Lénine, l’Ukraine et le droit des nations à disposer d’elles-même

Dès 1914, Lénine, prend ouvertement position en faveur du droit des peuples à disposer d’eux-même. Dans les deux extraits qui suivent, il aborde le cas  de l’Ukraine. Le premier extrait provient d’une analyse intitulée Du droit des nations à disposer d’elle-même. Lénine répond avant tout à Rosa Luxembourg et à son article polonais intitulée « la question nationale et l’autonomie », publié en 1908, dans lequel elle remettait en question ce droit. Par la suite, Lénine précise à de nombreuses reprises sa position comme dans cet extrait issu de la Pravda. La question nationale est toujours d’actualité dans de nombreux pays dominés et en particulier aujourd’hui en Ukraine, en Palestine, au Kurdistan….Remarquons que Lénine parle toujours de la question nationale du point de vue de l’avenir du mouvement ouvrier, du point vue du socialisme.

SNU : Que signifie cette obsession du réarmement ?

Un « réarmement civique et moral »?
Ce début d’année 2024 a été marqué par les déclarations du président de la République et de plusieurs ministres sur la nécessité d’un «réarmement civique et moral » de la jeunesse. Prisca Thevenot (ex-Secrétaire d’État à la Jeunesse et au SNU, aujourd’hui porte-parole du gouvernement) développe à ce propos : « Le sens du devoir, il n’est pas inné, il s’apprend, il se développe, il s’entretient. Et oui, le Service national universel permet cela. Nous devons nous rappeler que nous avons un destin commun, peu importe d’où l’on vient, où on habite, qui l’on est. »
Cette idée fausse du « destin commun », vieille rengaine de la propagande de guerre, participe, comme l’uniforme, à la tentative gouvernementale de masquer les inégalités sociales. Or, dans l’Histoire comme de nos jours, ce sont les milieux populaires qui paient le plus lourd tribut à la guerre, qu’on soit envoyé·es au front ou qu’on subisse les destructions et la misère qu’elle engendre. Proposer le stage de cohésion du SNU comme seule alternative aux élèves de seconde qui ne trouveraient pas de stage dans le monde professionnel au mois de juin, correspond d’ailleurs à cette idée. Ce sont élèves les plus pauvres, ne bénéficiant pas toujours d’un réseau suffisant, qui se retrouveront inscrit.e.s au stage de cohésion du SNU.

Agriculture et élevage dans la tempête.

Entre ouvriers agricoles, d’une part, et agro-industriels, investisseurs, grands propriétaires, d’autre part, se trouve la masse des petits et moyens agriculteurs ou éleveurs qui cherchent à survivre en livrant leur production dont ils ne peuvent eux-mêmes fixer le prix. Ayant abandonné pour la plupart les pratiques de solidarité entre eux dans les années 70-80 au profit d’un illusoire développement en tant qu’entreprise valorisant un capital, ils subissent de plein fouet les lois du capitalisme : concurrence entre eux à l’échelle nationale et surtout internationale, surproduction qui fait baisser les prix, hausse du prix des terres accaparées par l’agrobusiness, hausse rapide du prix du matériel (tracteur + 40 % en quelque 5 ans), des engrais, des semences, des pesticides qui tuent les sols, encadrement du crédit qui pousse à la ruine et même au suicide nombre d’entre eux.

Mégabassines : l’État et les gros céréaliers (2ème partie)

Tout juste arrivée du cabinet du ministre de l’Intérieur, la représentante de l’État se justifiait à la presse : « J’ai bien compris que c’était un sujet de tension, d’intérêt majeur. Un protocole a été signé, soutenu par l’État. Des engagements ont été pris et mon but est en toute impartialité de faire respecter les termes de ce protocole. »
Les éléments que nous avons recueillis pour retracer les étapes de la signature et de la mise en application du protocole contredisent cette profession d’impartialité. Noyautée par les intérêts de l’agriculture industrielle, la démarche a été menée au pas de charge par la Coopérative de l’eau 79, maître d’ouvrage des bassines, et par les services de l’État. Quitte à piétiner décisions de justice et manquements manifestes aux engagements pris, pourtant garantis par la préfecture.

Profits, export et grandes cultures : les vraies raisons des mégabassines (1ère partie)

Les vraies raisons des mégabassines. La démarche devait proposer un modèle agricole plus respectueux des milieux et des habitants. Elle s’est muée en une « guerre de l’eau », avec la boue des Deux-Sèvres pour tranchées, des procès en série et une violence institutionnelle et politique culminant aux abords du chantier de Sainte-Soline, le 25 mars 2023 : le déploiement hors de proportion des forces de sécurité et l’usage indiscriminé d’armes de guerre avait blessé, parfois gravement, des centaines d’opposants et opposantes pacifiques. Mais quel projet agricole a-t-on ainsi défendu ?  Notre enquête met à mal les arguments des partisans des mégabassines qui disent défendre une agriculture locale visant à maintenir l’élevage. L’analyse de données administratives, agricoles et économiques montre un lien étroit entre les projets de bassines et une filière céréalière omniprésente dans la région, majoritairement tournée vers le marché international via le port céréalier de La Rochelle, en Charente-Maritime.

Lénine et l’immigration

En octobre 1913, Lénine publie un article peu connu sur « Le capitalisme et l’immigration des ouvriers »[2]. Il y indique que le capitalisme « a créé une sorte particulière de transmigration des peuples. Les pays dont l’industrie se développe rapidement utilisent davantage de machines et évincent les pays arriérés du marché mondial, relèvent chez eux les salaires au-dessus de la moyenne et attirent les ouvriers salariés des pays arriérés. Des centaines de milliers d’ouvriers sont ainsi transplantés à des centaines et des milliers de verstes. Le capitalisme avancé les fait entrer de force dans son tourbillon, les arrache à leurs contrées retardataires, les fait participer à un mouvement historique mondial et les met face à face avec la classe internationale puissante et unie des industriels ».
Cette constatation conduit aussitôt Lénine à la remarque suivante : « Nul doute que seule une extrême misère force les gens à quitter leur patrie, que les capitalistes exploitent de la façon la plus éhontée les ouvriers émigrés. Mais seuls les réactionnaires peuvent se boucher les yeux devant la signification progressive [souligné par Lénine] de cette moderne migration des peuples. Il n’y a pas et il ne peut y avoir de délivrance du joug du capital sans développement continu du capitalisme, sans lutte des classes sur son terrain. Or c’est précisément à cette lutte que le capitalisme amène les masses laborieuses du monde entier, en brisant la routine rancie de l’existence locale, en détruisant les barrières et les préjugés nationaux, en rassemblant les ouvriers de tous les pays dans les plus grandes fabriques et mines d’Amérique, d’Allemagne, etc. »