A propos de cette journée (de 12h à 17h) : « FEMME INDONESIENNE EN LUTTE » du 28 mai 2022 à l’annexe de la Bourse du Travail au 67 rue Turbigo à Paris (métro République), voici quelques informations récentes sur la situation en Indonésie. En fin d’article vous avez un lien vers l’histoire du Parti Communiste Indonésien.
Correspondance
Ainsi, on a tenté de reporter les élections présidentielles prévues en 2024 et, en outre, de préparer une nouvelle loi qui permettrait à l’actuel président Jokowi de se présenter pour un troisième mandat, contrairement à la constitution en vigueur. Le 11 avril, des milliers de personnes ont manifesté à Jakarta pour exiger le retrait de ces projets et la démission immédiate du gouvernement. Des violences policières provocatrices ont été exercées à l’encontre des manifestants. Jokowi a dû faire marche arrière et a déclaré que ces plans étaient désormais nuls et non avenus.
Ces manifestations ont également exigé une nouvelle fois le retrait des « lois omnibus », frauduleusement intitulées « promotion de la création d’emplois et des investissements étrangers ». Le gouvernement n’a jusqu’à présent rien fait pour les retirer effectivement, bien que la Cour constitutionnelle indonésienne elle-même les ait déclarées inconstitutionnelles. Des millions de personnes ont déjà perdu leur emploi fixe ici à cause de la facilitation des licenciements dans cette loi. De nombreuses personnes licenciées ont été réembauchées, souvent dans la même entreprise, comme intérimaires dans des conditions déplorables. La revendication lors des manifestations est donc aussi le refus des bas salaires et l’augmentation sévère des salaires minimums fixés par l’Etat. En 2022, ces derniers n’ont été augmentés que de quelques centimes en de nombreux endroits, sous l’impulsion du gouvernement.
Les conséquences des lois omnibus sur la destruction de la nature sont tout aussi massives. La destruction des restes de la forêt tropicale pour l’huile de palme, les mines de charbon et les mines et pour les soi-disant investissements d’infrastructure du gouvernement comme les ports, les autoroutes, les barrages, etc. De même pour la nouvelle capitale Nusantara. Au cœur de la forêt tropicale de Kalimantan, une surface de 250.000 hectares de forêt vierge sera détruite pour accueillir les 800.000 personnes prévues, principalement des membres du gouvernement, de l’administration et de l’armée. Là, comme dans de nombreux autres endroits de Sumatra à la Papouasie, les paysans et les autochtones luttent contre l’expulsion forcée suite à ces projets.
Le scandale de l’huile alimentaire constitue actuellement un point culminant de l’opposition de millions de personnes au gouvernement. L’huile alimentaire est l’une des principales bases de l’alimentation en Indonésie. Presque tous les plats peuvent être préparés sans huile. La guerre en Ukraine a été l’occasion bienvenue pour une clique de spéculateurs et une mafia de l’huile alimentaire au sein du gouvernement de déplacer l’huile de palme indonésienne et d’autres produits pétroliers sur le marché mondial à des prix exorbitants et de s’enrichir. Conséquence : dans de nombreux endroits, il n’y a plus d’huile alimentaire à acheter et si c’est le cas, les prix augmentent massivement. Déjà dans le contexte de la pandémie de coronavirus, des millions de la population pauvre et de travailleurs étaient au chômage et tombaient sous le seuil de pauvreté.
Le gouvernement Jokowi est de plus en plus sous pression. Quatre hauts fonctionnaires, dont le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, ont été arrêtés pour avoir délivré des autorisations d’exportation illégales pour l’huile de palme, le ministère lui-même devant ainsi être mis hors de cause. En guise d’apaisement, Jokowi a dû promulguer à court terme une ordonnance interdisant provisoirement l’exportation d’huile de palme. Les syndicats annoncent maintenant des manifestations de masse dans de nombreuses villes et, au centre de Jakarta, une manifestation de masse contre le gouvernement, notamment pour le retrait immédiat de la loi Omnibus.
Il n’y a pas encore de crise sociale globale en Indonésie, mais les facteurs de sa formation se développent.
Lien connexe sur l’histoire héroique du Parti Communiste indonésien
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