21 août 2025

Dans l’Aude (France), le plus grand incendie de forêt depuis 50 ans

Dans l’Aude (département du sud ouest de la France)

Le plus grand incendie de forêt depuis 50 ans

Depuis des semaines, les incendies de forêt se succède et font rage en Europe, en Grèce, en Espagne, au Portugal et en France. Un incendie dévastateur a détruit de vastes zones dans le sud de la France en août.

Dans le département de l’Aude, près de 20 000 hectares de forêts ont brûlé dans les Corbières en 28 heures. Les vignobles ont largement été touchés. Une femme est morte dans les flammes et plusieurs personnes ont été grièvement blessées. Les vendanges de 2025 pourront-elles avoir lieu ? Les pompiers disent qu’ils n’ont pas encore vu un feu d’une telle intensité et d’une telle vitesse de propagation.

Divers facteurs ont joué un rôle à cet égard. Les deux dernières années ont eu en grande partie peu de pluie ce qui a provoqué une sécheresse extrême. À des températures supérieures à 30 degrés et à dans un air très sec, des vents de 65 km/h ont provoqué une propagation rapide. Malgré des opérations massives de lutte contre l’incendie, il a été difficile de maîtriser l’incendie. Les vents attisant à nouveau les flammes dans des endroits déjà éteints.

L’UE avait encouragé la fermeture des vignobles. 5 000 hectares avait ainsi été abandonnés. Alors que les vignobles ralentissent la propagation, les maquis eux agissent comme un accélérateur de feu sur les zones désaffectées. Les incendies de forêt d’une nouvelle qualité, en termes d’impact, de propagation et de vitesse, sont appelés des incendies «extrêmes». La destruction de 10 000 hectares en 12 heures marque une expansion du feu extrêmement rapide. Ces incendies deviennent la règle en Méditerranée. Malgré les 2000 pompiers, les 130 avions-canadères, les hélicoptères, l’armée, etc., qui étaient en service ils n’ont pas pu empêcher la destruction de 20 000 hectares. Les experts estiment qu’il convient de mettre davantage l’accent sur les mesures préventives.

Cette année, 30 000 hectares de forêts ont été incendiés en France. Trois fois plus que les zones détruites en moyenne au cours de cette période. Les incendies qui détruisent plus de 10 000 hectares ne font plus exception, mais deviennent la norme. C’est la conséquence de l’accélération du réchauffement de la Terre dans la catastrophe climatique globale qui a déjà commencé. Les périodes dites de risque s’allongent également, les experts parlent de plusieurs jours ou semaines critiques tous les ans. Et la répartition géographique n’est plus limitée à la Méditerranée et au pays (côte atlantique), qui sont les zones traditionnelles d’incendie de forêt. Ainsi cette année les incendies battre un record: 1 millions d’hectares sont partis en fumée en Europe, des centaine de milliers rien qu’en Espagne et au Portugal… En retour la propagation déchaînée des incendies de forêt sont de nouveaux facteurs accélérant de la catastrophe écologique mondiale.

Le fasciste Sebastian Chenu (Rassemblement national – RN) décrit cette situation comme étant la consequence d’un gouvernement incompétent. Cette personne, tout comme son Parti, essaie de se présenter de manière démagogique comme le représentant des petits agriculteurs et des viticulteurs. C’est les tromper et ne pas leur donner les moyens de comprendre et de résister à la catastrophe climatique. Ce faisant le RN nie non seulement la catastrophe climatique, mais l’accélèrent dans l’intérêt des monopoles pétroliers et gaziers dominants. Le programme du RN est d’éliminer toutes les barrières environnementales qui entravent la réalisation du maximum de profits et vote toutes les mesures gouvernementales allant en ce sens. C’est la façon de penser de Trump et Co.

Il doit être clair que :

  • Les petits et moyens agriculteurs et les viticulteurs doivent être indemnisés, leur contribution à la protection du paysage doit être encouragée.
  • Au contraire il faut supprimer les subventions aux agro-industriels qui par leur extension détruisent les campagnes.
  • Lutter pour que le fardeau de la catastrophe environnementale mondiale n’écrase pas la classe ouvrière et les larges masses
  • Lutter globalement pour atténuer la catastrophe climatique mondiale qui a commencé.
  • Il s’agit de rejeter toutes les politiques qui visent à faire accepter (à « s’adapter » comme on l’entend souvent !) la catastrophe et de promouvoir celle qui contribuent à la repousser.

Nous conclurons ce court article par l’introduction du livre de nos camarades allemands: « La catastrophe environnementale mondial a commencé », dont nous ne saurions que vous conseiller de lire, d’y réfléchir et à agir de toute urgence.

« Depuis les années 1980, notre collectif de rédaction analyse le processus en cours qui sape l’unité entre l’homme et la nature sous le capitalisme. En 2014, nous avons publié le livre « Alerte à la catastrophe ! Que faire contre la destruction délibérée de l’unité de l’homme et de la nature ? ». Nous y avons démontré que la crise environnementale planétaire apparue dans les années 1970 était devenue une loi inhérente à l’économie de l’impérialisme. La condition décisive en était la nouvelle organisation de la production capitaliste internationale depuis les années 1990. Depuis lors, le mode de production est exclusivement axé sur le profit maximal et la domination du marché mondial. Sous la dictature des supermonopoles internationaux, il est lié, sous peine de disparaître, à l’exploitation abusive croissante de l’environnement naturel.

Au cours des dernières années, cette évolution inhérente a pris la qualité d’une catastrophe environnementale mondiale. Dans le livre « La crise des sciences naturelles bourgeoises », nous avons qualifié en février 2023 qu’elle a initié un processus de destruction et d’autodestruction de la biosphère qui avance constamment. En raison de cette évolution, l’humanité se trouve dans une crise existentielle latente. Le risque aigu de guerre mondiale qui est apparu en 2022 avec la guerre en Ukraine aggrave cette évolution. Il s’accompagne d’un risque d’échange de coups nucléaires qui serait dévastateur pour l’homme et la nature.

Le livre « Alerte à la catastrophe ! Que faire contre la destruction délibérée de l’unité de l’homme et de la nature ? » a déjà tiré des conséquences radicales de cette évolution : La lutte pour la protection de l’environnement naturel doit devenir partie intégrante de la lutte de classe mondiale de la classe ouvrière pour surmonter le système impérialiste mondial et la lutte environnementale des larges masses doit prendre un caractère visant à transformer la société.

Le saut qualitatif vers la catastrophe environnementale mondiale que nous craignons depuis les années 1980 a commencé plus tôt que prévu. Les conclusions n’en sont que plus urgentes.

À cause de cette évolution, la recherche environnementale bourgeoise et les politiciens bourgeois se retrouvent dans une crise ouverte. En raison de leurs intérêts de classe bourgeois, ils ne peuvent ou ne veulent pas comprendre ce qui est devenu maintenant un fait dramatique. Peut-être que certains parmi eux ne sont que les victimes de leur propre enjolivure et de leur manipulation de la réalité. Après tout, c’est le mode de pensée et de travail positiviste et pragmatique qui prédomine dans leur politique et leurs sciences naturelles. Mais il est plus probable qu’ils en sachent plus sur l’évolution réelle qu’ils ne l’admettent. Qu’ils veuillent l’admettre ou non, ils abandonnent délibérément l’humanité à la catastrophe tant que le capital financier international dominant sans partage, qui en est le principal responsable, reste au pouvoir.

Malgré la conscience environnementale accrue, les influences de l’idéologie bourgeoise et du mode de pensée petit-bourgeois font que les masses populaires sous-estiment encore l’ampleur de cette évolution.

Il est absolument nécessaire de comprendre pleinement la nouvelle situation de départ afin de tirer les conclusions nécessaires pour la lutte de classe internationale et le sauvetage de l’humanité. La grande masse de la population mondiale ne veut pas sombrer dans la barbarie capitaliste. Nous sommes fermement convaincus que des centaines de millions de personnes se dresseront contre le système impérialiste mondial et lutteront pour une société socialiste sous la ligne directrice de l’unité de l’homme et de la nature.

Nous publions nos analyses sur la genèse de la catastrophe écologique mondiale sous la forme de ce volume complémentaire au livre « Alerte à la catastrophe ! Que faire contre la destruction délibérée de l’unité de l’homme et de la nature ? ». Les affirmations de base qui y sont formulées restent valables et constituent la synthèse initiale de ce livre. Le nouveau volume complet de la série Voie révolutionnaire qui en résulte est à nouveau le résultat d’un progrès collectif dans la recherche et la connaissance matérialistes et dialectiques. Il renforce l’optimisme révolutionnaire bien fondé par rapport au fait que et comment il est possible d’éviter que la catastrophe environnementale mondiale qui a commencé n’atteigne sa maturité complète. »

Stefan Engel, octobre 2023  

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *