiennes pour emprisonner toute personne qui exprime son opposition au gouvernement ou qui organise ou participe à des mouvements démocratiques. Sur le plan culturel, ils encouragent les idées antiscientifiques et obscurantistes parmi la population, attisent le chauvinisme national, incitent à la division communautaire et à la haine anti-musulmane. Modi est présenté comme le chef suprême (rappelons-nous Hitler en tant que Führer).

Le côté positif, c’est la cristallisation de la résistance populaire. Le mouvement militant des agriculteurs, qui a uni toutes les organisations paysannes et s’est étendu sur plus d’un an, a réussi à forcer le gouvernement à retirer les lois anti-agriculteurs. Le consortium uni des syndicats a appelé à une grève générale pour faire avancer ses revendications, et ce fut un succès retentissant. On pense que ce qu’il faut maintenant, c’est construire de larges plateformes de toutes les forces anti-impérialistes et antifascistes, avec les communistes au centre, pour organiser des mouvements de masse militants et lutter pour une coordination mondiale de ces mouvements. Seul un tel mouvement mondial peut contrecarrer les manœuvres de guerre des puissances impérialistes et les forcer à revenir sur leurs politiques anti-populaires.

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *