21 décembre 2024

La chute du gouvernement Barnier

Le gouvernement Barnier, mis en place seulement il y a trois mois et minoritaire à l’Assemblée nationale, a été renversé par une motion de censure. Votée majoritairement au parlement mercredi 4 décembre, surtout par les voix du Nouveau Front populaire et du Rassemblement National.
Barnier a déclaré sa démission et Macron est obligé de former un nouveau gouvernement, qui durera combien de temps ?? Les raisons de voter cette motion de censure à gauche et par l’Ultradroite voire fasciste sont tout à fait différentes. On y revient.
La chute du gouvernement fait à nouveau éclater au grand jour la crise politique. Elle se déroule sur fond de crise économique mondiale de surproduction et de concurrence accrue. Plus de 200 plans de licenciements et de fermetures d’entreprises sont annoncés, plus de 100 000 postes de travail seraient menacés.
Le budget de l’État, un budget de classe…

Prolétaire, debout ! N° 37. Contre le racisme et le fascisme

La classe dominante demande le respect des « valeurs de la république », s’agite soi-disant pour « l’intérêt général », le Rassemblement National (RN) « pour l’intérêt supérieur du pays » et les partisans du régime actuel prônent le « patriotisme économique » et « l’esprit de boîte ».
Cette propagande marche encore, mais les faits sont têtus : confrontée à une vague de licenciements, aux délocalisations, à la baisse des salaires, à l’inflation, à la précarité, au démantèlement des services au public, la classe ouvrière et ses alliés sont de plus en plus conscients que ces mots creux ne servent qu’à masquer le pourrissement du régime. Ils multiplient les luttes et les formes de contestation du parlementarisme bourgeois qui offre à un parti fasciste et raciste, le RN, la mise sous tutelle du parlement et du gouvernement minoritaire.
De son côté le syndicat patronal, le MEDEF, demande à l’État encore plus de subventions – déjà 200 milliards – et de récupérer 60 Md dans les budgets des services publics et de la Sécu.

Ce monde prépare la guerre, préparons la Révolution !

Nous disions récemment que « derrière les commémorations du 11 novembre se dessine la préparation à de nouvelles guerres. La politique du SNU, tout comme l’infâme loi « sur l’immigration », la destruction de l’environnement, la volonté d’imposer l’uniforme à l’école, les appels incessants aux « réarmement », au « souverainisme » le montrent, etc. C’est concrètement une très nette tendance à la réaction politique dans tous les secteurs de la vie sociale. Cette tendance est la suite logique de ce monde capitaliste, de ses guerres économiques, des tensions politiques que nous voyons se développer de jour en jour.
Le gouvernement Macron-Barnier, comme ceux d’avant : de Sarkozy à Hollande, militarise toujours plus la société, tout comme les autres grandes puissances impérialistes. Tous mettent en place des mesures de militarisation de la société, augmentent les budgets militaires, réorganisent les forces armées, etc.
Tous préparent la guerre pour se repartager le monde et c’est pour cette raison fondamentale qu’ils bourrent le crâne de la jeunesse, qu’ils veulent la dresser à accepter le pire : « mourir pour la patrie capitaliste ».
Ils ne préparent en rien une « pacification du monde », mais l’instauration d’une dictature fasciste. Comme disait Georges Dimitrov,…

Campagne antifasciste : Bataille victorieuse contre le RN

Feux de joie sur la Place de la Nation à Paris, fêtes dans de nombreuses autres villes françaises : la marche vers le pouvoir du Rassemblement National a été bloqué. Le « Nouveau Front Populaire » est devenu la première force à l’Assemblée Nationale avec au moins180 sièges (Renaissance-Macron 163, LR 66, RN 143 sièges).

Le Rassemblement national (RN) fasciste de Marine Le Pen et Jordan Bardella n’a pas été élu avec la majorité absolue qu’il espérait, mais n’a obtenu que la troisième place à l’Assemblée nationale, même s’il gagne 143 sièges, 54 de plus qu’auparavant !

Un mois de campagne très polarisé…

… a été marqué à gauche par l’effort populaire antifasciste passionné de toutes les forces de gauche réformistes et révolutionnaires pour empêcher la victoire du RN par tous les moyens possibles. Militants des syndicats et partis, associations et journalistes se sont mobilisés avec des tracts, des affiches, des vidéos, des chansons, des appels, des rassemblements, des concerts, des manifestations, dénonçant les propos et le caractère fasciste du RN et de ses adhérents. L’appel à peine voilé de nombreuses personnalités à voter pour Macron « s’il le faut » a été largement critiqué, car c’est justement l’évolution à droite des gouvernements depuis 40 ans qui a favorisé la montée du RN….

Combattre Macron et le RN – mais comment ?

Premier constat : Macron et Bardella sont le même visage d’un capitalisme en crise. « Le Pen-Bardella c’est l’autre candidat des riches. » Nombres de lois Macron ont été votées à l’aide des députés RN ; en partie élus en 2022 grâce à des consignes de députés macronistes. Rappelons-nous : opposition à l’augmentation du Smic, refus de l’impôt sur la fortune, lois répressives sur l’immigration. Jour après jour, Bardella abandonne les promesses électorales – la soumission au capitalisme oblige. Le programme proposé du RN est de plus en plus un vulgaire programme néolibéral aux ordres.
La montée du RN… et des idées ultra-droite et fascistes, soutenues par les masses média, annoncent la continuation de la politique Macron EN PIRE. Bardella déclare la guerre aux travailleurs, diviser français et immigrés, les « assistés » et les « chanceux » pour mieux régner.
Avec le RN, les forces progressistes (associations, syndicats et gauches combatifs) seront encore plus stigmatisées, persécutées et leurs actions entravées : grèves interdites, réquisitions, licenciements de représentants syndicaux, protestations et manifestations réprimées…

Le débat est ouvert -2

Il existe aujourd’hui et notamment après le coup de Trafalgar de la dissolution de l’assemblée nationale, un débat parmi les révolutionnaires pour qualifier la situation actuelle. Il est en effet nécessaire de définir où nous en sommes des rapports de force dans la lutte des classes en France pour déterminer notre place face à la bourgeoisie. Face à la bourgeoisie, on est contre ! Bien sûr, mais de quelle bourgeoisie parle t-on aujourd’hui ? De l’électorat bourgeois des 20 % (*) qui veut maintenir son niveau de vie rivé au capitalisme et à son dernier stade, l’impérialisme, atteint dans tous les pays d’Europe ? Cette bourgeoisie qui vote un coup pour Macron, un coup pour Glucksmann et qui est en fait pour le statu quo en France et partout ailleurs, y compris en Palestine ? Ou bien de l’électorat des 40 %, encore plus à droite qui se retrouve dans l’orbite du RN et ne vise qu’à un Etat plus répressif, protectionniste et xénophobe ?