30 décembre 2024

Le capitalisme, c’est la catastrophe !

De larges régions de France sont sous les eaux et c’est un phénomène à répétition — aujourd’hui, on en comprend les raisons. Elles sont liées au dérèglement climatique engendré par le développement anarchique du monde capitaliste. Mais que voit-on à la télé. Des gens affligés, en pleurs – ils ont souvent perdu leurs maison, pour laquelle ils ont économisé et travaillé pendant toutes leurs vies. Et rien sur les causes de tous ces malheurs et rien sur les luttes collectives a mener pour les combattre et éviter leur répétition.

Les média parlent de plus en plus de « premiers réfugiés climatiques » au sein de la France, des futurs migrants internes. De fait de plus en plus d’habitants commencent à réfléchir à quitter la région parce que les catastrophes risquent fort de se répéter dans l’avenir. Les mêmes média se taisent sur la situation des assurances, et surtout sur les causes profondes économiques et politiques de l’état actuel ainsi que des conséquences à en tirer.

Nos camarades allemands du MLPD dans leur presse décrivent une situation en Allemagne tout à fait comparable à celle de la France. La météo change dans toute l’Europe avec des météos extrêmes et durables (pluies, canicules, périodes de froid). Nous sommes pleinement entrés dans la catastrophe climatique, ce n’est plus un risque possible !

Voici ce que le journal Rote Fahne-news (nouvelles du Drapeau Rouge) de nos camarades d’Allemagne disait le 3 janvier 2024 et la lutte à envisager.

De nouveau des pluies permanentes : Les inondations s’aggravent.                      Et l’on voit bien les lacunes terribles dans la protection.
De nouvelles pluies continuent d’aggraver la situation des inondations en Allemagne. Certains niveaux d’eau avaient fortement baissé, mais ils remontent désormais en de nombreux endroits. Ainsi, le niveau du Rhin à Cologne pourrait dépasser la barre des huit mètres.
Selon le service météorologique allemand, 30 à 50 litres de pluie par mètre carré devraient tomber prochainement. Ce sont surtout la Basse-Saxe, certaines parties de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le sud de la Saxe-Anhalt et la Thuringe qui seront touchés par ces masses de pluie. Mais le front pluvieux touche également la Bavière et le Bade-Wurtemberg. Dans les situations de barrage de montagnes moyennes, il peut tomber jusqu’à 100 l/m2 de pluie.
En Basse-Saxe notamment, mais aussi à Brême, en Saxe-Anhalt et dans le nord de la Thuringe, d’immenses étendues de terre sont parfois sous l’eau. Des villages et des quartiers entiers ont dû être évacués. En de nombreux endroits, les digues existantes sont tellement ramollies qu’elles menacent de céder. Des millions de sacs de sable, qui ont entre-temps été livrés de toute l’Allemagne, doivent sécuriser les digues et protéger les maisons contre les inondations. Il est même possible, selon certains médias, que le nombre de sacs de sable soient épuisés.

Vents-jets perturbés : une dépression après l’autre se dirige vers l’Europe depuis l’Atlantique Nord

Dans l’article de Rote-Fahne-News sur les conditions météorologiques extrêmes pendant les fêtes de Noël, nous avons désigné comme cause les modifications du système des vents de jet (vents d’altitude) et cité le nouveau livre du MLPD « La catastrophe écologique globale a commencé » (le livre paraîtra au printemps 2024 en français (la rédaction du site)): « Le vent est généré par la compensation des différences de pression atmosphérique dans l’atmosphère, qui sont elles-mêmes dues aux différences de température. Depuis 1979, la température dans l’Arctique s’est réchauffée quatre fois plus vite que la moyenne mondiale. … Suite au réchauffement rapide de l’Arctique, la différence de température à la surface de la Terre entre l’équateur et la région polaire nord s’est réduite, ce qui a affaibli le vent de jet polaire. Parallèlement, en raison notamment du fort réchauffement au-dessus de l’équateur, davantage de vapeur d’eau s’élève ainsi jusqu’aux couches supérieures de la troposphère et y libère de la chaleur, ce qui renforce à nouveau la différence de température entre l’équateur et l’Arctique en altitude. Les bandes de vent de jet commencent à se méandrer, c’est-à-dire qu’elles se déplacent de manière irrégulière, ondulante et en sens inverse. Elles forment des creux et réduisent ainsi leur vitesse circulaire. Cette évolution contradictoire en soi conduit plus souvent à des situations météorologiques de longue durée ». (page 398f)

Ce lien entre les inondations persistantes et les perturbations du système de jet-vent est désormais confirmé par d’autres scientifiques. Ainsi, le service météorologique allemand écrit que les nombreuses précipitations sont en partie dues au fait que le courant-jet actuel est une sorte de « voie rapide pour les zones de basse pression ». « Par conséquent, les dépressions se succèdent à toute vitesse de l’Atlantique Nord vers l’Europe », explique le météorologue Christian Herold du service météorologique allemand. Certes, des zones de haute pression tenteraient régulièrement de s’installer entre les dépressions. Mais elles n’ont aucune chance de s’installer plus longtemps.

Des dégâts immenses – des assurances parfois inabordables

Les dégâts aux maisons et aux appartements sont immenses. « L’eau atteint bien 20 centimètres de haut sur les murs », rapporte une riveraine. « Bien sûr, il y a l’assurance contre les dommages naturels. Mais qui peut se le permettre ? » demande à juste titre un habitant concerné de Verden sur l’Aller. Y a-t-il une aide de la part de l’État fédéral, se demandent de nombreuses personnes. Jusqu’à présent, on n’a entendu que des paroles chaleureuses du chancelier Olaf Scholz lors de sa visite à Verden, mais il n’a pas fait de promesses concrètes. Une femme a laissé éclater sa colère : « Que Scholz ne regarde pas, qu’il nous aide ! Pelle en main ! » Outre le service d’aide technique et la Croix-Rouge, ce sont surtout les riverains eux-mêmes qui font preuve de solidarité et donnent un coup de main pour se protéger avec des sacs de sable.

L’aide en cas de catastrophe sous-financée – une catastropheAprès la catastrophe de l’Ahrtal (dans la vallée de la Ahr, des inondations en novembre 2021 ont détruit toute une région et causé 134 morts (la rédaction)), le gouvernement fédéral a promis à la Croix-Rouge allemande dix modules d’assistance mobiles dans lesquels jusqu’à 5000 personnes pourraient être soignées en cas d’urgence. Jusqu’à présent, un seul de ces modules a été financé, le financement du deuxième s’est arrêté à 10 millions d’euros. Ce n’est pas possible ! Une fraction des subventions accordées aux usines de puces électroniques de Magdebourg et de Dresde suffirait à payer au moins ces dispositifs élémentaires de protection des personnes, aux frais des principaux responsables de la catastrophe climatique mondiale ! Le centre de compétence commun pour la protection de la population (GeKoB) créé par l’État fédéral et les Länder à Berlin reste à l’état de « sous-développement » et n’est pas opérationnel ! Même l’argent pour la formation de toutes les forces bénévoles, qui représentent 90 pour cent des activités du système de protection de la population, n’est pas engagé.

Lutter pour des programmes de protection – comme école de lutte pour l’environnement qui transforme la société

Le système de jet-vent perturbé fait partie des processus destructeurs irréversibles de la catastrophe écologique mondiale qui a commencé. Cette évolution met à l’ordre du jour la lutte pour le socialisme authentique !

C’est en ce sens qu’il faut comprendre les lignes directrices pour un programme de lutte élargie des mesures d’urgence et de protection contre la catastrophe écologique globale, développées dans le livre « La catastrophe écologique globale a commencé »– la lutte pour ces revendications doit être menée comme une école de lutte écologique pour le changement de société :


– Prise en charge de tous les coûts des mesures du programme d’urgence et de protection par les monopoles et l’État, pleine validité du principe du pollueur-payeur.

– Lutte pour une taxe environnementale, calculée en fonction du chiffre d’affaires/de la fortune et de la part de destruction de l’environnement, pour toutes les entreprises, les monopoles et les super-riches.

– Utilisation des fonds obtenus pour réparer les dégâts environnementaux, pour financer la conversion écologique de tâches sociales telles que la production d’énergie, le chauffage, etc. et pour aider les personnes touchées par les catastrophes écologiques régionales.

– Introduction d’un système généralisé d’alerte précoce et aiguë. Développement global des services de secours, de la médecine d’urgence de proximité, des secours en montagne, des pompiers et de l’aide en cas de catastrophe.

– Mise en place et extension rapides de vastes zones de débordement, désensablement et limitation drastique de l’artificialisation des surfaces.

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