21 décembre 2024

Chine : des syndicalistes arrêtés et torturés demandent votre soutien !

Par l’observatoire du travail en Chine, Jiashi, le 13 aout 2018

 

Chers amis,

nous sommes un groupe d’information de gauche se concentrant principalement sur les mouvements des travailleurs en Chine continentale et nous sommes face à une situation dont nous devons vous informer. Plus de 30 travailleurs et étudiants, incluant des fondateurs de syndicats, les membres de leur famille et leurs soutiens sont détenus depuis le 27 juillet et nous vous envoyons se rapport à propos de leur lutte.

Shenzhen Jiashi Technology Company Ltd, est une compagnie listée parmi celles qui imposent à leurs employés des heures supplémentaires, des amendes illégales, une demi-journée de repos par mois – où les employés sont forcés de faire du jogging avec leur patron. Elle ne paie pas les fonds d’aide au logement pour les employés et révèle des informations sur les syndicalistes aux autres entreprises pour les mettre sur une liste noire.

En mai 2018, plusieurs représentants du personnel se sont rendus au siège du syndicat « officiel » du district avec une lettre commune de la part des travailleurs de Jiashi, se plaignant des pratiques illégales de l’entreprise et espérant qu’ils pourraient organiser leur propre section syndicale dans l’entreprise. Le vice-président de Fédération des Syndicats du District avait alors déclaré que les syndicats pourraient s’organiser par eux-mêmes.

Le 7 juin 2018, ces employés ont alors soumis une demande pour organiser leur section syndicale à la Fédération du District et à ses sous-sections de rue. Les officiels ont déclarés que les représentants du personnel pourraient recruter par eux-mêmes leurs propres adhérents. Sous la direction du District, les représentants ont préparé un « questionnaire sur la volonté de rejoindre le syndicat de Jiashi » et 89 employés ont signé pour le rejoindre. Cependant, le 12 juillet 2018, le vice-président du District et quatre autres représentants officiels, conjointement avec le député-manager général et les managers du département ont blâmé le représentant du personnel Mi Jiuping. Le vice-président du District, qui avait approuvé la demande un mois auparavant, a soudain viré de bord et s’est montré hostile. Il a déclaré qu’il était illégal pour les travailleurs de Jihashi d’établir un syndicat.

Le 16 juillet, Liu Penghua, un autre représentant des travailleurs, a été muté de manière délibérée sur un autre site, sans la moindre raison. Il y a été battu immédiatement par deux hommes non-identifiés, lesquels ont pu quitter par la suite le site sans la moindre intervention ! Les travailleurs ont appelé la police, laquelle a ignoré les blessures de Liu Penghua et lui ont, a la place, demandé de négocier avec l’entreprise. Liu Penghua a été détenu par la police pendant 12 heures, avec ses camarades l’attendant devant le poste de police et le soutenant.

Le 18 juillet, le représentant Mi Jiuping a également été chargé d’une tâche étrange par l’usine. Le chef de section du syndicat, Xie, a demandé a Mi d’écrire une déclaration selon laquelle la tentative de création du syndicat n’était nullement en relation avec le District. Mi a refusé fermement. L’après-midi, Mi a reçu un ordre de transfert de son poste de travail, lequel prenait effet immédiatement. Alors que Mi avait exprimé son désaccord avec cette soudaine décision, l’usine ordonnait aux gardes de sécurité de le jeter en dehors de celle-ci. Un collègue, Yao a également été menacé et frappé par le superviseur, alors qu’il essayait d’aider Mi. Dans la soirée, Mi et Yao ont été illégalement renvoyés.

Le 20 juillet, Mi Jiuping et Liu Penghua sont arrivés à l’usine à 7h40 du matin et ont voulu travailler normalement, mais ont été agressivement bloqués par les gardes de la sécurité et refoulés de l’usine. Aux alentours de 10h30, des officiers de police sont arrivés et ont frappé de nouveau Mi et Liu, tout en laissant les gardes, qui étaient les agresseurs, partir. Plus de 20 collègues travailleurs sont arrivés au commissariat pour réclamer leur libération et ont été traînés dans le poste de police par un groupe d’officiers lourdement armés, avant d’être passés à tabac et détenus pendant 24h.

Le 26 juillet, plusieurs travailleurs ont été battus par les gardes de sécurité de l’usine une nouvelle fois. Ils ont été dépouillés de leurs téléphones portables, dans lesquels ils auraient pu enregistrer des preuves des actions illégales de la compagnie, selon les managers. A son arrivée, la police a averti les travailleurs qu’ils devaient obéir aux ordres, laissant les agresseurs impunis une nouvelle fois.

Les fondateurs du syndicat et leurs soutiens arrêtés par la police !

Le jour suivant, l’usine de Jiashi a interdit les représentants du personnel et les autres militants pour les libertés individuelles. Elle les ont remis au commissariat de police local. Leurs collègues de travail qui sont venu demander leur libération ont été arrêtés eux-aussi. Dans la soirée, la police s’est même introduite dans les maisons des représentants du personnel Liu Penghua et Guang Hengshu et se sont saisis de leurs familles. Un total de 30 personnes, incluant les fondateurs, les familles et les soutiens ont été placés en détention.

A la date du 13 août 2018, ils sont toujours détenus, ce qui a attiré l’attention du pays entier. Des individus de partout ont écrit des lettres ouvertes aux supérieurs du poste de police de Yanziling et au gouvernement de Shenzhen, exigeant le libération immédiate des détenus et une investigation sérieuse sur les activités illégales de la compagnie de Jiashi et de la police locale.

Nous faisons appel à la solidarité internationale pour que les autorités locales les relâchent aussi tôt que possible. Mais également pour que les camarades et amis étrangers à qui la cause des travailleurs de Chine tiennent à cœur puissent savoir que les travailleurs Chinois, avec une conscience de classe toujours plus aiguisée, ne cesseront jamais leur combat !

Vive l’internationalisme ! Salut rouge !

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Cette appel est diffusé par l’Union Prolétarienne ML membre de l’organisation révolutionnaire mondiale ICOR (International Coordination of Revolutionnary Parties and Organizations), ICOR.info rassemblant plus de 50 organisations membres sur les quatre continents.