14 octobre 2025

On a r’trouvé l’pognon !

L’État au service du capital : 211 milliards de raison de renverser le système

211 milliards d’euros. C’est la somme colossale que l’État français a versée en 2023 aux entreprises sous forme d’aides publiques. 211 milliards — un chiffre qui ne parle à personne, tant il dépasse l’imagination. Pour comprendre :

  • 1 million = 40 ans de travail d’un ouvrier au SMIC.
  • 1 milliard = 1 000 fois plus, soit 40 000 ans de SMIC.
  • 211 milliards = 8,4 millions d’années de travail offertes chaque année aux capitalistes.

Imaginons un foyer qui gagne 30 000 € par an. Eh bien, l’État agit comme s’il empruntait l’intégralité de ce revenu pour le donner à des milliardaires, tout en demandant ensuite à ce même foyer de se serrer la ceinture pour rembourser la dette. Voilà la logique du capitalisme : privatiser les profits, socialiser les pertes.

Les sénateurs parlent de “choc de transparence”, de “rationalisation”. Mais leur rapport, même s’il dévoile l’ampleur du pillage, reste enfermé dans la logique du système. Ils veulent mieux compter le butin, pas arrêter le vol.


Le capitalisme n’est pas une dérive morale, mais un système

Ce ne sont pas seulement les patrons rapaces ou les politiciens corrompus qu’il faut accuser. Ce système n’est pas le produit de la méchanceté de quelques individus : il obéit à des lois économiques objectives. Le capitalisme est un mode de production fondé sur la recherche du profit privé, et cette logique le pousse à s’étendre, à concentrer le capital, à exploiter toujours plus.

Lénine l’avait montré : le capitalisme entre dans sa phase monopoliste — l’impérialisme — quand l’exportation de capitaux, la domination des banques et des grands groupes remplacent la libre concurrence des débuts. C’est cette phase que nous vivons aujourd’hui.


1️⃣ L’exportation des capitaux et le prolétariat mondial

Par la multiplication des échanges et des investissements, les capitaux s’exportent vers tous les continents. L’industrie s’étend, le nombre d’ouvriers explose à l’échelle mondiale. Le prolétariat est désormais lié dans la production internationale, mais aussi placé en concurrence d’un pays à l’autre.
Le travailleur français, malmené par les licenciements et la précarité, est mis en compétition avec l’ouvrier asiatique, africain ou latino-américain. C’est ainsi que le capital financier international domine l’ensemble du globe et organise la surexploitation mondiale.


2️⃣ Les forces productives au service du profit, non de l’humanité

La science, la technologie, la productivité ont atteint un niveau tel qu’elles pourraient satisfaire les besoins de tous les êtres humains, dans le respect de la nature et du travail.
Mais dans le cadre des rapports capitalistes, ces forces sont détournées en instruments de domination.
Elles servent à accroître le profit, à détruire la planète, à épuiser les travailleurs. Ce n’est pas la technologie qui est mauvaise : c’est la propriété privée des moyens de production qui la rend destructrice.
Dans les mains du prolétariat, les forces productives pourraient libérer l’humanité ; dans celles du capital, elles l’enchaînent.


3️⃣ La socialisation de la production et l’appropriation privée : la contradiction explosive

L’internationalisation du capital a développé une production sociale gigantesque. Les richesses sont créées collectivement, mais accaparées par une infime minorité. Cette contradiction entre la socialisation du travail et l’appropriation privée des profits pousse le système vers sa décomposition économique, politique et idéologique.

Les crises s’enchaînent :

  • Crises économiques : délocalisations, fermetures d’usines, licenciements massifs.
  • Crises financières : spéculation, endettement public et privé.
  • Crises écologiques : destruction des ressources au nom du profit.
    Et aujourd’hui, crise politique : la bourgeoisie elle-même ne parvient plus à gouverner.

La France en crise politique ouverte

L’impuissance du pouvoir bourgeois atteint un point critique. En quelques semaines, aucun Premier ministre n’a pu être désigné ; le dernier gouvernement n’a tenu que 27 jours. La Cinquième République vacille, incapable de trouver une direction stable pour gérer la crise. Ce n’est pas un accident : c’est le signe que la superstructure politique ne correspond plus à la base économique.

Quand les contradictions du capitalisme s’aiguisent, la classe dominante se divise, l’État se bloque, et les masses cherchent une issue. Voilà la situation que nous vivons : une crise organique, où le vieux monde pourrit sans que le nouveau ait encore pris le dessus.


Pour un véritable “choc” : celui du pouvoir ouvrier

Le rapport du Sénat parle de transparence, d’évaluation, de rationalisation. Mais rien ne changera tant que le pouvoir restera entre les mains de ceux qui vivent du travail des autres.
Le véritable choc, ce n’est pas dans leurs bureaux qu’il se produira. Il viendra du peuple organisé, du prolétariat conscient de sa force, qui s’unira pour briser les chaînes du capital.

211 milliards chaque année pour les riches, des hôpitaux qui ferment, des écoles qui tombent en ruine, une démocratie en crise : tout cela a une cause unique — le capitalisme en décomposition.
La seule réponse, c’est la lutte révolutionnaire pour que les travailleurs s’emparent des moyens de production et fassent passer les richesses du côté de ceux qui les créent.

Pas un “choc de transparence”, mais un choc de pouvoir.
Le pouvoir aux travailleurs, la fin du pillage capitaliste.

Bachir

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