L’Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste appelle à l’unité des communistes :
construisons le parti révolutionnaire !
– septembre 2016 –
Dans un communiqué de juin 2016, l’OCML-VP a rendu publique l’exclusion d’un groupe important de militant-e-s.
Comment en est-on arrivé là ? Depuis des années, les divergences principales portaient sur :
- Le recul politique de VP dans l’intervention vers la classe ouvrière. Malgré quelques efforts pour s’orienter vers les entreprises, une conception négative et gauchiste nous en éloignait. En insistant unilatéralement sur le réformisme spontané de la classe ouvrière, la direction de VP oubliait son caractère révolutionnaire. Elle décrit une classe ouvrière “le dos au mur”, sans jamais apprécier ses avancées en combativité et en conscience,
- En insistant toujours largement sur le réformisme et les défauts du combat de la classe ouvrière, la direction de VP adoptait régulièrement une attitude insatisfaite, hautaine et donneuse de leçons. Comme si la classe ouvrière devait être spontanément révolutionnaire avant même que nous menions le travail politique en son sein. Les incantations sur la révolution ne peuvent remplacer le chemin concret qui doit mener une partie significative de la classe à la conscience communiste. Chemin sur lequel nous devons l’accompagner avec programme, orientation stratégique et tactique à construire,
- La nécessité d’élaborer dès maintenant un plan de construction d’un parti communiste, avec formation solide des militants au marxisme-léninisme, face à la propagande bourgeoise et à l’influence plus insidieuse de la petite bourgeoisie, au sein de la classe ouvrière et parmi nous. Nous nous sommes battus contre la faiblesse du travail théorique dans notre organisation, le peu de prise en mains de l’analyse de l’évolution du capitalisme. Résultat des manques de VP : des oscillations permanentes de la ligne politique, confortées par une attitude suiviste devant les hauts et bas de la lutte de classe,
- La nécessité de contribuer à l’unification des communistes, en excluant le sectarisme et le spontanéisme dans les relations avec d’autres organisations,
- Et face à l’impérialisme mondial, même sectarisme nous empêchant de participer activement au processus de coopération, de clarification et d’unification sur le plan international.
Au dernier congrès (2014), nous avons souligné les lacunes de VP sur ces questions. La direction a caricaturé nos positions dans un document public et a refusé le mouvement de rectification-critique-autocritique que nous avions proposé. Dans un appel (1er janvier 2016), nous avons analysé l’écart entre les prétentions de la direction de VP et sa pratique réelle. Ne voulant pas aborder de front le contenu politique, la direction n’a voulu voir que la discipline d’organisation. Elle nous a exclus sans nous entendre sur le fond, malgré nos demandes, critiques et analyses répétées.
Nous sommes attachés au fonctionnement selon le centralisme démocratique. Plus que la direction de VP qui, depuis longtemps, publiait essentiellement dans l’organisation ce qui confortait ses positions ou n’engageait pas de débat. Cette direction a botté en touche concernant l’essentiel de nos demandes pour développer le débat démocratique sur les contradictions avant, pendant et après le congrès, lui préférant la caricature. Des camarades étaient mis à l’écart. Le centralisme bureaucratique de VP s’est révélé une arme de destruction de l’unité de l’organisation.
Entre camarades, c’est la persuasion, l’absence de sectarisme, l’attitude scientifique qui doivent s’imposer. Les mesures administratives, comme l’exclusion, ne s’imposent que contre des ennemis de classe avérés.
Nous avons aussi une part de responsabilité dans l’échec de VP. Il faut en faire le bilan pour tirer toutes les leçons.
La scission de l’OCML-VP ne nous décourage pas. C’est le point de départ d’une nouvelle démarche : voilà pourquoi nous avons fondé l’Union prolétarienne marxiste-léniniste.
Le capitalisme a fait son temps !
La restauration du capitalisme en URSS puis en Chine a paralysé nombre de militants ouvriers qui n’ont pas compris immédiatement comment la lutte de classes se déroulait sous le socialisme. Certains ont pu se décourager et se réfugier dans des luttes partielles, syndicales, etc. Mais ils ont aussi perdu leurs illusions sur les « demi-mesures » que leur proposent les réformistes et les révisionnistes : rêves d’un capitalisme régulé et démocratisé.
La dure réalité du capitalisme ramène tous les jours les classes exploitées et les militant-e-s à une contestation plus globale du système. Les crises du capitalisme sont profondes et se succèdent, de la guerre économique jusqu’aux affrontements ouverts pour le contrôle des régions de la planète.
Au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie, les impérialismes dominants en alliance avec des États réactionnaires et interventionnistes (Turquie, État sioniste, Arabie Saoudite, Qatar) sont concurrencés par de nouveaux (Chine, Inde).
Le capitalisme menace ouvertement l’existence de la vie par une catastrophe écologique. C’est une raison de plus pour mettre fin à ce système, dont certains voudraient nous faire croire qu’il est indépassable.
Le bloc impérialiste de l’Union Européenne est de plus en plus fragilisé par des crises. A l’intérieur, le capitalisme monopoliste impose aux peuples des retours en arrière politiques, économiques et sociaux. A l’extérieur, les pays de l’UE sont impliqués ou à l’origine de guerres et conflits. Les réfugiés de la misère et des guerres peuvent se noyer dans la mer Méditerranée, ou sont tassés dans des centres de rétention.
Ces guerres et crises impérialistes resurgissent au cœur de l’Europe par des attentas réactionnaires.
Peut-on imaginer sérieusement que ces attentats commis par des organisations fascistes, au service des rivalités impérialistes, soient sans rapport avec les guerres, les embargos, la déstabilisation de régions entières du monde ? Peut-on croire qu’ils n’aient rien à voir avec le pillage des richesses, le racisme, le soutien à des dictatures ou la destruction des économies traditionnelles menés par l’impérialisme, le nôtre en particulier, interventions dont les victimes se comptent par millions ?
Préparons une alternative socialiste !
Le rejet du capitalisme a pris une dimension mondiale : mineurs du Pérou, prolétariat du textile du Bangladesh et de Haïti, ou encore ouvrier-e-s des nouvelles industries en Chine… La classe ouvrière se renforce sur le plan mondial comme sur le plan national. Elle renoue avec la combativité et la remise en cause du système capitaliste.
En Palestine ou au Kurdistan, les peuples résistent courageusement contre le dépeçage de leur terre.
L’exigence d’une vie sociale en accord avec la nature est de plus en plus large. Cette revendication montante se manifeste par des mobilisations à l’échelle internationale, comme l’année dernière contre la COP 21 à Paris.
Les conditions matérielles sont réunies pour une alternative socialiste. Les hauts niveaux de productivité, la socialisation croissante des rapports sociaux, les progrès scientifiques et techniques imposés par la course au profit pourraient servir à tout autre chose qu’aux capitalistes.
Par exemple : une fois le pouvoir bourgeois renversé et les capitalistes expropriés, travailler tous, moins et autrement, permettrait de lutter contre la division du travail entre manuel et intellectuel, de réorienter la production vers ce qui est vraiment utile et la protection de la planète, pour qu’enfin les exploité-e-s prennent en main l’organisation de la nouvelle société.
Les crises profondes du capitalisme engendrent un double mouvement. D’un côté, des mouvements de contestation de longue durée et de grève à répétition rejettent la politique d’appauvrissement et de précarisation.
La loi travail a été largement rejetée par la population. Le prolétariat en première ligne s’est battu pour ses intérêts de classe.
Jeunes et vieux, ouvriers et différentes couches de la petite-bourgeoisie se sont opposés à la politique anti-populaire du gouvernement, aux atteintes à l’environnement, aux mesures répressives contre les migrants, aux « va-t-en guerre » gouvernementaux.
Ces luttes ont remarquablement renforcé l’opposition aux dominants et à leurs institutions (police, justice, mass médias) ainsi que la recherche d’une société démocratique et sociale. C’est la tendance principale aujourd’hui.
De l’autre côté, on constate un repli, souvent nationaliste, raciste ou communautaire. La bourgeoisie cherche à renforcer cette tendance pour contrer le mécontentement (médiatisation du FN, islamophobie, …) et écraser davantage les couches les plus opprimées du prolétariat et de la jeunesse populaire.
Les oppositions de classe se traduisent aussi sur le plan de la politique institutionnelle. Les partis de gouvernement qui assuraient, par leur alternance au pouvoir, la gestion du capital financier, perdent l’essentiel de leur influence politique.
Aussi imposent-ils leur politique par des méthodes de plus en plus brutales (49-3, arrestations, état d’urgence). Leur discrédit se manifeste entre autres par un fort taux d’abstention à toutes les élections, le parti au pouvoir est le plus souvent sanctionné.
Mais les diverses oppositions anti-capitalistes manquent cruellement de perspectives globales. Le renforcement de la conscience dépend du développement d’un parti, capable de transformer les oppositions partielles en combat global. Le mouvement communiste doit se renforcer et s’unir dans la lutte contre le capitalisme et l’influence de l’anti-communisme.
La classe ouvrière a besoin d’un parti révolutionnaire. Œuvrer à sa création est la priorité absolue du moment.
Travaillons au regroupement de l’avant-garde ouvrière
Nous souhaitons coopérer avec tous ceux et celles qui partagent nos positions. Nous refusons l’attitude d’observateurs ou de commentateurs de l’actualité. Nous combattons pied à pied la politique réactionnaire de la bourgeoisie, la duperie et la violence justifiées par les médias, pour ancrer la politique prolétarienne autant dans les combats quotidiens que dans la perspective de la prise du pouvoir.
Nous voulons faire vivre les acquis et leçons tirées des expériences les plus avancées du mouvement ouvrier et communiste comme la Commune de Paris, la révolution d’Octobre en Russie, la révolution chinoise.
Les idées dominantes dans la société capitaliste tendent également à se refléter au sein de l’organisation marxiste-léniniste. Aussi faut-il veiller en permanence à sa base prolétarienne.
La construction du parti suppose une lutte idéologique offensive contre les déviations de gauche comme de droite, contre le spontanéisme, contre les oscillations petites-bourgeoises.
La maîtrise de la méthode dialectique est essentielle dans notre époque mouvementée et complexe pour éviter les erreurs. Il faut sans arrêt confronter la pratique et la théorie.
Notre front principal de lutte se trouve dans les entreprises, dans les syndicats, les plus grandes organisations de masse du prolétariat. Le travail dans les syndicats comme dans tout autre association de défense des exploité-e-s et opprimé-e-s (femmes, chômeurs, jeunes, sans-papiers, mal-logés) est une école de la lutte de classe.
Nous militons pour leur transformation en associations de combat, indépendantes de l’influence bourgeoise, dans le respect de leurs objectifs propres. Ces organisations sont un moyen élémentaire de politisation pour favoriser le dégagement, la formation et l’organisation d’ouvrier-e-s avancé-e-s.
Le travail théorique permet de comprendre et de dévoiler les lois inhérentes à la société bourgeoise d’aujourd’hui. Il est indispensable pour la combattre, ce sera une de nos priorités. Le travail théorique est également incontournable pour déterminer pourquoi les communistes, malgré leurs efforts, rencontrent tant d’obstacles à la construction d’un parti.
Il faut développer une propagande concrète en lien étroit avec les luttes quotidiennes, et combattre l’anticommunisme afin que le socialisme révolutionnaire redevienne l’objectif de l’action.
Pour l’unité des communistes
- Contre la dispersion du mouvement communiste ! Si nous créons une nouvelle organisation, c’est en souhaitant nous dissoudre dans une forme d’organisation supérieure. Rompre avec l’esprit de petit groupe, de secte, qui freine la construction du Parti. On discute d’égal à égal, entre camarades et organisations.
- Pour résister aux attaques, pour passer de la défensive à l’offensive ! La lutte politique communiste n’est pas une affaire spontanée. Nous avons vu et vécu des mouvements révolutionnaires spontanés (68 en France, plus récemment la Tunisie, l’Egypte) qui n’ont pas abouti. Pour que la révolte aille jusqu’au bout : construisons notre camp, construisons notre parti sur un programme.
- Coopération et unité d’action ! Contre la guerre, l’état de guerre, la réaction sociale et politique. Il faut des actions communes, des débats théoriques et politiques approfondis – en promouvant la polémique selon le principe unité-critique-unité. Nous avons une bonne occasion d’affirmer cette orientation avec le centième anniversaire de la révolution d’octobre 1917.
- Nos intérêts de classe ne se délèguent pas ! Reconstruisons le mouvement communiste dans les entreprises et les quartiers. Rompons avec le parlementarisme bourgeois, obstacle à la reprise en main par le peuple de sa vie et de son avenir.
- Pour l’unité internationale ! L’UPML contribue et participe à toute forme d’organisation de la classe ouvrière (politique, syndicale, associative) et à d’autres formes d’organisations progressistes (femmes, écologistes, migrants, réfugiés). Nous participerons à la construction en France des « amis de l’ICOR » (International Coordination of Revolutionary Parties and Organizations).
Travaillons ensemble ! En apportant son expérience et son énergie, chacun peut trouver sa place pour renforcer le camp du prolétariat, pour la cause commune.