Profitons de la venue de Xi Jinping en France pour rappeler un certains nombres de vérités. Voici un extrait de la partie 5 de la brochure du MLPD-Parti Marxiste-Léniniste d’Allemagne sur la formation de pays néo-impéralistes aujourd’hui (sur commande 4€, plus port à notre adresse mail.) Cette brochure, de 80 pages, s’appuie sur les analyses de l’impérialisme de Lénine et sur une réflexion scientifique concrète pour démontrer comment se forment de nouveaux pays impérialistes aujourd’hui.
V/ La Chine, le pays le plus puissant parmi les pays néo-impérialistes
Après la mort de Mao Zedong en 1976, les révisionnistes modernes sous Deng Xiaoping restaurèrent le capitalisme en République populaire de Chine. Le pays évolua rapidement en capitalisme monopoliste d’État bureaucratique de type nouveau. Depuis, celui-ci œuvre à son expansion sociale-impérialiste – sous couvert de « socialisme ».
La nouvelle bourgeoisie monopoliste chinoise est issue de la bureaucratie dégénérée en petite-bourgeoise au sein des appareils du parti, de l’État et de l’économie. Pour son ascension fulgurante dans les rangs du capital financier international dominant sans partage, elle se servit de l’appareil d’État organisé de manière centralisée, autrefois socialiste. Elle le subordonna et le transforma en instrument bureaucratique ultra-centralisé afin d’exercer son pouvoir sans partage sur le peuple chinois.
Les impérialistes du monde entier réagirent avidement à l’ouverture du marché chinois qui représentait entre-temps, une population de 1,4 milliard de personnes. On fit croître de façon accélérée, surtout par la méthode des « joint-ventures » 46 , la construction de capital monopoliste privé et de monopoles internationaux en Chine. Les révisionnistes chinois désignèrent cela hypocritement comme des « compléments utiles de l’économie socialiste ». 47 L’objectif réel consistait en ceci : Les capitalistes monopolistes bureaucratiques de la Chine ont voulu attirer des investisseurs étrangers sans perdre leur contrôle.
En 1984, les deux groupes automobiles VW (Allemagne) et SAIC (Chine) créèrent la première joint-venture entre une entreprise étrangère et une entreprise chinoise. La Chine posa deux conditions : Les monopoles étrangers n’auront accès au marché chinois que par des joint-ventures avec des entreprises d’État chinoises. Et avec le temps, celles-ci doivent passer en mains chinoises. Habilement, les nouveaux dirigeants chinois ont su ainsi s’emparer de la technique moderne, des structures organisationnelles améliorées de la production et du savoir- faire approprié de leurs partenaires étrangers et les perfectionner. En 2003, la part chinoise de capital dans 16 des plus grandes joint-ventures de constructeurs automobiles chinoises et étrangères s’éleva à 50 pour cent au moins. Cela alla de pair avec une industrialisation accélérée du pays. Aujourd’hui, il y a en Chine environ 400 à 500 millions de travailleurs salariés.
Entre 2001 et 2015, le produit intérieur brut de la Chine s’est multiplié par plus de sept, en passant de 1,5 à 11,4 billions de dollars US. La part de la Chine au produit intérieur brut mondial augmenta en même temps de 4,5 à 15,4 pourcent. Dans la même période, le nombre de ses groupes appartenant aux 500 super-monopoles internationaux dominant sans partage monta en flèche : passant de 12 à 103.
Durant la crise économique et financière mondiale de 2008-2014, les sociaux-impérialistes chinois sont devenus les plus grands investisseurs dans des projets d’infrastructure en Afrique. 51 Ils proposaient des taux de profit inférieurs à ceux des investisseurs occidentaux et accordaient des crédits à un taux d’intérêt plus avantageux pour investir dans les infrastructures 52 , tels les ports, les chemins de fer, les pipelines, les routes, ou les télécommunications. Ils ont nommé cela de manière trompeuse « aide au développement » – et ce n’est que de cette manière qu’ils ont obtenu l’accès structurel pour exploiter avec profit les matières premières de l’Afrique. Ce sont surtout des professionnels chinois qui réalisèrent les projets. En même temps le chômage et la pauvreté massifs des ouvriers africains augmentèrent ; des dizaines de milliers de petits paysans furent acculés à la ruine.
Avec son programme « Made in China 2025 », la Chine amorça une modification de sa stratégie d’expansion dans la lutte pour le repartage du marché mondial. Désormais figure au premier plan l’objectif de devenir la puissance économique mondiale dirigeante sans restriction et de dépasser le rivale principal, les États-Unis. Dans ce but, la Chine renforce ses investissements dans des entreprises monopolistes étrangères qui possèdent un grand savoir-faire technologique. Les investissements chinois en UE augmentèrent de 77 pour cent à plus de 35 milliards d’euros entre 2015 et 2016.
En 2017, le monopole chinois HNA devint le plus grand actionnaire individuel de la Deutsche Bank, la banque monopoliste leader allemande, à hauteur de presque dix pour cent. En 2016 Midea, monopole électroménager chinois, absorba Kuka, principal producteur allemand de robots industriels.
Pour assurer sur le plan militaire son aspiration à devenir une puissance mondiale, la Chine mit sur pied la plus grande armée du monde avec environ 2,3 millions de soldats sous les armes, soit 600 000 de plus que dans l’armée des États-Unis. Elle dispose de plus de 160 missiles balistiques intercontinentaux, avec 10 à 12 têtes explosives nucléaires chacun. Une portée jusqu’à 14 000 kilomètres leur permet d’atteindre les coins les plus reculés de la terre. La force aérienne chinoise possède environ 20 bombardiers stratégiques à distance moyenne du type H-6 56 porteurs de la bombe atomique, et elle dispose d’un porte-avions.
L’alliance militaire « Organisation de coopération de Shanghai » sous la direction de la Chine et de la Russie, puissances nucléaires, vise surtout à contrebalancer l’influence de l’OTAN. L’Inde et le Pakistan y ont également adhéré en 2017. Par son comportement martial agressif pour la prédominance dans la Mer de Chine méridionale, la Chine provoqua un conflit armé avec le Japon en 2014 et avec les États-Unis en 2016. 58 Aujourd’hui, le gouvernement Trump aux États-Unis considère la Chine comme son rival principal dans la lutte pour l’hégémonie mondiale.