La mobilisation de ce mois de mai dans le cadre de la lutte contre la loi de « transformation de la Fonction publique » fait monter la pression sur le gouvernement Macron. Nous pouvons résolument parler du 9 mai comme d’une journée de grève réussie, de par la présence importante constatée en manifestation et dans les Assemblées générales.
En cette période d’élections européennes, il importe de dégager les dynamiques des politiques mises en place au sein de l’UE, majoritairement définies lors des Accords de Lisbonne. Ces différentes politiques conduisent à des réformes dont nous subissons les effets dévastateurs. L’axe majeur de la stratégie européenne, de la « stratégie de Lisbonne », vise à renforcer et augmenter le « potentiel croissance durable » de l’Europe. Comprendre : sa compétitivité à l’échelle internationale. Cette stratégie s’inscrit dans l’objectif de renforcer le grand marché sans frontières au profit des monopoles internationaux. D’où les réformes successives des retraites qui visent à prolonger l’activité professionnelle tout en réduisant les niveaux des pensions. D’où la déréglementation du marché du travail. D’où la loi de destruction de la Fonction publique qui rend notamment possible la Loi Blanquer à l’école et la réforme Buzyn pour la santé notamment. Le plus grand nombre de services doit se transformer en sources de profits maximum pour les grands groupes internationaux. Cela inclut de fermer les services « non rentables », de privatiser donc de vendre le « rentable », de remplacer rapidement les fonctionnaires par des contractuels aux ordres, de baisser la qualité de service pour les usager etc. etc..
La « stratégie de Lisbonne » a été définie au Conseil européen de mars 2000 et s’insère dans un schéma global d’affrontement économique. Elle suit complètement les nécessités du système capitaliste et elle est appliquée dans tous les pays d’Europe.
Ce qui vaut pour l’économie vaut aussi pour l’éducation. Les politiques éducatives nationales, qui restent juridiquement du seul niveau national, sont en réalité pilotées par des instances et des processus européens. L’École est perçue, l’École est voulue comme une entreprise de production de capital humain. C’est une pensée économique, économiste de l’éducation et de la formation. L’idée matricielle est d’augmenter « l’employabilité », en réduisant par exemple les objectifs culturels à un socle de compétences de base. Les lieux de formation se voient fragilisés et sont de plus en plus façonnées par les besoins ou les lubies des entreprises. Le système éducatif, tout comme le système de santé subissent des transformations à sens unique, à savoir utilitaristes et libérales. Le « grand marché européen » soumet jusqu’au cœur nos sociétés au diktat de quelques monopoles capitalistes et l’État bourgeois est à leurs ordres.
Cette politique révolte et le milieu éducatif connaît actuellement une mobilisation d’une ampleur remarquable. Depuis le 19 mars, les personnels, en particulier du premier degré, sont très fortement mobilisés contre le projet de loi Blanquer (ministre de l’éducation). De nombreuses grèves et assemblées générales réunissant personnels et parents d’élèves. Occupations et blocages d’écoles, de collèges et de lycées, ont eu lieu en Seine-Saint-Denis. Au niveau national d’autres départements et académies sont aussi mobilisés.
Les seules réponses apportées par le ministère relèvent de menaces, intimidations et sanctions. Le climat social, avec les gilets jaunes, est explosif et place le gouvernement en difficulté. Il est temps d’amplifier la mobilisation. Le samedi 18 mai, date à laquelle la loi Blanquer sera en débat au Sénat, une grande manifestation nationale a de nouveau mobilisé du monde.
Il s’agira de maintenir la pression, et de mettre en débat la grève et sa reconduction sur nos lieux de travail, dans toutes les écoles et les établissements.
Contre la loi Blanquer, contre la loi transformation de la fonction publique, contre leur monde. Rébellion contre le gouvernement Macron et contre l’Union européenne!