6 novembre – journée internationale de lutte pour l’environnement
Alerte à la catastrophe : Sauvons l’environnement de l’économie de profit !
Tout le monde a constaté la multiplication et l’intensification des événements extrêmes : pluies exceptionnelles comme les 500 mm d’eau en quelques heures tombés sur les Alpes Maritimes, celles provoquant des catastrophes en Belgique, en Allemagne et en Chine ; sécheresses au Sahel ; incendies en France, Grèce, Algérie, Turquie, USA et Australie, températures extrêmes comme en Sibérie ou au Moyen Orient où des ouvriers immigrés travaillent et meurent par 50 °C.
Les scientifiques sont d’accord : ce sont bien les activités humaines, donc l’organi-sation de la production qui génère ces catastrophes aujourd’hui. Que vont en conclure les gouvernements qui ont validé ce rapport en tant que membres de l’ONU ?
En France, quatre organisations (Oxfam, « Notre affaire à tous », la Fondation Hulot pour l’homme et la nature et Greenpeace France) ont porté plainte contre l’Etat et gagné devant le tribunal administratif qui a reconnu en février 2021 « la responsabilité de l’Etat dans la crise climatique ». Leur objec-tif : « contraindre l’Etat à agir pour tenir ses engagements climatiques s’il refuse de le faire lui-même ». Mais de quel moyen ces organisations disposent-elles pour « contraindre l’Etat » ? Celui-ci protège les intérêts de la classe dominante et du capitalisme actuel par tous les moyens : subventions, lois, répression des opposants. Bizarre, que ces organisations demandent à l’Etat de résoudre le problème ?!!
Aux catastrophes actuelles s’ajoutent : la montée des eaux, l’augmentation de dégagement du méthane compris dans le permafrost (Canada, Sibérie), la destruction des écosystèmes souvent à l’origine des pandémies, la disparition des espèces, l’artificialisation des sols, l’usage des pesticides qu’on retrouve partout, la spéculation immobilière qui conduit à construire en zones inondables etc… Bref, la pollution de l’air, des sols et des océans par des déchets etc. menacent d’une catastrophe écologique planétaire mettant en question la survie de l’humanité
L’accord de Paris (Cop 21) a échoué !
Interrogés à France Inter le 10 Août, deux experts du GIEC ont exprimé leur inquiétude, mais leurs maîtres mots restent « s’adapter » et « il faut y croire … si c’est respecté » (par les gouvernements). Comment y croire après la 21ème conférence ?!? S’adapter à quoi ? L’accord de Paris limitant la hausse des températures à 1,5° C n’a pas été respecté. Les émissions de gaz à effet de serre n’ont pas diminué, non plus, et les températures montent. La classe dominante ne veut pas s’adapter si elle n’y trouve pas source de profit.
Macron a convoqué la Convention Citoyenne sur le climat pour paraitre renouer avec les aspirations écologiques populaires. Puis fidèle à ses engagements envers le MEDEF et les grands Monopoles internationaux, Macron a aussitôt censuré les propositions qui pouvaient être efficaces.
Le système capitaliste est responsable.
Lors de sa démission du gouvernement Macron, Nicolas Hulot a déclaré : « On s’évertue à entretenir et à réanimer un modèle économique marchand qui est la cause de tous ces désordres ». (Réchauffement climatique, chute de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, artificialisation des sols, la folie du nucléaire). Il a tout à fait raison de dénoncer le « modèle économique marchand ».
Les crises font parties du système : sur le plan global les crises économiques, financières, spéculatives ou pas, se multiplient que ni le capitaliste individuel ni les groupes financiers ne peuvent éviter. Même chose pour la crise environnementale. Ils ne peuvent qu’en rejeter la charge sur le dos des classes dominées avec l’aide des gouvernements. C’est ce qui a déclenché la résistance légitime des gilets jaunes.
Face aux résistances populaires qui se manifestent en permanence plus ou moins vigoureusement (Salaires, conditions de travail, soutien aux plus combatifs, lutte pour des embauches et la réduction du temps de travail) ; mais aussi face à la concurrence mondiale organisée par les grands groupes monopolistes, aucun capitaliste n’est assuré de vendre ses marchandises, de réaliser un profit suffisant garantissant son avenir. Il y a toujours des perdants, d’abord les travailleurs.
La concurrence entre pays impérialistes et entre grands groupes exacerbe et accélère la destruction de la nature, en particulier dans les pays dominés soumis au pillage de leurs richesses naturelles par les groupes monopolistes.
Alors pour chaque capitaliste, pas question de dépenser un sou de sa propre initiative pour rechercher des modes de production moins coûteux pour l’humanité, de prendre en compte les dégâts déjà causés à l’environnement, la maltraitance des animaux, etc.
L’exploitation et l’oppression entraînent chômage, délocalisations, pollution généralisée, mala-dies…sauf si le rapport de forces avec les prolétaires, autres producteurs et défen-seurs de la nature l’y oblige vraiment.
Prenons l’exemple de l’eau marchandée : combien ça coûte de ne pas avoir de la bonne eau au robinet, d’être obligé d’acheter des bouteilles en plastique souvent non recyclé au supermarché qu’on retrouve ensuite dans les océans, puis dans nos assiettes sous forme de nano particules ? Cette pollution est sans effet immédiat ; elle n’en est pas moins toxique.
Le déboisement en Amazonie, c’est la destruction du poumon de la planète. On y brûle beaucoup de bois, d’où des émissions de gaz à effet de serre comme jamais. Mais on ne va pas gêner le fasciste Bolsonaro et les groupes capitalistes qui le soutiennent. La plantation de soja est prioritaire pour les groupes monopolistes, ça rapporte gros.
La révolte importante de la jeunesse est 100 % légitime et doit être soutenue. Elle dénonce les éventuelles mesurettes des gouvernements ainsi que le greenwashing dérisoire et intéressé des entreprises polluantes. Son mot d’ordre clair « Changer le système, pas le climat » ne provoque que mépris de la part de la classe dominante et moquerie à l’égard de Greta Thunberg.
Il y a incompatibilité absolue entre la soif de profits avec la complicité des Etats et le besoin de sauver nos bases de vie.
Il y a urgence à avancer — alors attention aux impasses !
Voter pour Europe Ecologie les Verts ?
Leur programme annonce :
« La finance est utile quand elle est au service du financement de l’économie réelle, elle devient nuisible et prédatrice quand elle met l’économie réelle à son service. »
Dans quel monde vivent les dirigeants d’EELV ? L’« économie réelle » capitaliste n’exploiterait pas le travail, ne gaspillerait et ne détruirait pas la nature ? Comment comprendre qu’ils constatent en même temps que « les banques dictent leurs lois aux politiques » ? Ils renoncent à contester le pouvoir « réel » du capital financier, celui des banques et des grands groupes industriels. EELV sont un parti social-démocrate de gouvernement, « gestionnaire loyal du capitalisme » (Léon Blum, 1936) comme le PS ou les Verts allemands.
Nouvelles technologies — la solution ?
Certains disent qu’on pourra toujours résoudre tous les problèmes avec de nouvelles techniques reposant sur les avancées de la science comme le moteur à hydrogène. Tous ces changements sont encore un moyen de faire du fric ; la voiture électrique est hors de prix et aussi polluante ! Toutes les autres à la casse ? Développons d’abord les transports en commun gratuits dans les villes, le train et les circuits courts plutôt que le tourisme spatial pour caprices de milliardaires !
Croissance — décroissance ?
La fiction d’une croissance capitaliste « illimitée » est à rejeter. Mais les partisans de la décroissance simplifient le problème. Ils ne disent comment et pour qui limiter la consommation alors que des milliards de personnes n’ont pas accès au minimum : eau, alimentation, santé, éducation, énergie…
Une écologie « neutre » et apolitique ?
La plupart des ONG rendent quelques services et dénoncent des abus, mais ne peuvent agir contre les Etats impérialistes qui les subventionnent. En s’inclinant devant les règles de « l’économie réelle », elles tentent souvent d’interdire la nécessaire politisation du débat.
On a besoin d’une perspective politique claire et ambitieuse face aux conservateurs proches de la classe dominante (LR, LREM, PS), aux démagogues fascisants du RN, aux conservateurs déguisés qu’ils soient réformistes (PS-EELV) ou dirigeants repentis du communisme (PCF).
La destruction massive des bases d’existence naturelles de l’Humanité exige un changement de société
Beaucoup pensent que toutes les richesses sont créées par le travail humain. Cette idée répandue par les journaux patronaux et dans des tracts syndicaux est totalement fausse. On récupère l’eau, l’oxygène, les métaux, les plantes … qui existent dans la nature. Le travail humain ne les crée pas. Karl Marx a dénoncé cette idée qui fait de la bourgeoisie, organisatrice actuelle de la production, le maillon indispensable à toute société et qui légitime l’exploitation. Non, la bourgeoisie et le mode de production sont le problème !
Beaucoup de travailleurs s’inquiètent pour l’environnement mais les patrons opposent systématiquement mesures écologiques et emplois pour faire accepter des conditions de travail dangereuses pour la santé et l’environnement. Les maladies professionnelles nous interpellent : ne choisissons pas entre un salaire immédiat et la lutte pour un avenir meilleur.
Seuls des combats de longue durée et de fond ont pu faire reculer l’Etat et les capitalistes sur l’amiante, les OGM, le nucléaire en Allemagne, certains grands projets inutiles comme Notre Dame des Landes. Mais ils n’ont pas réglé les problèmes climatiques, de pollution généralisée, de surexploitation de l’homme et de la nature (surpêche, contamination des sols, réchauffement des océans). Les solutions isolées ou la punition des classes pauvres par des taxes, l’interdiction du diesel ou bien encore la cotation en bourse des droits à polluer ne changent rien.
Pour le socialisme révolutionnaire !
Des luttes en urgence s’imposent : préserver l’eau, des logements collectifs durables pour tous, bien isolés, à loyer modéré, transformation de l’agriculture et de l’élevage, développement des énergies renouvelables, transports collectifs, arrêt des constructions dans les zones inondables autorisées par complaisance …
Quelques reculs de la classe dominante ne feront pas oublier qu’il faut le socialisme pour être à la hauteur des enjeux pour l’humanité :
1° La prise révolutionnaire du pouvoir d’Etat et la démocratie directe pour s’occuper des affaires politiques et construire un Etat des producteurs-consomma-teurs. La Commune de Paris, en 1871 nous montre la voie. Il faut que le prolétariat s’impose contre le risque de formation d’une nouvelle bourgeoisie, comme cela s’est passé en Russie et en Chine.
2° La collectivisation des moyens de production pour développer les forces productives, ce qui permet la participation de tous, donc l’élimination du chômage, un revenu garanti pour tous et de bonnes conditions de travail et de vie.
Développer les énergies renouvelables pour l’indépendance énergétique en surmontant l’opposition petite bourgeoise de ceux qui, bien qu’écolos, n’en veulent pas près de chez eux : « Not in my back yard ! », « Pas dans ma cour ! ». Avoir un mode de penser collectif et solidaire.
C’est aussi la mise en commun de services : cantine par village, quartier ou immeuble, laveries pour soulager les familles. Aujourd’hui déjà des services de proximité (épicerie, médecine, aide aux devoirs, l’habitat collectif autogéré pour et par des personnes âgées) sont animés par des bénévoles et des municipalités pour faciliter la vie face aux carences de l’Etat.
3° La transformation des rapports de production : les travailleurs-consommateurs décident de ce qui est nécessaire, assurent le plein emploi et comment produire ; on travaille pour l’humanité et plus pour des intérêts privés ou des primes, avec l’égalité homme femmes, l’alliance ville-campagne, le respect du travail manuel et la formation intellectuelle pour tous.
4° L’internationalisme est indispensable pour sauver nos bases de vie. Les pays impérialistes sont les principaux responsables des pollutions et du réchauffement climatique. Ils pillent les richesses de la nature dans les pays dépendants et épuisent les matières premières. L’emballement climatique agrandit la misère, rend impossible l’agriculture et force de plus en plus la jeunesse à fuir leurs pays.
Pour la coordination et le soutien mutuel des luttes dans les différents pays.
Mouvement ouvrier et mouvement de protection de la nature peuvent constituer une force capable de mettre fin à la destruction de la nature et à l’exploitation comme au danger de guerre, en renversant le pouvoir économique et politique du capital financier. A condition de se libérer ensemble des règles inhérentes au fonctionnement capitaliste et de constituer une force.
Rejetons les discours « réformistes ». Organisons-nous dans un véritable parti communiste révolutionnaire.
L’Union Prolétarienne ML contribue à cette lutte. Nous sommes membre de l’ICOR (Coordination Internationale des Organisations Révolutionnaires).
Rejoins notre lutte ! Organisions des débats autour du 6 novembre, journée internationale de lutte pour l’environnement.
Pour nous joindre : Contact-upml@riseup.net Notre Site : https://upml.org
Prolétaire Debout n°18 (fin 2021)