24 décembre 2024

La crise politique en France a besoin d’un débat (1ère partie)

Plusieurs commentaires et points de vue nous sont parvenus concernant la montée du Rassemblement national (RN) et des idées et des forces ultra-droites et fascistes.

Faut-il caractériser cette évolution comme une fascisation, comme progression de la réaction ? Quelles conséquences la participation du RN au gouvernement aura-t-elle ? Signifie-t-elle l’arrivée du fascisme au pouvoir ? Le RN est-il un parti réactionnaire, fascisant ou fasciste ? Quelles conclusions sont à tirer pour la stratégie et la tactique des communistes, des antifascistes, des démocrates ? Quelles conclusions peut-on en tirer pour la reconstruction d’un Parti véritablement communiste et pour la préparation de la révolution socialiste ?
Nous souhaitons poursuivre un échange sur ces questions et commencer à y répondre. Nous souhaitons lier nos débats et réflexions à un extrait du livre de Stefan Engel (MLPD) de 2021 « La crise de l’idéologie bourgeoise et de l’anticommunisme ». Cette bonne analyse matérialiste et dialectique des crises du système impérialiste mondial touchant son infrastructure, donc son économie et sa  superstructure (sa politique, son idéologie, sa culture) pendant les dernières décennies, établit des liens intéressants et permet de prendre du recul.

Combattre Macron et le RN – mais comment ?

Premier constat : Macron et Bardella sont le même visage d’un capitalisme en crise. « Le Pen-Bardella c’est l’autre candidat des riches. » Nombres de lois Macron ont été votées à l’aide des députés RN ; en partie élus en 2022 grâce à des consignes de députés macronistes. Rappelons-nous : opposition à l’augmentation du Smic, refus de l’impôt sur la fortune, lois répressives sur l’immigration. Jour après jour, Bardella abandonne les promesses électorales – la soumission au capitalisme oblige. Le programme proposé du RN est de plus en plus un vulgaire programme néolibéral aux ordres.
La montée du RN… et des idées ultra-droite et fascistes, soutenues par les masses média, annoncent la continuation de la politique Macron EN PIRE. Bardella déclare la guerre aux travailleurs, diviser français et immigrés, les « assistés » et les « chanceux » pour mieux régner.
Avec le RN, les forces progressistes (associations, syndicats et gauches combatifs) seront encore plus stigmatisées, persécutées et leurs actions entravées : grèves interdites, réquisitions, licenciements de représentants syndicaux, protestations et manifestations réprimées…

Le débat est ouvert -1

Débat:
Chers camarades,
je suis en partie d’accord avec votre analyse des résultats électorales des européennes. D’accord sur le vote « anti-Macron », sur le dégoût de la politique bourgeoise et sur le niveau de conscience de classe insuffisant pour voir que Macron/Renaissance et Bardella/RN servent les mêmes maîtres, le capital monopoliste. Enfin j’apprécie votre attitude critique par rapport au « Nouveau front populaire » qui crée des espoirs sans tirer les leçons négatifs du passé. Il se brisera très probablement aussi vite que le NUPES il y a deux ans. Et surtout qui ne ressoudera pas le problème ni du capitalisme ni du fascisme menaçant.
Mais je  ne suis pas d’accord avec le paragraphe qui me semble contradictoire et ambiguë…

Après les élections : Le début d’une nouvelle crise sociétale ?

Voici quelques réflexions sur la situation actuelle en France. Nous vous les soumettons et nous attendons vos commentaires, critiques et réflexions.

Après les élections :

Le début d’une nouvelle crise sociétale ?

Les résultats des élections de dimanche soir ont été un coup de tonnerre et encore plus l’annonce de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections anticipées pour fin juin !

Le résultat des élections montre avant tout une crise et un large rejet des institutions et de la politique bourgeoise surtout au niveau national mais aussi européen. Ce qui peut se transformer en une nouvelle crise sociétale.

Environ 48,5 % des inscrits se sont abstenus, surtout dans les régions ouvrières où l’abstention a atteint 60 % voire plus. Depuis dimanche soir, des manifestations et des réunions publiques ont lieu quotidiennement dans les grandes villes, et le week-end prochain, la mobilisation sera massive – surtout contre l’ultra-droite du Rassemblement national (RN), mais aussi contre Macron !

Ces élections sont avant tout une défaite du gouvernement Macron avec ses innombrables crises, avec sa politique de droite, ses attaques contre les retraites, l’appauvrissement de la population, la défense du nucléaire, sa politique de guerre et de répression…

Déclaration sur l’UE de la Coordination européenne de l’ICOR

A propos des élections européennes    Mai 2024
Du 6 au 9 juin, les élections du Parlement européen auront lieu dans les 27 États membres de l’UE et leurs 448,4 millions d’habitants. Les organisations de l’ICOR des pays de l’UE et d’Europe utilisent le débat social qui en découle pour lancer le mot d’ordre :
Organisons-nous contre la droitisation, la réaction, le fascisme et la destruction de l’environnement – luttons pour le socialisme !
En ces temps de grande contradiction sociale, on voit que les masses populaires se détachent des partis bourgeois et du parlementarisme. L’organisation révolutionnaire mondiale ICOR renforce la protestation progressiste de gauche de la classe ouvrière et des masses populaires contre une politique de l’UE consistant à reporter sur leur dos le poids de la crise et de la guerre. Elle profite du centenaire de la mort du grand révolutionnaire V.I. Lénine pour former une opinion scientifique et socialiste en lien avec la coordination et la coopération des luttes ouvrières, des luttes écologiques, des petits et moyens paysans, des femmes de la base et de la jeunesse rebelle.

Radicalisation d’Attal # la jeunesse brisera le SNU !

L’école est un sujet médiatique pour Gabriel Attal qui lui permet de parler à l’électorat d’extrême-droite. Pourtant, c’est avec le destin de millions d’élèves que joue le premier ministre. Les annonces de ce jour sont particulièrement alarmantes et mettent en danger notre démocratie : l’État renonce à protéger les jeunes et à leur garantir l’égalité de traitement, il s’emploie à les criminaliser pour les rendre dociles, dans la continuité de la mise en place du SNU. Attal sait que la jeunesse est une force de transformation sociale, il est donc prêt à rompre avec les valeurs de notre démocratie pour la démoraliser, l’humilier, la briser. Pourtant la jeunesse n’est ni violente, ni incontrôlable, elle subit la violence sociale que le gouvernement fait régner aujourd’hui.