25 novembre 2024

Contribution de l’Union des Chypriots au Webinaire du Front uni 11/12/2022

Suite à la tenue de la vidéo-conférence (Webinaire) de l’ICOR du 11 décembre 2022, nous continuons de publier des interventions qui y ont été faites.

De la nécessité d’un Front Uni contre le fascisme

En 1922, les élites italiennes ont fait très peu pour arrêter la montée du fascisme ; au contraire, elles l’ont accueilli favorablement, sachant que le fait de le combattre ne ferait que renforcer la gauche. Aujourd’hui, les crises économiques, l’approfondissement des divisions de classe et la menace de prolétarisation de ce qui reste de la petite bourgeoisie ont à nouveau conduit à une montée du fascisme. La mondialisation et la rentabilité de la guerre ont conduit à une crise massive des réfugiés. Cette crise, entre autres, est utilisée par la Bourgeoisie comme un bouc émissaire à la place de leur avidité parasitaire. Il est donc d’une importance significative pour les avant-gardes de la classe ouvrière d’expliquer aux masses ce qu’est le fascisme et de les aider à s’y opposer militairement.

En période de crise, les éléments petits-bourgeois/moyens-bourgeois sont sur la touche. Si le prolétariat ne parvient pas à être un leader, ces parties de la composition sociale auront recours à d’autres méthodes pour soulager leur insécurité, succombant rapidement au fascisme.

Si les conditions déjà précaires du prolétariat s’aggravent et que l’on n’adhère pas à une action révolutionnaire stricte et disciplinée pendant cette période, même cette classe peut succomber au soulagement illusoire de l’insécurité par les fascistes. Il est donc du devoir de tout révolutionnaire d’éviter que de telles choses se produisent et de mettre les masses sur la bonne voie. Comme l’a dit Clara Zetkin : « Nous devons faire pénétrer dans chaque prolétaire la conviction que c’est leur affaire (de combattre le fascisme) ».

Il est important d’établir un front uni avec les masses au premier plan, dirigées par leurs avant-gardes respectives. Permettez-moi de citer à nouveau Clara Zetkin : « Tout ce qui compte pour le fascisme, c’est qu’il rencontre un prolétaire conscient de sa classe, et ensuite il l’assomme. C’est pourquoi les travailleurs doivent s’unir pour lutter sans distinction de parti ou d’affiliation syndicale. »

Si vous souhaitez une interprétation similaire mais plus contemporaine et provocatrice de cette citation, voyez le discours de Fred Hampton « It’s a class struggle goddammit ».

Il ne sert à rien de rester les bras croisés et d’espérer que la démocratie mène à de meilleures conditions, comme le font les réformistes. Le fascisme n’émerge pas directement pour contrer la révolution. Le fascisme émerge indépendamment de celle-ci, en temps de crise, et il réussit lorsque l’action du prolétariat ne suffit pas à l’empêcher, lorsque le réformisme semble avoir le plus de sens.

On oublie souvent d’évoquer la relation entre le fascisme et le colonialisme. Le principal objectif d’Hitler était de détruire la Russie soviétique afin de transformer l’Allemagne en un super-État européen majeur, et son antisémitisme sauvage était inextricablement lié à son antimarxisme. Mussolini affirmait également que l’Italie avait conquis l’Éthiopie en raison de la supériorité italienne et de l’infériorité africaine, et son principal objectif était l’expansion de l’empire italien. Tous deux savaient à quel point le marxisme était une menace pour empêcher cette expansion.

En prenant cela en considération, il est important de comprendre que notre lutte contre le fascisme est liée à notre lutte anti-impérialiste. Comme l’a dit Georgi Dimitrov en 1935,

 » Le fascisme allemand agit comme le fer de lance de la contre-révolution internationale, comme le principal instigateur de la guerre impérialiste, comme l’initiateur d’une croisade contre l’Union soviétique, la grande patrie des travailleurs du monde entier. « 

La suprématie blanche, l’homophobie, la misogynie et la transphobie étaient toutes des accessoires du colonialisme, bien avant l’émergence du fascisme.

À Chypre, l’influence des réseaux « Stay Behind » mis en place par la CIA signifiait que le fascisme était là pour rester longtemps après la défaite des puissances de l’axe et qu’il aurait une influence significative sur ce qui a conduit à l’invasion turque illégale. Tant le côté chypriote grec, avec l’EOKA B, que le côté chypriote turc, avec le TMT, étaient financés et surveillés par la CIA. En outre, l’incapacité de la gauche à organiser les masses pendant cette période a été cruciale pour décider de l’issue de la crise, AKEL, les marxistes autoproclamés, revenant rapidement à des compromis bourgeois et ne parvenant pas à agir comme une avant-garde pour le prolétariat. Conscients de l’importance de cette situation, notre objectif, en tant qu’Union des Chypriotes, est de tirer les leçons des erreurs du passé, de réaliser un tel front uni à Chypre en liaison avec un front uni international contre le fascisme.

Aujourd’hui, le fascisme est omniprésent en Hongrie, en France, en Italie, en Ukraine, pour ne citer que quelques endroits, et s’est étendu au-delà de la suprématie blanche. Le fascisme hindou en Inde, les fascistes bouddhistes au Myanmar et le sionisme en Israël ne sont que quelques exemples.

Camarades, je vous demande de lire autant que vous le pouvez, d’écrire autant que vous le pouvez, et de prendre des mesures directes contre cette menace imminente. Lisez les œuvres de Zetkin, Gramsci, Dimitrov – entre autres – pour les utiliser comme outils, et renseignez-vous sur la situation actuelle dans votre partie du monde.

Le fascisme est parmi nous, et il s’est transformé en différentes formes pour obtenir le soutien populaire de la plus grande partie de la population possible. Cela signifie que nous devons travailler avec diligence pour découvrir les formes qu’il a prises et utiliser ces informations pour inciter les masses à le combattre. Nous sommes la plus grande menace pour le fascisme, et nous devons assumer cette position ! Nous devons remplacer la haine par l’amour, car, en fin de compte, c’est pour cela que nous nous battons, l’amour, et ce n’est que par l’amour que l’on peut penser et agir de manière constamment révolutionnaire.

Merci

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