Nous considérons que le mouvement social en France arrive dans
une situation charnière. Nous pensons que, plus la situation se
développe, plus la crise s’approfondit, nationalement et
internationalement, plus le besoin de structuration devient criant.
A nos yeux, toutes les initiatives qui vont dans le sens de plus de solidarité internationale et de plus de combativité dans les masses populaires sont à saluer. Nous avons apporté notre approche, d’autres en ont apporté une parallèle, que ce soit le cortège internationaliste à l’initiative des Jeunesses Communistes de Lyon ou le cortège de tête masqué unissant Gilets Jaunes et plusieurs forces politiques, syndicale ou antifascistes.
Toutes vont dans un sens positif, qui contribue à appuyer un renforcement des organisations de lutte, chose primordiale dans la période d’incertitude dans laquelle nous sommes.
L’Unité Communiste de Lyon, l’Union Prolétarienne Marxiste Léniniste et, d’une manière générale, toutes les organisations de l’ICOR, promeuvent un travail unitaire entre toutes les organisations combatives, dans le but de battre l’impérialisme et la capitalisme.
1er mai – cortège internationaliste et révolutionnaire – meeting sur l’UE.
Communiqué commun UPML – UCL, membres de l’ICOR en France.
Nous avons marché ensemble à Lyon, sous la bannière de la révolution et de l’internationalisme !
A Lyon,
le premier mai, jour de lutte internationale pour tous les travailleurs
et toutes les travailleuses, nous avons conjointement défilé. Sous les
couleurs de l’Unité Communiste de Lyon, de l’Union
Prolétarienne Marxiste-Léniniste, de l’ICOR, mais également de Partizan et du Marxistisch-Leninistische Partei Deutschlands, nous avons battu le pavé et scandé notre solidarité avec les luttes démocratiques et révolutionnaires dans le monde entier.
Nous
considérons que le fait de pouvoir organiser ce cortège de manière
conjointe, en tant qu’organisations membres de l’ICOR, avec l’appui et
le soutien d’autres forces progressistes alliées, représente un
succès. Un succès à la fois en termes de travail préparatoire, en termes
d’exécution, mais également un succès sur la voie d’une plus ample
coordination et intégration à un ordre du jour commun entre nos
organisations.
Nous pensons que le fait que l’ICOR puisse se
développer en France est essentiel. En tant que puissance impérialiste
agressive et réactionnaire, la France joue un rôle important dans
l’écrasement et l’asservissement colonial et néo-colonial d’une partie
de la planète. Le prolétariat de France ne peut non plus être isolé
internationalement des mouvements menés pas ses frères et sœurs de
classe, notamment en Allemagne ou en Espagne, où de grandes
organisations membres de l’ICOR existent.
Pour nous, ce cortège représente une première étape dans ce travail. Un premier jalon. Chaque année, il est plus fourni.
Nous
saluons les organisations qui ont soutenu et participé à ce cortège,
comme nos camarades de la Maison de la Mésopotamie ou l’organisation
antifasciste Jeune Garde Lyon.
Nous saluons également l’ensemble de
ceux qui ont pris la rue, sous les couleurs de leurs syndicats, sous le
gilet jaune de la lutte, dans leurs organisations politiques.
Nous
saluons également ceux et celles qui, en tant qu’individus, sont venus,
avec leur combativité propre, grossir les rangs de cette manifestation.
Sans
la présence de cet ensemble de forces, ce premier mai n’aurait pas été
la réussite qu’il a pu être. La manifestation de Lyon, comme celles de
France ou du monde entier, ont été marquée par un dynamisme et un esprit
revendicatif puissant.
Face à cette montée des mouvements
populaires, la réponse de la bourgeoisie et des impérialistes est
invariablement la même : la répression.
Nous ne pouvons oublier les
combats menés, dans leurs pays respectifs, par les camarades qui
défilaient à nos côtés. En ce moment, dans l’Etat prison Turc, les
luttes sociales sont à leur paroxysme. Le régime d’Erdogan a subi un
revers lors des élections municipales, mettant en avant le fait que les
peuples de Turquie n’adhèrent pas à son projet fasciste. Dans
les geôles, la grève de la faim impulsée par Leyla Güven se poursuit
depuis plus de 170 jours, mettant en péril la vie de plusieurs centaines
de militants et de militantes pour la liberté.
Nous ne pouvons
oublier le fait que les méthodes terroristes d’emprisonnement sans
jugement de l’Etat Turc, sa pratique de la sale guerre, les crimes qu’il
commet ne lui sont pas spécifiques.
Demain, même dans les pays
impérialistes, se targuant de leur « démocratie », de leurs « libertés
fondamentales », ces pratiques peuvent s’appliquer. En Allemagne, le
processus de droitisation restreint progressivement les droits sociaux
et politiques des masses populaires. L’Etat Allemand n’a pas hésité
ainsi à tenter de censurer nos camarades du MLPD, à obtenir que les
organisations bourgeoises l’isolent. En vain !
En France, la
lutte des Gilets Jaunes a jeté à terre le masque démocratique. Le
pouvoir a frappé fort, sans respect pour ses propres lois, pour liquider
la colère sociale. Il n’a pas hésité à manœuvrer à coups de
pseudo-débats pour essayer d’appuyer sa politique de liquidation
complète des acquis sociaux. Il n’hésite plus à limiter les libertés
démocratiques, votant des lois contre les manifestations arrêtant
préventivement, interpellant sur de simples soupçons et menant une
politique de provocation pour justifier un écrasement physique des
manifestations.
À Lyon, la police est venue intimider et fouiller les participants au
cortège internationaliste et révolutionnaire, avant même le départ de
la manifestation. Après celle-ci, elle a manœuvré pour nasser ceux qui
voulaient notamment se rendre au repas libertaire organisé chaque
premier mai. Le but de tout ceci était de trouver un prétexte pour
frapper.
À Paris, le régime s’est vautré dans les mensonges les plus
éhontés, affirmant que les manifestants étaient entrés pour saccager
l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Dans les faits, les manifestants et
manifestantes s’étaient réfugiés pour échapper aux coups, aux gaz et aux
tirs. Des policiers ont même jeté des pavés sur ceux qui arpentaient la
rue.
Nous dénonçons ce jeu de provocation et ces violences
orchestrées par l’Etat bourgeois et sa police. Nous appelons à la
solidarité entre les manifestants et manifestantes !
Nous avons
saisi l’occasion de ce travail commun pour inviter à une
conférence-débat commune sur la question de l’UE et de son
effondrement. Nous savons qu’il existe des analyses variées sur la
situation de l’Union européenne et sur son développement probable.
Cette
conférence-débat était l’occasion de poser tant la question de
l’histoire de l’Union européenne que de pouvoir également poser à la
fois les questions des tendances à l’intégration qu’ont les
bourgeoisies, tout comme de leur concurrence exacerbée. Elle était
l’occasion de rappeler la nature de l’Union européenne : une alliance
réactionnaire d’impérialismes pour le partage de marchés. Nous avons
voulu tordre le cou à plusieurs conceptions fausses, qui tendent à
penser que l’Europe est amendable, réformable, qu’elle peut changer de
nature. Mais également qui séparent la question de l’UE de la question
du capitalisme et de l’impérialisme en général, et qui tendent à
considérer que la France est dominée par un capital apatride, par
l’Allemagne ou par les USA.
Surtout, cette conférence a pu
indiquer un point central : la crise de l’UE est avant toute chose la
transcription européenne de la crise du capitalisme. Ce n’est pas l’UE
qui crée la crise, ni la sortie de celle-ci qui permettra de la
juguler. La seule et unique résolution de cette question passe par la
destruction du système d’asservissement et d’exploitation
capitaliste-impérialiste.
Alors, et uniquement alors, la
question d’une « Union Européenne » pourra se poser sans qu’elle
implique une exploitation et une domination d’Etats -et de
classes sociales- sur d’autres.
Nous pensons qu’il faut s’opposer à
l’UE dans ses actions antisociales, mais ne pas perdre de vue que
le cœur battant de notre ennemi est chez nous : c’est notre bourgeoisie
impérialiste en tout premier lieu.
En présence d’un camarade
délégué de l’ICOR, nous avons pu également présenter la coordination,
ses buts et ses moyens d’action. Nous pensons qu’il faut saisir chaque
occasion pour illustrer le fait que l’internationalisme de l’ICOR n’est
pas fait de phrases creuses, mais qu’il est concret et réel,
se traduisant par de véritables victoires.
Nous pensons que
pour gagner,nous avons un besoin impérieux d’un Parti organisé pour
lutter contre notre impérialisme et notre bourgeoisie monopoliste, mais
également une alliance internationale de partis révolutionnaires. Nous
voulons travailler, conjointement avec d’autres forces, à construire
tout cela.
Nous appelons ceux et celles qui partagent cette volonté à rejoindre les organisations membres de l’ICOR et à soutenir l’ICOR.
Cette
journée de lutte est, à nos yeux, un succès. Un succès qui en appelle
d’autres, qui peuvent et doivent se concrétiser par le renforcement des
organisations communistes et des organisations de défense populaire.
Vive l’ICOR, vive le communisme !