La précarisation lente et progressive de couches de plus en plus larges de la population attaque de manière déchirante toutes les catégories les plus faibles de la société. Elle met en péril de plus en plus de familles, de personnes isolé·e·s, d’étudiant·e·s…, jusqu’à la possibilité de payer leurs loyers ou même de trouver un toit. La baisse des APL en septembre dernier, attestent suffisamment de la disposition du gouvernement sur la question sociale. Partout le 31 mars va signifier, avec la fin de la trêve hivernale, des opérations policières pour priver d’habitat des précaires et mal-logé·e·s.
Dans la même « dynamique », les conditions d’accueil sur le territoire ne cessent de se durcir et le projet de loi « asile et immigration » porté par Gérard Collomb enfonce le clou. L’ouverture de bâtiments devient une nécessité vitale, en ville ou dans des universités, pour les exilé·e·s même mineur·e·s. A Nantes, sur le campus du Tertre, depuis plusieurs semaines, la présidence lance des menaces répétées d’expulsion sur les centaines d’occupant.e.s du château du tertre et de la censive.
Après la victoire historique du mouvement anti-aéroport, le gouvernement veut contenir la propagation de la vague de luttes de territoire face aux projets destructeurs, à Bure et ailleurs. Il annonce aussi vouloir s’en prendre après le 31 mars, aux habitant-e-s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Des dizaines de milliers de personnes ont pourtant rappelé le 10 février qu’elle feraient obstacle à toute tentative d’expulsion de celles et ceux qui ont fait de ce bocage un territoire de résistance et d’expérimentations.
Cette année toutes les tentatives d’expulsions doivent faire face à une opposition déterminée ! En ce mois de mars 2018, les luttes pour l’habitat doivent résonner au côté des luttes salariales. Nous appelons à prendre les rues, à Nantes et partout ailleurs, pour manifester en ce sens le 31 mars.
Une « assemblée du 31 mars » s’est constituée pour préparer cette manifestation. Elle rassemble des étudiant-e-s, syndicalistes, demandeur-se-s d’asile, des habitant-e-s de la ZAD, des précaires. Nous invitons à la rejoindre ainsi qu’à relayer cet appel.