3 octobre 2025

Sarkozy, des ministres « vertueux » et le vrai butin de la bourgeoisie

La presse s’emballe : Sarkozy, l’ancien président, a été condamné dans l’affaire libyenne pour association de malfaiteurs. Et il va aller en prison – du jamais vu ! Les faits sont trop têtus, l’accusation trop lourde : négocier avec un terroriste libyen accusé d’un attentat avec plus de 170 morts. Du fric pour financer la campagne présidentielle de Sarkozy contre une ’délicate’ intervention auprès de la justice pour blanchir le terroriste! Les médias donne la parole presque essentiellement à la droite qui s’insurge ! A commencer par Sarko lui-même qui parle de la « haine » de la justice qui aurait humilié la France, qu’il ira « complètement innocent » en prison « la tête haute ». La droite s’insurge contre la justice, le manque de preuves, la politisation de la jurisprudence… Martine Le Pen, tout comme Sarko dans ses discours la défenseuse d’une justice plus dure vole au secours du condamné.

La tempête d’indignation parmi les partisans de Sarkozy, « victime de la haine politique », met la pression. La « trumpisation » de la société, en d’autres mots la fascisation avec une justice, des média, des écoles et autres institutions strictement aux ordres de l’État.

Mais est-ce un « événement historique », la preuve que la justice est « impartiale », que la République est « grande », que « personne n’est au-dessus des lois ». Quelle mascarade ! Sarkozy n’est pas tombé parce que la justice française serait incorruptible ; il tombe parce qu’il joue un rôle de fusible dans une machine qui doit continuer à tourner. On en jette un en pâture pour que la foule croit encore au mythe d’un État de droit exemplaire.

En parallèle, quelques ministres annoncent qu’ils vont « abolir leurs privilèges » pour « faire faire des économies à l’État ». Quelle générosité ! On se prive de quelques avantages de caste, on fait mine de « se serrer la ceinture », pour donner l’illusion qu’on est « comme tout le monde ». Mais qu’est-ce que ces miettes représentent face aux véritables privilèges de classe, face au trésor colossal que l’État bourgeois reverse chaque année au patronat ?

Car une enquête sénatoriale vient de le mettre en lumière : 220 à 270 milliards d’euros par an partent en cadeaux publics aux entreprises, sans aucune condition ni contrôle. Ce sont des exonérations fiscales, des subventions, des crédits d’impôt, des  niches fiscales multiples. Voilà le véritable butin ! Ce ne sont pas les frais de taxi ou les logements de fonction des ministres. Ce ne sont pas non plus les affaires de Sarkozy, aussi sales soient-elles. Le vrai pillage est là : l’État bourgeois assure sa mission fondamentale, en toute LÉGALITÉ, garantir les profits de la bourgeoisie, siphonner l’argent public vers les caisses du capital.

Qu’on ne vienne pas nous dire que la France est une grande démocratie, dotée d’une justice implacable ! Tout cela n’est que poudre aux yeux pour entretenir l’illusion. On met en scène un président déchu, on agite les privilèges ministériels comme des chiffons rouges, mais dans le fond, rien ne change : l’appareil d’État reste l’outil de domination de la classe capitaliste.

Et tant que ce système ne sera pas renversé, tant que l’argent public sera détourné pour engraisser les exploiteurs, tant que la bourgeoisie régnera en maître, les travailleurs, eux, continueront à payer la note.

Bachir.

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